Par Roger Naba’a

Palestine: Arrêt sur évènement – Les guerres de Mai 2021 en Palestine occupée

par Roger Naba’a, philosophe libanais, contributeur madaniya.info

La seule question de l’équation israélienne, inscrite dans la logique même et la nature du sionisme, se condense en deux impératifs qui n’en font qu’un: l’occupation de la Palestine historique et l’élimination de l’indigène de trop.

Anne Honymes. Parenthèses sur la question de Palestine, (arabe), Dar an-Nashr al-‘Arabiyya, Amman, sans date.

Une double logique: La montée de violence en Israël qui semble n’avoir pas de fin, ni de limite; la montée aux extrêmes du refus des Palestiniens de céder à leur ennemi.

Quelque chose de nouveau a bel et bien secoué, en ce mois de mai 2021, la Palestine. Par effet d’entrainement, les événements de Cheikh Jarrah se sont mués de cause localisée en cause commune, mobilisant les Palestiniens, à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza et dans les villes arabes israéliennes. Ces émeutes de quartier ont, mutatis mutandis, ouvert la voie à des guerres, attisé des violences d’une ampleur inédite entre juifs et Arabes, suscité une grève générale des Palestiniens de part et d’autre de la Ligne verte qui avait signé, en 1949, le morcellement géographique de leur territoire.

C’est que la séquence guerrière ouverte en mai 2021 en Palestine, s’inscrit dans une double logique: la montée de violence en Israël qui semble n’avoir pas de fin ni de limite; la montée aux extrêmes du refus des Palestiniens de céder à leur ennemi.

Il semble bien, dès lors, que la séquence de mai soit une des manches des guerres ininterrompues depuis que le projet sioniste, voulant se réaliser, il lui faut dépeupler cette terre pour en faire «une terre sans peuple pour un peuple sans terre».

Aussi les récentes expropriations par des colons juifs/sionistes dans le quartier de Cheykh Jarrah, à Jérusalem-Est – qui ont mis le feu aux poudres -, se prouvent-elles comme un épisode dans une politique au long cours, qui a réussi, l’Occident aidant, à faire en sorte que la violence israélienne se transfigure en une métastase qui rejette sur les Palestiniens le terrorisme d’Israël, tout à la fois son terrorisme d’Etat que le terrorisme de ses colons. Les choses, certes, commencent à changer, mais n’anticipons pas.

Lorsque les Israéliens ont commencé à dépeupler la terre de Palestine, ils refusaient d’admettre qu’ils déclaraient la guerre à un peuple qui existe. Pour eux c’étaient des «sans nom», voire des «sans droit»1, et surtout des «sans droit» de propriété sur leur propre terre.

C’étaient des «non existants» puisque c’est un «quelque chose» qui ne s’est jamais présenté comme tels, comme Palestiniens, sur la scène de leur monde, mais qui a été totalement inventé pour tromper le monde à son sujet2.

Or, dans une guerre, normalement, il y a toujours un ennemi que l’on reconnait comme tel et contre lequel on se bat, cependant que les Israéliens se battent contre un ennemi qu’ils ne reconnaissent pas. Bref, le problème n’est pas le Hamas, ni Gaza ou la Cisjordanie, ce sont les Palestiniens ès qualités.

Et du fait qu’Israël les traite de manière indifférenciée comme un seul et même corps mais «irréel», les Palestiniens ont, durant les guerres de mai, contre-réagit de la même manière, comme un seul et même corps mais «réel»; d’où ce «surprenant» moment d’unité nationale qui a symboliquement unifié la Palestine historique: Gaza, la Palestine de 67 et la Palestine de 48. Ce qui a contraint Israël à conduire une guerre sur trois fronts, dans Gaza, en Cisjordanie (la Palestine de 67) et, sic, sur le «territoire souverain d’Israël» (la Palestine de 48). Trois guerres en une, certes, mais avec des enjeux distincts, des finalités et des objectifs autres; trois guerres si étrangement semblables et pourtant si singulièrement différentes

Les enjeux de la guerre dans Cheykh Jarrah3 et les villes mixtes

«C’est le devoir des leaders Israéliens d’expliquer à l’opinion publique clairement et courageusement, un certain nombre de faits qui ont été oubliés avec le temps. Le premier est qu’il n’y a pas de sionisme, de colonisation, d’État Juif sans l’éviction des Arabes et l’expropriation de leurs terres.» Yoram Bar Porath, Yediot Aharonot du 14 juillet 1972.

