Par CIREPAL

Dimanche 22 novembre 2020

Depuis le début de la propagation du virus corona dans le monde, l’entité coloniale en a profité, que ce soit dans la ville occupée d’al-Quds pour accélérer son plan de judaïsation et d’épuration ethnico-religieuse, ou dans les prisons pour soumettre les prisonniers palestiniens à davantage de privations. Les élections présidentielles américaines et les querelles qui ont suivi, ont poussé les dirigeants sionistes à accélérer le processus de judaïsation de la Cisjordanie occupée en expulsant les Palestiniens de la « zone dite C », pour faciliter la mise en place du « deal du siècle », que les Etats arabes normalisateurs avec l’entité coloniale, ont soutenu et ont l’intention de financer.

L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui semblait hostile au « deal du siècle » et à la normalisation des relations entre certains pays arabes (Bahrayn, EAU et Soudan), et qui s’était avancée dans des pourparlers avec les différentes organisations palestiniennes pour élaborer un programme palestinien unifié de lutte contre l’occupant, a tourné sa veste après la probable chute de Trump et repris les relations et la coordination sécuritaire avec l’occupant, brisant ainsi la dynamique qui s’était installée sur le plan interne. Ce retournement annonce le signe d’un durcissement arabo-sioniste-Autorité palestinienne envers les forces de la résistance pour les mois à venir et probablement une nouvelle guerre sioniste contre la bande de Gaza.

Cependant, il ne faut pas trop s’appuyer sur la propagande sioniste et de ses amis arabes, qui essaient de faire croire qu’ils ont d’ores et déjà gagné la bataille et que l’entité sioniste est bien implantée. Car tant qu’il y a un souffle de résistance au sein du peuple palestinien, la bataille n’est pas gagnée. La victoire obtenue par le prisonnier Maher al-Akhras, rien que par sa faim et sa volonté, montre que les plans sionistes peuvent être vaincus lorsque la détermination à se battre et à vaincre devient la ligne générale, non seulement au sein du peuple palestinien, mais aussi des peuples arabes et musulmans, et des peuples libres du monde. Malgré les souffrances endurées, que ce soit en Cisjordanie occupée et quadrillée, ou dans la bande de Gaza toujours sous un blocus meurtrier, ou dans les villes et villages de la Palestine occupée en 48, où la population du village al-Araqib refuse toujours de s’en aller ailleurs, la détermination à se battre et à résister reste le dénominateur commun chez le peuple palestinien. Il suffit d’une petite étincelle pour tout embraser, non seulement en Palestine, mais dans la région.

Et là, il n’est pas certain que ce soit à l’avantage de l’entité coloniale et de ses amis, régionaux ou internationaux, d’autant plus que la résistance armée palestinienne se développe, en armements et en équipements, militaires et sécuritaires. 

Al-Quds occupée

Un rapport d’une organisation palestinienne établit que les sionistes envisagent de bâtir des logements coloniaux sur les terres d’al-Quds et d’encercler la ville de Bayt Lahem en construisant une nouvelle colonie qui relierait deux colonies existantes (21/11).

Le haut conseil juridique de la ville d’al-Quds a dénoncé les prétentions des associations de colons à vouloir bâtir une école talmudique dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa. Le mufti Mohammad Hussayn a mis en garde contre cette nouvelle spoliation dans la mosquée, visant à partager le lieu saint musulman, dans l’espace, après l’avoir divisé dans le temps (19/11).

Les services de renseignements de l’occupant arrêtent le préfet de la ville d’al-Quds et le menacent de lui interdire toute relation avec les Maqdissis, s’il poursuit son travail de soutien envers eux, notamment pour stopper le virus corona. (19/11)

L’occupant projette de procéder à l’enregistrement des terres et des maisons dans la ville occupée d’al-Quds, dans sa partie orientale, comme il l’a fait dans sa partie occidentale. Pour les responsables palestiniens, cette nouvelle mesure a pour objet de mettre la main sur les terrains et maisons non enregistrés encore et les terrains considérés comme des biens de personnes absentes. Il s’agit d’une nouvelle mesure pour la judaïsation de la capitale palestinienne. S’emparer des terrains etsur lesquels il a interdit depuis 1967 d’y construire, ou de les cultiver, pour ensuite expulser les Maqdissis de leurs maisons, sous divers prétextes avancés par l’occupant. (18/11)

