Par Karine Bechet-Golovko

Les combats dans le Donbass s’intensifient, les alentours de Donetsk sont à nouveau touchés et l’armée ukrainienne, en violation patente des accords de Minsk, dispose à proximité de la ligne de front de plus en plus de blindés et de réserves. Bref, les préparations s’activent, alors que les Européens, ouvertement et sur place, apportent leur soutien à l’Ukraine et que des « conseillers militaires » anglo-saxons vérifient la bonne préparation de l’armée ukrainienne, tout en accusant la Russie d’être partie au conflit. La guerre est encore hésitante et ceux qui n’auront pas à en payer les frais tentent de la lancer.

Ces derniers jours, l’Ukraine renforce activement ses préparatifs, en armes, munitions, blindés, vivres, matériel médical, etc. Si la grande l’offensive annoncée, fuitée, pour le 15 mars est toujours en question, en tout cas l’intensification des tirs contre les villages et les infrastructures civiles dans le Donbass est un fait. Et maintenant, les combattants du Donbass répondent.

Il est intéressant de rappeler que si cette reprise globale des hostilités coïncide avec l’élection de Biden et la reprise par les globalistes du corps américain, les Européens assurent le relai des intérêts atlantistes sur place. Ainsi, le 2 mars, Charles Michel, président du Conseil européen, visitant l’Ukraine sous couvert d’aide pour lutter contre le Covid, a apporté tout son soutien à l’Ukraine, contre la Russie – pays agresseur, alors que l’Ukraine est en train de reprendre les hostilités dans l’Est du pays :

« La Russie, selon le président du Conseil européen, n’est pas un médiateur mais une partie dans le conflit qui oppose les séparatistes de la région du Donbass aux forces ukrainiennes. »

En ce sens, le président du Conseil européen nie l’existence des accords de Minsk, qui, conclus entre l’Ukraine de Kiev et les représentants du Donbass, sont garantis par la France, l’Allemagne et la Russie. Mais il fait surtout preuve d’un aveuglement, qui explique certainement le fait qu’il occupe cette fonction. Car, au même moment, un groupe de « conseillers militaires » britanniques est en visite en Ukraine, « pour contrôler la préparation de l’armée ukrainienne ». Autrement dit, la Grande-Bretagne, au moment où les hostilités reprennent, vérifie la capacité de combat de l’armée ukrainienne … Et cela pendant qu’un cessez-le-feu est toujours, paraît-il, en vigueur. Pour comprendre cela, il faut rappeler que dans le cadre du programme ORBITAL, lancé en 2015 après le Maidan par la Grande-Bretagne, plus de 22 000 militaires ukrainiens ont reçu une formation militaire par les Britanniques. 

Ne devrait-on pas dire, alors, que la Grande-Bretagne est partie au conflit ? Au même titre que l’OTAN, qui en 2015 aussi, lance l’opération UNIFIER (voire notre texte ici), impliquant surtout le Canada dans ce qui est annoncé comme le soutien à l’armée ukrainienne et une participation à sa formation. Le Canada est-il aussi alors, pour Charles Michel, une partie au conflit ?

Que les Etats-Unis puissent envisager une guerre chaude dans le Donbass, qui utiliserait le territoire ukrainien pour mettre face à face des forces de l’OTAN et de la Russie est possible. Le monde global ne peut se permettre de ne pas contrôler le territoire russe, il a besoin de le conquérir, sinon il ne peut être global. Il a déjà échoué à en prendre totalement le pouvoir par la tentation, par la corruption, par le chantage, reste le combat. C’est d’autant plus facile que ce conflit, qui risquerait d’enflammer encore une fois le continent européen, est géographiquement loin et risque peu de physiquement se transposer sur ses terres. Mais que les Européens soient assez faibles, stupides ou fanatiques – ce qui va ensemble – pour servir d’intermédiaire à ces plans délirants et risquer de mettre le feu aux poudres, nous rappelle à quel point il est urgent de reprendre notre souveraineté. Afin que nos Etats servent enfin les intérêts de leurs populations.

Source : Russie politics
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