Quand les colons de Cheykh Jarrah et des villes mixtes ont décidé d’expulser les Palestiniens de chez eux il ne s’agissait pas déloger quelques personnes pour s’approprier leur foyer. Il ne s’agit pas d’un crime de droit commun. Quand les colons de Cheykh Jarrah ont décidé d’expulser les Palestiniens de chez eux ils ne faisaient que renouer avec la «Nakba»4, la geste noire de la fondation d’Israël en 1948, reconduite quoiqu’inachevée par la « Naksa », la geste noire de 1967 en Cisjordanie renommée Judée-Samarie, et qu’il s’agit, pour eux, hic et nunc, de parachever et d’établir aux yeux des Palestiniens tout comme aux yeux du monde, mais d’établir définitivement, la Bible comme titre de propriété sur la terre de Palestine.

Aussi, à bien des égards, Cheykh Jarrah n’est-elle pas unique en son genre, mais bel et bien un miroir de ce qui se passe ailleurs en Palestine: un même cycle de violences expulsives qui voit s’affronter Palestiniens et Juifs dans les villes de 1948 pendant que la Cisjordanie occupée est en proie à un cycle de violence qui sans être tout à fait le même n’est pas tout à fait un autre.

Depuis la guerre des Six Jours et le début de l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, des organisations de colons israéliens non seulement revendiquent la propriété des terres de Palestine, mais occupent la terre pour en expulser les autochtones ou leur intentent avec succès des actions en justice. Et il s’agit bien évidemment d’une expulsion programmée qui se reconduit partout, à Silwan5, à Batan al-Hawa, à Wadi al-Rababa, à Jaffa, à Umm al-Fahm, à Khan al-Ahmar6

Du côté palestinien, la violence faite à leur sort déterminait un enjeu tout simplement existentiel: être ou ne pas être et pas seulement à Cheykh Jarrah mais en Palestine dès lors qu’être ailleurs que chez soi ce n’est pas être, mais être comme peut l’être un non-être.

Les enjeux de la guerre de Hamas/Gaza: Autre guerre, autres enjeux.

En lançant sa guerre des roquettes depuis Gaza, le Hamas a profité de l’occasion pour déclencher une autre guerre, non pas «sa» guerre, mais, changement d’échelle, une «guerre palestinienne», conduite au nom de tous les Palestiniens autant ceux de 1948, que ceux de 1967 que ceux de Gaza.

Le but cette fois, contrairement à son but de par le passé qui se réduisait à la levée du blocus ainsi qu’à ses intérêts partisans et territoriaux7, sera de reprendre à son compte, s’en chargeant, les revendications de l’ensemble des Palestiniens.

Ainsi donc, en ouvrant les hostilités le Hamas prend l’initiative politique pour imposer son agenda aux Israéliens: les bombardements ne canonnent pas Israël pour défendre Gaza mais, comme il sera dit, pour défendre Jérusalem et ses lieux-saint.

L’ultimatum spécifiant clairement que l’armée israélienne devra se retirer de l’esplanade des Mosquées ainsi que du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, et les colons d’avoir à suspendre leurs assauts répétés pour prendre la main sur8 la vie des Palestiniens.

Certes, le Hamas, du seul fait que des roquettes artisanales aient pu s’abattre sur Tel-Aviv et Jérusalem, faire une dizaine de victimes, précipiter des populations entières dans les abris et fermer temporairement l’aéroport Ben Gourion a enregistré un gain tactique lui permettant de tirer symboliquement profit de son fait d’arme.

Mais il nous semble bien que les véritables enjeux qui apparaissent en filigrane de ces enjeux immédiats, se situent ailleurs; ce sont des enjeux autrement plus ambitieux – qui transparaissent d’ailleurs dans les ultimatums lancés – que semble avoir poursuivi le Hamas.

Comme le remarque Leila Seurat dans un entretien9 : «En affirmant dans son communiqué du 10 mai que les provocations à Jérusalem constituent une agression contre l’ensemble des Palestiniens, le Hamas s’est positionné comme le protecteur de tous les Palestiniens» et désormais, «défendre Jérusalem, ajoute-t-elle, devient partie intégrante du programme politique et militaire du Hamas – pas seulement dans le discours mais aussi en pratique».

Ainsi, en s’invitant dans la guerre de Cheikh Jarrah, en élargissant le théâtre des opérations de Jérusalem à Gaza, en transformant un hirâk sha‘bi (action collective populaire) en une «guerre balistique », en discréditant encore plus une Autorité palestinienne largement discréditée, le Hamas dit, de par ces actes, vouloir ambitionner s’emparer de la représentativité palestinienne comme telle.