Najeh Buqayrat, le secrétaire adjoint des Awqafs musulmans a déclaré que l’occupant a l’intention de diviser la mosquée al-Aqsa, dans le temps et dans l’espace, comme l’indiquent les mesures coloniales qu’il prend : interdire aux Palestiniens d’y prier à toute heure et allongement du temps de l’invasion des colons. Il s’agit d’un plan conçu et étudié pour supprimer le caractère musulman de la mosquée. Il a ajouté « la décision « israélienne » est refusée, sur les plans officiel et populaire et sur le plan religieux ». « Depuis le début de la propagation du virus, les sionistes ont pris des mesures graves contre la mosquée et les Palestiniens » a-t-il ajouté (15/11).

Le mufti, sheikh Muhammad Hussayn, a mis en garde contre la gravité de la décision de l’occupant sioniste d’allonger de 45 mn la période au cours de laquelle les Juifs sionistes peuvent envahir la mosquée al-Aqsa. Il s’agit d’une décision supplémentaire pour judaïser la mosquée et supprimer le rôle des Awqafs musulmans (14/11).

Sous prétexte de combler le fossé entre la partie occidentale de la ville d’al-Quds et sa partie orientale, l’entité sioniste a conçu un plan pour expulser les Palestiniens Maqdissis de la ville d’al-Quds. Ce plan conçu en 2018 veut effacer le caractère arabe palestinien de la ville d’al-Quds, comme cela a été fait dans la partie occidentale de la ville à partir de 1948, par le biais de la suppression de quelques rues, de la judaïsation de l’enseignement, scolaire et universitaire, la transformation de l’économie maqdissie, la modification des transports et des services, et surtout le vol des terrains appartenant à des Palestiniens pour « le service public ». Le plan est la poursuite de la judaïsation et de la politique d’expulsion des Palestiniens de leur ville (9/11).

L’occupant veut judaïser la rue Salaheddine dans la ville occupée, en modifiant son nom par « rue Trump ». Cette rue qui s’étend sur 760 mètres dans la ville d’al-Quds, commence par la rue Sultan Sulayman pour finir vers la porte al-Sahira, dans l’enceinte de la vieille ville. C’est une des principales rues commerçantes de la ville dont le caractère palestinien est toujours vivant, malgré les mesures de judaïsation prises par la municipalité sioniste, qui empêchent les commerçants de renouveler et d’améliorer leur commerce, en vue de les faire sortir de la ville et modifier sa démographie. (14/11).

Le tribunal militaire de l’occupant a condamné Wafa’ Abu Jum’a à 6 mois ferme de prison pour s’être opposée aux sionistes qui investissaient la mosquée al-Aqsa. Wafa’ Abu Juma’, 52 ans, du bourg d’al-Tur, a été plusieurs fois arrêtée par les sionistes, à cause de ses écrits électroniques et sa défense de la mosquée. Elle avait été détenue les fois précédentes dans des cellules individuelles, et son état de santé fragile n’avait pas été pris en compte par l’occupant, ce qui a entraîné l’aggravation de son état de santé. Elle a également été victime d’une tentative d’écrasement par des colons qui se sont enfuis, après l’avoir blessée. Les enfants de Wafa’ ont également été détenus, l’un d’eux pendant 4 ans et demi, et l’autre pendant deux ans. (9/11).

Malgré les restrictions imposées par l’occupant pour l’accès à la mosquée al-Aqsa, des dizaines de milliers de Palestiniens se rendent le vendredi pour la prière de l’aube et la prière Jama’a. Pour les Palestiniens, il s’agit d’affirmer que la mosquée al-Aqsa restera le coeur de la question palestinienne et que rien n’arrêtera le peuple palestinien d’affirmer que la souveraineté réelle sur les lieux saints appartient aux Palestiniens. (8/11)

Un rapport d’associations contre la colonisation a affirmé que les autorités de l’occupation ont profité de la propagation du virus corona pour démolir les maisons dans la ville d’al-Quds. Plus de 125 maisons ont été démolies entre les mois de janvier et octobre, dans la partie orientale de la ville d’al-Quds, prétextant qu’elles ne sont pas autorisées. La majeure partie des démolitions ont eu lieu dans Jabal al-Mukabbir (46 maisons) et dans Selwan (31 maisons).

