Par Amira Hass

Amira Hass pour Haaretz | Traduction SF pour l’AURDIP |

Une grand mère et sa petite fille, un père et ses enfants, un nourrisson et sa famille – le coût de la dernière escalade Israël-Gaza. Sur les 36, 19 ont été tués par des tirs ratés de roquettes palestiniennes.

Quarante neuf Palestinien.nes ont été tué.es dans la dernière escalade militaire entre Israël et le Jihad Islamique qui a duré trois jours, dont cinq filles, onze garçons et quatre femmes.

Trente personnes ont été tuées pendant les frappes israéliennes. Parmi elles, 17 civils n’étaient pas des combattants ; c’étaient trois filles, un garçon et quatre femmes. Des lancers de roquettes ratés ont tué 19 non-combattants dont 12 enfants.

Le Jihad Islamique a annoncé que les morts comptent 12 de ses membres. Ils incluent des commandants ciblés par Israël, le personnel qui était avec eux et des membres présents à des postes qui ont été touchés. La branche militaire du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine a annoncé qu’un de ses membres avait été tué par un tir de l’armée.

Le ministère palestinien de la santé a fait état de 360 blessés, dont 150 enfants, 59 femmes, 130 hommes et 20 personnes de 60 ans et plus. Depuis ce rapport datant de mercredi, deux autres Palestiniens ont succombé à leurs blessures.

Bien que les médias palestiniens attribuent toutes les morts aux attaques israéliennes, les Gazaouis savent bien qu’un très grand nombre de victimes est dû a des lancers de roquettes manqués par le Jihad Islamique.

On ne sait toujours pas si des militants d’autres groupes ont été impliqués dans des tirs ratés. Des groupes de défense des droits humains qui ont enquêté sur chaque épisode, savent maintenant distinguer entre d’un côté les tirs d’artillerie et les roquettes israéliennes, par les cratères et éclats d’obus visibles sur place, et d’un autre côté les tirs de roquettes avec leurs débris.

Le nombre élevé de décès dus à ce qu’on appelle les tirs internes a rempli les Palestiniens d’amertume, ont dit certains habitants de Gaza à Haaretz. Faute de débat public sur le sujet, on ne sait pas si les groupes militants enquêtent sur leurs erreurs fatales et sur leur origine, que ce soit d’ordre technique ou en lien avec un manque d’entraînement, ni si des mesures sont prises contre des lanceurs de roquettes qui ont tué des Gazaouis

Les autorités du Hamas, malgré le soin mis à rester en dehors du combat, ont donné l’ordre aux journalistes palestiniens travaillant pour la presse internationale de ne pas mentionner ces tirs fatals, d’après L’Associated Press. l’AP a déclaré que l’interdiction avait été levée face à la protestation de l’Association de la presse étrangère en Israël et dans les territoires.

Le centre palestinien pour les droits humains a fait état le mardi 27 juillet de 27 morts résultant des attaques israéliennes, ajoutant qu’il continuait à enquêter sur les circonstances d’autres incidents. Il et apparu clairement à tout le monde qu’il voulait parler d’incidents au cours desquels des tirs ratés avaient tué et blessé des Palestiniens.

Il y a eu quatre types d’attaques israéliennes pendant les trois jours de combat. Le premier a consisté en assassinats intentionnels par envoi de missiles sur des maisons ou immeubles de logements dans lesquels vivait la personne ciblée. Le deuxième était basé sur des tirs d’artillerie visant des positions militaires fixes. Le troisième a impliqué des tirs sur des motocyclistes ou sur des groupes en terrain découvert, sur la base de suppositions ou de connaissance que c’étaient des cellules de lancement de roquettes. Le quatrième reposait sur le bombardement de maisons sans dommages humains après avoir prévenu les propriétaires ou habitants.

Voici les noms des civils tué.es, avec les circonstances de leur mort :

Vendredi 5 août : dix personnes tuées dans des attaques de l’armée israélienne, dont trois non impliquées dans le combat.

16h15 : Imad Shallah, 50 ans et Alaa Qaddoum, 5 ans.

Elles étaient avec un groupe de gens rue Mansoura dans le quartier de al-Shujaiyeh de Gaza City lorsqu’un missile les a touchées. Un parent d’Alaa, Youssef Qaddoum, 24 ans, a aussi été tué. Le Jihad Islamique a annoncé qu’il en était membre. Le père d’Alaa, Abdallah, a été gravement blessé.

16h30 : Doniana Al-Amour, 22 ans.

Elle a été tuée lorsqu’un obus d’artillerie a touché sa maison dans le village d’Al-Fokhari, à l’est de Khan Younis. Ses tableaux sont toujours là. Elle avait dit une fois à des reporters que pendant les attaques militaires elle se réfugiait dans la peinture.

Samedi 6 août : vingt trois personnes tuées, dont 17 qui n’étaient pas impliquées dans le combat ; 10 par Israël et sept par des Palestiniens.