Le véritable enjeu nous semble là: imposer une nouvelle équation aux Israéliens, en reliant politiquement et symboliquement, à défaut de toute continuité territoriale, les Palestiniens de Gaza à ceux de Jérusalem ainsi qu’à ceux de la Cisjordanie et, ce faisant, ravir à l’Autorité palestinienne défaillante, une légitimité qui la laverait, du coup, de l’étiquette «terroriste » qu’Israël, les Etats-Unis et l’Europe lui collent. Transfiguration politique qualitative qui ferait du Hamas non plus un proto-Etat paria d’une bande assiégée, mais le garant de l’unité nationale et territoriale palestinienne.

Pour le moment cette mutation n’est toujours pas acquise, et rien ne dit qu’elle le sera, seul le cours à venir des évènements en décidera. Ce qui, néanmoins, est acquis, c’est que le soulèvement des Palestiniens du mois de mai, contre les violences coloniales israéliennes, se distingue qualitativement des précédents: de Gaza à Ramallah en passant par Jérusalem et les territoires de 1948, un sentiment d’unité a redonné espoir aux Palestiniens, saucissonné par Israël dans des corsets de différentes identités. Mais comme on devrait le savoir, un sentiment ne s’induit pas nécessairement en une politique qui se traduit en stratégie.

Les enjeux israéliens

Les enjeux israéliens sont les mêmes depuis que la résistance palestinienne a pris forme et consistance. Si la riposte du Hamas lui a permis d’entrer dans la confrontation, elle a permis à Netanyahou de chercher à déplacer le conflit de Jérusalem vers la bande de Gaza pour, en réinscrivant le combat des Palestiniens dans une lutte globale contre l’islamisme et le terrorisme, éluder la question de la colonisation vers un tout autre narratif de guerre, celui de la lutte contre l’islamisme et le terrorisme.

Les enjeux de la guerre en Cisjordanie

Les enjeux en Cisjordanie s’avèrent plus complexes que ceux des deux autres fronts pour la raison que, les ayant en partage, s’y impliquent des enjeux qui relèvent de deux ordres politiques différents ; et pendant que l’un d’eux oppose, à l’instar des Palestiniens de Cheikh Jarrah et ceux de 48, les Cisjordaniens à Israël ; l’autre oppose, en « interne », le Fath au Hamas avec pour enjeu la représentation palestinienne.

Aussi la Cisjordanie ne pouvait-elle pas rester en retrait pendant que le reste s’embrasait. Elle entra donc en émeute d’autant plus aisément que, subissant le même sort désastreux que les autochtones de Cheikh Jarrah et de la Palestine de 48, l’enjeu de la révolte des Cisjordaniens recoupent largement, sans s’y confondre, celui qui se joue ailleurs en Palestine.

Aussi, dès le 14 juin, entrant en émeute, des manifestations de colère enflammaient la Cisjordanie, pour s’échanger en affrontements, les plus sanglantes depuis la seconde Intifada, avec l’armée israélienne : 11 Palestiniens y trouvaient la mort le 14, 15 le lendemain et c’est par milliers qu’à partir du 18, les Palestiniens affrontaient les forces de sécurité.

S’ouvrait ainsi un cycle de troubles généralisés.

Et de soulèvement de grande ampleur qui défaisait l’accalmie instaurée par la coopération de l’Autorité palestinienne avec Israël, les deux travaillant en étroite collaboration pour garder la situation sous contrôle. A cela il faut ajouter que, de l’aveu même des Cisjordaniens, le Hamas n’avait pas réussi à se constituer, à leurs yeux, en alternative attrayante, fort d’une légitimité représentative.

Mais parallèlement à cet enjeu en partage avec les autres Palestiniens, se jouait en Cisjordanie, un autre enjeu qu’on pourrait appeler un « enjeu de pouvoir », dès lors que, de peur de perdre en légitimité face au Hamas, des cadres du Fath – et non l’Autorité palestinienne – ont appelé à entrer en émeute.

Mais parallèlement à cet enjeu en partage avec les autres Palestiniens, se jouait en Cisjordanie, un autre enjeu qu’on pourrait appeler un « enjeu de pouvoir », dès lors que, de peur de perdre en légitimité face au Hamas, des cadres du Fath – et non l’Autorité palestinienne – ont appelé à entrer en émeute.

Une guerre toujours recommencée

«Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s’efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu’au sommet d’une montagne. Et quand il était près d’en atteindre le faîte, alors la masse l’entraînait, et l’immense rocher roulait jusqu’au bas.

Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s’élevait au-dessus de sa tête.» Homère, Odyssée, XI, 593-600.

Certes le Hamas a très certainement enregistré des victoires tactiques, sans pour autant offrir une perspective de paix : le feu d’artifice du Hamas n’offre pas plus de solution stratégique que la « modération » (sic) de l’Autorité palestinienne.