Les autorités sionistes ont approuvé un plan de judaïsation du quartier Wadi aljoz dans la ville occupée d’al-Quds, en vue de le transformer en « silicone valley » « israélien », ce qui signifierait pour les Palestiniens du quartier la démolition de 200 structures industrielles palestiniennes, pour construire 900 structures hôtelières coloniales. De nouvelles routes et une ligne de tram sont prévues, ainsi qu’un jardin colonial, près de Wadi Qadron. Ce projet serait soutenu par les Emirats (4/11).

Les Palestiniens vivant dans la partie de la Palestine occupée en 1948 font circuler des bus allant de leurs villes et villages en direction d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa. Ces bus avaient été poursuivis par les autorités d’occupation, mais de nouveaux ont été récemment mis en place, avec une nouvelle association. Ces bus sont auto-financés par les Palestiniens et sont mis à disposition de quiconque souhaite aider al-Quds et sa population. (3/11).

Au cours d’une conférence organisée par les « Palestiniens de l’exil », Sheikh Ikrima Sabri a interpellé les Palestiniens et les musulmans du monde, leur demandant de diffuser la véritable histoire de la ville d’al-Quds dans le monde et de la traduire dans toutes les langues, pour faire échec à sa judaïsation. Il a réclamé la participation des Palestiniens au soutien de la résilience des Maqdissis dans leur ville (3/11).

Les prisonniers palestiniens

Selon l’association Nadi al-Assir, la situation sanitaire dans les prisons sionistes est la pire depuis 1967. Que ce soit par des lois promulguées par le Knesset colonial, ou par des pratiques quotidiennes, les autorités sionistes et les geôliers cherchent à tuer les prisonniers. Ils refusent de les soigner quand ils sont malades, ou même laissent empirer les maladies en refusant l’accès aux vrais hôpitaux, installent des appareils de brouillage causant des cancers, empêchent que les cellules soient nettoyées convenablement en temps de corona, et transfèrent des prisonniers atteints du corona d’une prison à l’autre (22/11).

A l’occasion de la journée mondiale de l’enfance, une association palestinienne a écrit dans son rapport que 170 enfants sont détenus actuellement dans les prisons de Meggido, Ofer et Damoun, et plusieurs se trouvent toujours dans les centres de détention et d’arrestation, dans des conditions extrêment dures. De lourdes condamnations sont prononcées contre eux en plus des sommes d’argent que leurs parents doivent payer. Ces enfants sont souvent arrêtés pour avoir exprimé leurs opinions sur Facebook ou pour avoir lancé des pierres contre les colons (21/11).

Les responsables de l’AP justifient la réduction des compensations aux prisonniers et prisonniers libérés et martyrs. Ce dossier a été soulevé par les sionistes qui ont considéré qu’aider les familles des prisonniers et martyrs signifie encourager les « terroristes ». Depuis quelques années, la propagande sioniste essaie de pousser l’AP à stopper cette compensation aux héros de la Palestine. Dans l’administration US, quelques démocrates ont poussé l’AP à modifier les termes de cette compensation, en vue de se faire accepter par l’administration américaine, notamment celle de Biden. L’AP veut faire passer le soutien aux prisonniers et prisonniers libérés comme une affaire sociale, et non politique, mettant en danger le statut même des prisonniers dans la société palestinienne.

Qassam Barghouty, fils du prisonnier dirigeant au Fateh, Marwan Barghouty, a vivement critiqué la décision de l’AP à ce propos, rappelant que les compensations aux prisonniers ne sont qu’un devoir que la société leur doit, et cela ne peut monneyé. (19/11) En colère contre l’AP, Qassam a menacé d’éclaircir le rôle de quelques dirigeants corrompus de l’AP dans le maintien en prison de son père et dans l’échec de la grève de la faim en 2017 des prisonniers. (21/11).