8h : Layan al-Shaer, 10 ans

Un missile tiré d’un hélicoptère a touché un groupe de personnes dans un champ du village de Bani Suheila, à l’est de Khan Younis. Deux militants du Jihad Islamique ont été tués. Layan a été gravement blessée et transportée à l’hôpital Makassed à Jérusalem Est, accompagnée par sa mère. Elle est morte jeudi.

13h30 : Naama Abu Qaida, 62 ans et sa petite fille, Haneen, 10 ans

Elles assistaient toutes les deux au mariage du fils de Naama, Akram, à Beit Hanoun. Selon le PCHR, un missile tiré d’un drone a touché la famille alors que ces personnes sortaient d’une jeep à côté de la maison de la mariée. Cinq d’entre elles ont été blessées, dont Haneen, qui est morte par la suite. Après sa mort, les Gazaouis ont appelé Naama « Mère al-Aris », la mère du marié.

16h : Nour al-Din al-Zuwaidi, 18 ans et Ibrahim Abu Saleh, 48 ans.

Un obus d’artillerie israélien a été lancé sur un groupe de personnes à côté de la maison de la famille Zuwaidi, dans le nord-est de Beit Hanoun. Nour al-Din a été tué sur le coup. Ibrahim, son voisin, est mort de ses blessures jeudi.

Fin de journée : Nafez Mohammed al-Khatib, 50 ans ; Ahmed Walid al-Farram, 19 ans ; Khalil Iyad Abu Hamada, 18 ans ; Momed Mohammed al-Nairab, 5 ans ; Ahmed al-Nairab, 10 ans ; Hazem Mohammed Salem, 9 ans ; et Mohammed Zaqout, 19 ans.

Ils ont été tués lorsqu’une roquette palestiniennes a touché une maison dans le camp de réfugiés de Jabaliyah.

21h30 : Mohammed Iyad Hassouna, 13 ans ; Ismail Abdelhamid Salama, 30 ans ; sa mère, Hanaa Ismail Dweik (Salama), 50 ans ; et Alaa Saleh el-Mallahi (al-Tawhrawi), 30 ans.

Ils ont été tués lors de l’assassinat d’un commandant du Jihad Islamique et de deux compagnons, lorsque des missiles ont été lancés sur un appartement dans lequel ils se trouvaient, dans le petit camp de réfugiés surpeuplé d’al-Shu-uth à Rafah.

Des équipes de sauveteurs ont travaillé jusqu’à 5h du matin à la recherche de survivants. Souad, la soeur de Mohammed Hassouna, qui a été sauvée des décombres, avait accédé à la notoriété juste une semaine plus tôt lorsque les résultats de l’examen de fin d’études ont été publiés et que les siens étaient parmi les meilleurs à la fois de Gaza et de Cisjordanie.

Anas Khaled Anshasi, 22 ans– Il a été sérieusement blessé par une attaque de l’armée israélienne à l’est de Khan Younis. Il est décédé de la suite de ses blessures, vendredi.

Dimanche 7 août : 16 personnes tuées, dont aucune ne prenait part au combat.

Le matin : Diaa Zuhair al-Borai, 32 ans et Ahmad Afaneh

Diaa a été tué par un tir raté de roquette palestinien qui a touché la maison de son voisin dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Ahmad a été tué en essayant de secourir des gens de sous les décombres et qu’un mur s’est effondré sur lui.

Le matin probablement : Fatma Obaid, 15 ans

Elle a été tuée par un tir de roquette raté, alors qu’elle se trouvait à Beit Hanoun.

L’après midi : Jamil al-Din Nijm, 3 ans ; Jamil Ihab Nijm, 13 ans ; Mohammad Nijm, 16 ans ; Hamed Nijm, 16 ans ; et Nathmi Karsh, 15 ans.

Les enfants ont été tués par un tir raté de roquette palestinien qui a atterri dans le cimetière de al-Faluja, à, l’est de Jabalya. Le Conseil norvégien des réfugiés a confirmé que Mohammad, Hamed et Nathmi étaient soutenus par son « programme d’éducation et de soutien psychologique ».

19h : Khaled Yasin, 27 ans ; Shadi Kuhail, 26 ans ; Abed al-Rahman al-Silak, 19 ans ; et Mohammed Daoud, 21 ans.

Un missile lancé d’un jet israélien a touché une charrette tirée par un cheval au carrefour al-Samer dans le centre de Gaza. Khaled et Shadi ont été tués sur le coup. La charrette appartenait au père de Shadi qui travaille au service municipal d’assainissement. Abed a été tué alors qu’il marchait à proximité en rentrant chez lui de son magasin de chaussures dans le camp de réfugiés de Al-Shati. Mohammed, qui était officier de police de la circulation, était au carrefour lorsqu’il a été mortellement blessé. Il est décédé le lendemain matin .

En fin de journée : Yasser al-Nabahin, 49 ans et ses enfants Dalya, 13 ans, Mohammed 12 ans et Ahmad, 9 ans.

Ils habitaient le camp de réfugiés de Bureij et ont été tués par une roquette palestinienne. Le père, membre du Hamas, était un officier de police affecté aux tribunaux de Gaza.

Hagar Shezaf et Jack Khoury ont contribué à cet article.

Source : AURDIP
https://www.aurdip.org/…-