Si Tsahal la mal nommée10, peut se targuer d’avoir obtenu d’importants succès tactiques – notamment d’avoir gravement endommagé le réseau de tunnels du « métro» du Hamas et ses usines de production de roquettes -, elle a lamentablement échoué à réduire de manière significative la puissance de feu du Hamas, à atteindre ses chefs restés indemnes et, surtout, elle a échoué à faire échec au hirâk qui s’est, bien contraire, renforcé embrasant la Cisjordanie.

Une guerre qui a commencé il y a longtemps et qui ne finira pas de finir pour la simple raison qu’elle est interminable. Si l’on définit la guerre comme une entreprise qui se propose l’anéantissement11, la paralysie12 ou la capitulation des forces ennemies, celle qui nous occupe est interminable pour la simple raison que sa fin n’est ni concevable ni réalisable dans la mesure où la résistance des Palestiniens ne pourra venir à bout de la machine de guerre israélienne, ni cette machine expulser ou exterminer quelque six millions de Palestiniens13.

Pour aller plus loin sur ce même thème du même auteur:
Notes
  • 1Au sens que lui donne Hanna Arendt dans L’Impérialisme. Les origines du totalitarisme (2), les « sans droit » sont des gens (des réfugiés, des étrangers, des migrants, …) « privés du droit d’avoir des droits ». C’est bien le cas de tous les Palestiniens en Israël, Philippe Bolopion, directeur exécutif adjoint de Human Rights Watch (HWR), justifie le rapport de son ONG sur l’apartheid en Israël en ces termes : « Sur le terrain, il [l’apartheid en Israël] se manifeste par le deux poids deux mesures en faveur des colons israéliens. Ces derniers, qui vivent dans les Territoires occupés, jouissent de tous les droits de citoyens, ce qui n’est pas le cas de leurs voisins palestiniens » … « Les Palestiniens ne peuvent pas habiter où ils veulent … Leurs terres sont confisquées, leurs oliveraies rasées ou incendiées par les colons, leurs maisons détruites par l’armée israélienne, bref, ce sont des citoyens de seconde zone. » … Pour justifier ces mesures, les autorités israéliennes invoquent des « raisons de sécurité ». Mais pour Philippe Bolopion, cet arsenal en vigueur depuis cinquante ans est surtout fait pour « assurer la domination d’une part de la population sur une autre partie ». Lire, Christian Chesnot, « Human Rights Watch accuse Israël de « crime d’apartheid » », 27 avril 2021, https://www.franceinter.fr/human-rights-watch-accuse-israel-de-crime-d-apartheid, consulté : 6/13/2021, [SPN] ; et lire évidemment le rapport de HWR, dont un trouvera un résumé à l’adresse suivante : https://www.hrw.org/sites/default/files/media_2021/04/israel_palestine0421_summary_fr.pdf
  • 2« Comment rendre les territoires ? Il n’y a personne à qui les rendre », déclarait Golda Meir en 1969. Pour preuve, elle avançait trois mois plus tard un autre fait historique : « Les Palestiniens, ça n’existe pas. Ils n’ont jamais existé. Aujourd’hui non plus, ils n’existent pas » », Haaretz du 18 avril 2004, « Golda parle à travers Bush », http://www.haaretz.com/hasen/spages/416432.html, consulté : 25/05/2021 ; la même Golda Meir s’écriait mais « Le peuple palestinien ça n’existe pas, sauf dans la tête de quelques Israéliens tordus », cité par Amnon Kapeliouk, « Les raisons du revirement de M. Rabin », Le Monde diplomatique, octobre 1993 D’ailleurs, pour Israël, jamais les Palestiniens n’ont été nommés comme tels. Nommés par les instances internationales des « réfugiés », ceux d’entre eux qui ont survécu à la « Nakba » de 1948 furent baptisés par Israël, « Arabes de 48 » et, une fois constitués en « peuple » de par leur résistance à l’occupation, ils ont été dénommés (pour ne pas dire « dénaturés ») par l’appellation de « terroristes » ; appellation qui a pour vocation et conséquence de couler le narratif de la résistance palestinienne dans le narratif israélien de la « guerre contre le terrorisme ».
  • 3Le quartier de Cheykh Jarrah est habité par des réfugiés palestiniens chassés de leurs villes et villages d’origine par des milices sionistes pendant la Nakba en 1948. Or Israël voulant aujourd’hui peupler ce quartier de Jérusalem-Est de colons israéliens, les habitants de Cheykh Jarrah sont, à nouveau, confrontés au spectre de l’expulsion et, par-delà, au destin exodique auquel les voue l’occupation de leur terre.