L’occupant a transformé l’arrestation de la journaliste Bushra Tawil, en détention administrative pour 4 mois, n’ayant aucune preuve pour l’arrêter et la condamner. Elle avait été arrêté le 8/11 sur un barrage militaire de l’occupation au sud de Nablus. Elle avait été arrêtée auparavant 3 fois de suite, et n’a pu profiter de la liberté que pendant 8 mois, depuis sa dernière arrestation. (19/11)

L’occupant prolonge la détention de l’ancien ministre maqdissi Khaled Abu Arfa, pour le placer en détention administrative. Âgé de 59 ans, Khaled Abu Arfa a été plusieurs fois fait prisonnier par l’occupant, qui l’a expulsé en 2014 de sa ville (17/11).

Vive tension dans la prison de Shatta après l’intervention des forces spéciales, le Matsada, dans les cellules des prisonniers et la confiscation des appareils électriques. Des centaines de prisonniers palestiniens y sont détenus, et certains ont été infestés par le virus, via les geôliers sionistes. La prison de Shatta est située au nord, dans la région de Bissan, au sud du lac de Tabaraya (15/11).

Le prisonnier Mohammad Halabi (42 ans), ingénieur de Gaza, est détenu depuis juin 2016. Il a subi il y a quelques jours la 140ème session d’un tribunal sioniste, qui n’a aucune preuve pour le condamner. Il a été accusé de profiter de son travail dans une ONG internationale pour soutenir une organisation de la résistance, mais aucune preuve n’a été apportée par les sionistes (15/11).

L’état de santé du prisonnier Mu’tassem Raddad, de la région d Tulkarm, s’est gravement détérioré depuis quelques jours, selon son frère qui l’a visité dans ce qui fait office d’hôpital dans la prison de Ramleh, où il est enfermé depuis 9 ans, lorsqu’il a été atteint de cancer. Malgré sa situation critique, sa famille réclame sa libération, afin qu’il puisse mourir en paix dans sa famille, ou être soigné convenablement (14/11).

Selon les témoignages de prisonniers palestiniens ayant vécu quelques mois avec le prisonnier Mu’tassam Raddad, ce dernier garde le moral et quand il ne souffre pas, il visite ses co-détenus et partage avec eux quelques instants de sérénité. Mu’tassam Raddad était, avant son arrestation, en 2002 puis en 2006, un sportif qui a acquis plusieurs médailles. Il a été arrêté le 10 janvier 2006 et blessé au cours de son arrestation.  Les instructeurs du shabak ont refusé de soigner ses blessures au ventre, utilisant ses blessures pour le menacer d’exécution (14/11).

Le directeur du centre Palestine pour les études sur les prisonniers, Riad Ashqar, a dénoncé la politique sioniste consistant à démolir les maisons des prisonniers, qui est une forme de « punition collective » envers les familles des prisonniers. Il a noté que l’occupant a démoli 6 maisons de prisonniers au cours de l’année 2020, 3 dans la région de Ramallah (maisons de Walid Hanatche, Yazan Mighmas, Qassam Barghouty) et de Ahmad Qunbu’ de Jénine (maison démolie deux fois, en 2018 et 2020), Nadhmi Abu Bakr, de Ya’bud, et de Khalil Dwaykat, dans la région de Nablus (14/11).

Le nombre de prisonniers atteints par le virus corona est de 129 prisonniers dans la prison de Gilboa (11/11). L’occupant a introduit le virus dans les prisons, et refuse de libérer les prisonniers, notamment les prisonniers enfants, âgés, femmes et les malades, comme l’a demandé le mouvement des prisonniers depuis l’apparition du virus. Yehya Senwar, dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, a même proposé de livrer aux sionistes une bande vidéo relative aux prisonniers sionistes contre la libération des prisonniers et prisonnières susceptibles d’être atteints par le virus. Mais la direction sioniste, forte du soutien international à sa politique fasciste, refuse tout net.

L’occupant a arrêté 446 Palestiniens au mois d’octobre, dont 63 enfants et 16 Palestiniennes. 200 Palestiniens sont de la région d’al-Quds, 34 de la région de Ramallah et Bireh, 70 de la région d’al-Khalil et 34 de Jénine et 37 de Bayt Lahem. (13/11)

Décès du prisonnier Kamal Abu Waer 10/11. Le mouvement des prisonniers, dans un communiqué, fait porter la responsabilité du décès du martyr Kamal Abu Waer à l’occupant sioniste. Le martyr est décédé à l’hôpital, les pieds et les mains liées, pendant que les geôliers assistaient à son agonie. (12/11). Les prisonniers refusent les repas et accomplissent la prière destiné aux morts dans les prisons de l’occupation. Après son arrestation en 2003, alors qu’il était recherché par l’armée de l’occupation, le prisonnier avait subi un interrogatoire de 100 jours, où il a été torturé. Il avait été condamné à 6 perpétuités et 50 ans. L’occupant l’a privé des visites familiales pendant 3 ans. Le prisonnier martyr avait participé à toutes les grèves de la faim menées par les prisonniers, dont celle de 2017. Dès la fin de 2019, son état de santé a empiré après avoir été atteint de cancer à la gorge. Il a dû affronter la maladie dans des conditions difficiles et malsaines, ce qui a accéléré le processus de sa maladie. Au mois de juillet 2020, il a été atteint par le virus corona, introduit en prison par les geôliers sionistes. Les autorités de l’occupation refusent de libérer le corps du martyr, qui est une pratique courante de l’occupant, qui confisque les corps des martyrs et refuse de les remettre à leurs familles, par vengeance. 304 corps de martyrs palestiniens et arabes sont confisqués par l’occupant, dont 8 corps de prisonniers décédés en prison.

Le prisonnier détenu administratif Mohammad Zghayer mène depuis 20 jours la grève de la faim pour réclamer sa libération dans la prison du Naqab. Il a été transféré aux sections de l’isolement dans la prison Ohali Kedar dans Beer Saba’. Il est âgé de 33 ans, et est originaire de la ville d’al-Khalil. Il est détenu depuis avril 2020, il est marié et père de trois enfants (9/11). Mohammad a arrêté sa lutte après avoir reçu l’assurance que la détention administrative à son égard ne sera plus renouvelée.

Le prisonnier Maher al-Akhras (50 ans) de Silet al-Dhahr, dans la province de Jénine, a mené la grève de la faim pendant 103 jours et a vaincu l’entité coloniale et ses tribunaux de paille. Les sionistes avaient arrêté Maher al-Akhras le 27 juillet 2020, à son domicile. Il était détenu dans la prison de Ofer. Le mouvement du Jihad islamique en Palestine a organisé des rassemblements de soutien au prisonnier en lutte (13/8) avec la présence de nombreuses personnalités politiques et syndicales appartenant aux mouvements de la résistance palestinienne. Au fur et à mesure que la lutte du prisonnier héroïque Maher al-Akhras se poursuivait, le mouvement de solidarité s’amplifiait, en passant du local au national puis régional et international. La lutte du prisonnier Maher al-Akhras est un modèle de lutte pour les prisonniers détenus administratifs, car il n’a pas fait confiance aux tribunaux de l’occupation qui promettaient de revoir son dossier s’il arrêtait sa grève. C’est aussi un modèle de lutte pour les Palestiniens en général, car ils ne doivent compter que leurs propres forces et ne pas attendre une aide ou des promesses de quiconque. Elle dit à tous : par la lutte, nous gagnons, nous avons la force et la détermination. La lutte de Maher al-Akhras a montré que l’opinion internationale peut jouer un rôle de soutien si nous sommes déterminés.

La direction carcérale de la prison de Gilboa refuse de donner des soins au prisonnier Imad Kamil, qui souffre de diverses maladies. Le prisonnier Kamil (55 ans) de Qabatya, au sud de Jénine, est détenu depuis 22 ans et condamné à la perpétuité. Il avait été torturé après son arrestation lors des séances d’interrogatoire 9/11)

L’occupant arrête la journaliste Bushra Tawil (27 ans) au barrage de la colonie Ytshar. Elle avait été libérée le 28/7/2020 après une détention administrative de 8 mois. (9/11). Le comité de soutien aux journalistes, organisme palestinien, a mis en garde contre l’augmentation du nombre de journalistes arrêtés et détenus par l’occupant, sans raisons. 25 journalistes sont détenus par l’occupant dont 9 condamnés et 8 en détention administrative, et 9 en attente de jugement. (10/11).