  • 4La Nakba (catastrophe) de 1948 fait référence à l’expulsion forcée de la population arabe palestinienne – quelque 700 000 – pendant la guerre israélo-arabe de 1948. Ces « expulsés » seront déplacés, à l’issue de la guerre, et se retrouveront « réfugiés » en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans les pays limitrophes, notamment en Jordanie, Syrie et Liban. Cf. Dominique Vidal, « Palestine 1948 : l’expulsion », Association France Palestine Solidarité, 4 janvier 2007, https://www.france-palestine.org/Palestine-1948-l-expulsion#08, consulté : 30/05/2021.
  • 5A ne pas confondre avec Silwad qui est une ville palestinienne située au nord-est de Ramallah, à environ 5 km de l’autoroute Naplouse-Jérusalem, pendant que Silwan (dite aussi Wadi Hilweh) est un quartier de Jérusalem-Est à population majoritairement palestinienne situé au sud-est de la cité de David dont elle est séparée par la vallée de Cédron, à côté de la vieille ville de Jérusalem.
  • 6Lire « Il n’y a pas que Cheykh Jarrah : d’autres Palestiniens sont menacés d’expulsion », Middle East Eye, 14 mai 2021, https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/Cheykh-jarrah-palestiniens-menaces-expulsion-ailleurs-israel-cisjordanie-occupation, consulté le 30/05/2021, qui en énumère la liste et détaille les stratégies judicaires et miliciennes mises en jeu pour aboutir à la « solution finale » de l’expulsion.Expulsion programmée ? Au début de l’année dernière, les tribunaux israéliens ont ordonné l’expulsion de treize familles palestiniennes du quartier de Cheykh Jarrah, début 2021, un tribunal de première instance a statué en faveur des revendications formulées depuis plusieurs décennies par des colons israéliens.Depuis la guerre des Six Jours et le début de l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, des organisations de colons israéliens revendiquent la propriété des terres de Cheykh Jarrah intentent avec succès de nombreuses actions en justice visant à expulser les Palestiniens du quartier.
  • 7Pendant la « Crise des portiques », pour ne prendre qu’un exemple, le Hamas n’avait pas réagi. Ce qu’on appelle la « Crise des portique » s’est déclenchée le vendredi 14 pour prendre fin le mardi 25 juillet 2017. Le 14 juillet deux policiers israéliens sont tués par trois Palestiniens qui s’enfuient en direction de la Mosquée Al-Aqsa, avant d’être rattrapées et abattues. Les autorités israéliennes ordonnent aussitôt la fermeture de l’esplanade des Mosquées, laquelle fermeture empêche la tenue de la prière du vendredi, qui aura lieu devant une des portes de la vieille-ville de Jérusalem. Les autorités permettront la réouverture de la Mosquée le 16 juillet en y plaçant des portiques de sécurité.Ces événements sont les points de départ d’un affrontement entre palestiniens et forces de l’ordre israéliennes, dans une montée de violence, déplaçant le conflit hors des frontières israélo-palestiniennes : cinq palestiniens et trois israéliens seront tués, environ 450 palestiniens et une dizaine de membres des forces de l’ordre israéliennes.Au terme de cette crise de quelque dix jours, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, décide de retirer les portiques de sécurité au profit de caméras de sécurité, qui seront, elles, installées dans les mois à venir.
  • 8Expression peu usitée et qui signifie, selon les dictionnaires : « Décider d’avoir la haute main, s’emparer du pouvoir ».
  • 9Ines Gil-Leila Seurat, « Sur le tournant dans la stratégie du Hamas : « le Hamas souhaite se présenter comme un mouvement de résistance prêt à user de la lutte armée pour défendre l’ensemble des Palestiniens » », Entretien, 24/05/2021, https://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Leila-Seurat-sur-le-tournant-dans-la-strategie-du-Hamas-le-Hamas.html#nh1, # 30/05/2021.
  • 10L’Armée de défense d’Israël (en hébreu Tsva Haganah LeIsrae), couramment désignée par l’acronyme Tsahal, est l’armée de l’État d’Israël. L’ironie de l’histoire consiste à appeler d’armée de défense cette armée d’occupation.
  • 11Clausewitz
  • 12Liddell Hart
  • 13Selon l’ONU, en 2014 quelque 4,6 millions de Palestiniens vivraient en Cisjordanie, et quelque 1,5 million d’« Arabes israéliens » en Israël.

Illustration

Frappe-israelienne-sur-le-domicile-du-chef-du-Hamas-a-Gaza © MAHMUD HAMS / AFP

Source : Madaniya
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