Les 37 prisonnières détenues dans la prison de Damon ont commencé un mouvement de protestation contre la direction carcérale, et réclament la satisfaction de leurs revendications, liées aux conditions de détention : la suppression des caméras de surveillance dans la cour, la possibilité de joindre leurs familles par téléphone, étant donné que les visites sont supprimées, régler le problème du local de passage qui se trouve dans la prison d’Hasharon, , où les prisonnières sont entassées dans des conditions inhumaines en attendant leur transfert vers les tribunaux. Les prisonnières réclament que les prisonnières Asra’ Jaabis, gravement brûlée et Amal Taqatqa, blessée par balles, et Rawan Abu Zayda, et Iman A’war soient soignées le plus rapidement possible. Elles ont repoussé les plats du soir et entendent prendre d’autres mesures de protestation progressivement (7/11).

Les autorités coloniales ont prolongé la détention administrative du professeur Imad Barghouty, pour 4 mois supplémentaires, pour la seconde fois. Le prisonnier Imad Barghouty est professeur de l’université d’Abu Diss, dans al-Quds occupée. Il a été arrêté le 16/7/2020 sur un barrage de l’occupant. Il avait déjà été arrêté et détenu auparavant pour ses activités académiques et sociales. (5/11)

L’administration carcérale sioniste a mis fin à l’isolement du prisonnier Islam Wishahi (38 ans) et l’a transféré à la prison de Shatta, après des négociations entre la direction des prisonniers et la direction carcérale. Le prisonnier Wishahi est en isolement depuis le mois de mars 2019, accusé d’avoir poignardé des geôliers à l’intérieur de la prison, lors d’une vague répressive sauvage contre les prisonniers. Pendant toute cette période, le prisonnier Wishahi a été transféré d’un isolement à un autre. Le prisonnier est de la ville de Jénine, et détenu depuis 2002, il a été condamné à 19 ans de prison par un tribunal militaire sioniste. Après les protestations des prisonniers contre la répression dans la prison du Naqab, les autorités de l’occupation ont demandé d’allonger la durée d’emprisonnement de 10 ans (4/11).

L’occupant prononce la détention administrative pour 6 mois, pour le prisonnier Saïd Nakhlé, de Ramallah. Selon l’épouse du dirigeant au mouvement du Jihad islamique, le prisonnier souffre de plusieurs maladies, dont une pneumonie et une tension artérielle, depuis sa dernière détention. (1/11).

La normalisation est un crime

Mohammad Ramadan, artiste égyptien, tombe dans la boue de la normalisation. Il a pris contact avec un célèbre artiste sioniste (21/11). Par contre, dr. Omar Sarayra, professeur jordanien, a refusé pour la troisième fois cette semaine de se rendre dans l’entité sioniste pour  tenir une conférence (21/11).

L’Autorité palestinienne a repris ses relations (qu’elle n’avait pas entièrement rompues) avec l’entité coloniale, pour des prétextes fallacieux. Ces relations sont surtout centrées sur la « coordination sécuritaire », ce qui veut dire en fait collaboration entre les services sécuritaires de l’AP et les sionistes pour empêcher toute révolte contre l’occupation. Cette reprise des relations fut soufflée par des pays européens, dont le Norvège, les pays arabes normalisateurs et l’administration américaine qui se met en place. Elle signifie d’abord la fin des pourparlers entre organisations palestiniennes pour trouver un terrain d’entente, l’AP de Mahmoud Abbas préfère parler avec l’occupant sioniste, plutôt qu’avec les Palestiniens, comme le souhaite la communauté internationale. Ensuite, l’AP a accepté de limiter et de modifier les compensations versées aux familles des prisonniers, prisonniers libérés et martyrs, en échange de la reprise du versement par les sionistes des taxes perçues et dues aux Palestiniens. Puis, la reprise des relations sécuritaires entre l’AP et les colons sionistes est une bénédiction par l’AP de la normalisation récente par les EAU, le Bahrayn et le Soudan avec l’Etat colonial installé sur la Palestine. S’il y avait des masques, ils sont tombés (18/11).

 Le premier geste de l’AP après le retour à la normalisation officielle est l’arrestation de 3 militants dans la ville d’al-Khalil, dont le journaliste Nizar Banat, qui aurait critiqué ce retour. Il semblerait que d’importantes failles au sein du mouvement Fateh, qui était jusque là docile envers Mahmoud Abbas, sont en train d’apparaître après le retour à la normalisation avec l’occupant.

Le mouvement BDS a dénoncé la participation d’un directeur universitaire jordanien et d’un homme d’affaires libanais à une conférence tenue aux EAU par un centre de recherches émirati et un centre sioniste, avec la participation d’officiels sionistes, le 17/11 (19/11).

Le Bahrayn : le ministère des AE du Bahrayn s’est rendu officiellement dans l’Etat colonial sioniste, en compagnie du ministre US des AE, qui a donné son appui à une telle démarche. L’accord avec les sionistes prévoit la coopération entre les deux entités, et une invitation à visiter le Bahrayn a été lancé au premier ministre sioniste Netanyahu. L’accord entre les deux concerne l’ouverture des ambassades (18/11).

La compagnie d’aviation émiratie « Etihad » fait la publicité pour le soi-disant temple sioniste sur la mosquée al-Aqsa, sur une vidéo annonçant ses futurs vols vers l’entité sioniste (16/11).

La normalisation entre les Emirats et l’entité d’occupation va bon train. La compagnie Agrexco a décidé de vendre ses produits agricoles aux Emirats, et compte installer des fermes dans ce pays. Des photos d’un marché aux Emirats où sont vendus les produits en provenance des colonies sionistes ont été exposées, pour faire croire que les Emiratis vont les acheter. Mais selon de nombreux témoignages, les produits sionistes sont achetés par les étrangers vivant aux Emirats, et non par les Arabes (15/11).

Un penseur Koweitien Tareq Swaydan, appelle à boycotter les compagnies arabes qui collaborent avec l’entité sioniste. Au cours d’une rencontre organisée par la Ligue émiratie pour la résistance à la normalisation, par vidéoconférence, Tareq Qwaydan a expliqué que les masses arabes ont une force pour empêcher la normalisation, si elles pratiquent le boycott des compagnies arabes normalisatrices.

L’entité sioniste essaie d’avoir des relations avec le Niger, profitant de la crise politique qui secoue le pays. Tout comme elle pousse le Maroc à la normalisation des relations, diplomatiques, avec l’entité colonisatrice, alors que des liens entre la direction du régime marocain et les sionistes existent déjà, mais la crise du Sahara occidental et le besoin du Maroc de l’appui américain sont les deux entrées par lesquelles l’entité sioniste fait pression sur le Maroc. (14/11)

Le Pakistan, par la voix de son premier ministre, critique les pressions arabes (saoudiennes) qui s’exercent sur le pays pour qu’il normalise ses relations avec les sionistes. Umran Khan est l’un des défenseurs les plus ardents de la cause palestinienne. Il a déclaré  que son pays ne normalisera jamais ses relations avec l’occupation. (14/11)

Les relations aériennes entre les Emirats et l’entité coloniale passent par l’Arabie saoudite, qui a autorisé le survol de son territoire par les avions « israéliens ». (9/11)

Les forces populaires soudanaises s’organisent dans un front pour résister à la normalisation des relations entre leur gouvernement provisoire et l’entité sioniste. « La coordination des forces populaires pour résister à la normalisation avec Israël » a commencé son action sous l’appelation « Résiste », en appelant à signer une déclaration refusant la normalisation. Selon la coordination, plus d’un million de Soudanais ont signé la déclaration. Le communiqué du secrétaire général de la cooordination, Uthman Kabashi, la coordination refuse la normalisation qu’elle considère comme un crime et une agression claire contre le peuple palestinien. (7/11).

Le conseil législatif palestinien, réuni dans la bande de Gaza, a décidé de lancer une campagne « parlementaires contre la normalisation », en rassemblant les parlements de 20 pays (5/11).

Le président tunisien précédent, Muncef Marzouqi a affirmé que les peuples arabes refusent la normalisation des relations avec l’occupant. Il est vrai que la situation actuelle est extrêmement difficile pour la Palestine, parce que les Etats arabes l’ont abandonnée, mais la position officielle arabe est en morceaux, mais les sentiments populaires envers la Palestine n’ont pas changé » (4/11).

La délégation émiratie arrivée en Palestine occupée a proposé d’aider les sionistes en acheminant les pélerins palestiniens vers la Mecque à partir des ports « israéliens » auquels aurait accès la société émiratie « les ports de Dubaï ». L’Arabie saoudite soutiendrait ce plan. De plus, 1000 colons « israéliens » travaillant à l’hôpital Hadassa iraient travailler dans les Emirats, pour y ouvrir une antenne de cet hôpital. 

Les réfugiés palestiniens

Les réfugiés palestiniens dans le camp Yarmouk en Syrie réclament de l’UNRWA la reconstruction des écoles démolies pendant le bombardement du camp. Les enfants sont obligés de se rendre en bus à des écoles situées hors des camps.

Les réfugiés palestiniens dans le camp de Baddawi organisent un rassemblement devant le siège de l’UNRWA pour protester contre les manquements de cette agence envers une quantité de dossiers, comme celui des écoles, du don accordé par l’Allemagne, l’embauche dans l’agence et les multiples cas de corruption (21/11).

Un rassemblement a eu lieu dans le camp palestinien au Liban de Ayn Helwe dénonçant la restriction des services de l’UNRWA envers les réfugiés, à l’appel du FDLP. (19/11). La veille, un rassemblement similaire avait eu lieu dans le camp de Baddawi, à l’appel de « la liste pour le retour et la dignité ».

Les enseignants contractuels à l’UNRWA au Liban refusent la fin de leur contrat et organisent une dizaine de protestations dans les camps.

Les organisations palestiniennes et les comités populaires appellent à la fermeture totale des camps palestiniens au Liban, pour éviter la propagation du virus. Le ministère libanais de la santé a signalé que plusieurs réfugiés vivant dans les camps ont été atteints ces derniers jours (5 dans Nahr el Barid, 7 à Baddawi, 2 à Ayn El Helwe) (19/11).

Les réfugiés palestiniens sont en colère contre la décision de l’UNRWA de retarder le paiement des salaires de 26.000 fonctionnaires à cause de ses soucis financiers. Pour Ahmad Mudallal, responsable du dossier des réfugiés au sein du Mouvement du Jihad islamique, cette décision est un « pas en avant dans le cadre de la suppression progressive de l’agence » (9/11), en vue d’appliquer l’accord du siècle concocté par les USA. Les organisations palestiniennes réclament que le financement de l’UNRWA soit assuré par l’ONU et non par les Etats donateurs.

Le président du département des affaires des réfugiés dans l’OLP, Ahmad Abu Holi, a critiqué l’attitude de l’UNRWA concernant sa décision de retarder le paiement des salariés, disant qu’elle aurait pu prévoir la situation et réclamer aux Etats donateurs de lui verser leur contribution, ou même demander un prêt aux banques.12.11

Au Liban, la direction du Rassemblement des forces palestiniennes a déploré l’attitude de l’UNRWA qu’elle a considéré « grave », car elle vise tous les aspects de la vie des réfugiés palestiniens. Il y a d’une part, le report du paiment des salaires, mais aussi le refus d’embaucher cette année les enseignants contractuels, qui se comptent par dizaines, alors que les écoles de l’UNRWA ont vu le nombre de ses élèves se multiplier à cause de la crise économique au Liban.

Les enseignants contractuels ont décidé de s’opposer aux mesures de l’UNRWA et ont organisé des sit-sin devant les sièges de l’agence internationale, et ont fermé toutes les écoles dans les camps, en signe de protestation.

L’Union des enseignants (palestiniens) au Liban a appelé à un rassemblement le 13/11, au cours duquel de nombreuses associations et personnalités ont pris la parole, dénonçant la politique de l’UNRWA et mettant en garde la réduction des effectifs enseignants, et autre personnel de l’agence, qui sont des Palestiniens réfugiés, en vue de mettre fin aux activités de l’UNRWA, comme le réclament les sionistes et de supprimer les droits des réfugiés à retourner en Palestine, dans leur patrie et leurs villes et villages.

Les enseignants contractuels en révolte contre l’UNRWA

Source : CIREPAL
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