Par Michael Maschek

Les vessies et lanternes du Docteur Fouad Abou Nader ou la face cachée d’un chef de milice libanais, petit-fils de Pierre Gemayel, le fondateur des Phalanges libanaises.

Il est l’auteur, depuis cette année, d’un ouvrage rédigé à six mains, Liban : les défis de la liberté. Le combat d’un chrétien d’Orient aux Éditions de l’Observatoire.

Par Michael Maschek https://www.madaniya.info

Voici le récit d’une opération de ravalement cosmétique des milices chrétiennes libanaises via la question des minorités chrétiennes d’Orient.

Un peu de mise en bouche

«La religion catholique est formidable : je pèche, je me confesse, je recommence ». Paroles attribuées à une grande fortune de France en vogue chez les journalistes.

La fortune du docteur Fouad Abou-Nader en suit scrupuleusement l’ordre :

  1. Il pêche comme responsable d’une milice d’extrême droite au Liban. Il pèche toujours via son entreprise Taniti, spécialisée dans le matériel et le consulting para médical.
  2. Il se confesse publiquement par interviews interposés ou des écrits fantaisistes. Le tout sur un air révisionniste, assisté par des journalistes complicesii.
  3. Il recommence comme président d’une association humanitaire, Nawrajiii, sponsorisée et subventionnée par un arc-en-ciel d’organisations d’extrême droite et catholique traditionaliste.

A l’occasion, il trouve matière sonnante et trébuchante chez de gros industriels comme Dassault Aviation ou un Laurent Wauquiez, président de droite de la Région Rhône Alpes qui lui offre caution morale et politique au côté de Gwendall Rouillard, député LREM du Morbihan, transfuge du parti socialiste et ancien collaborateur de Jean Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères.

La notoriété biographique du «bon» docteur Fouad, est visible sur Wikipédia en cinq langues ! Française, Anglaise, Arabe, Russe et même Égyptienne (sic !). Ces biographies insistent sur un fait un peu particulier: «Il n’est pas impliqué dans le massacre de Sabra et Chatila, qui cause la mort de centaines de Palestiniens dans leurs camps de Beyrouth-Ouest du 16 au 18 septembre 1982 ». Des enquêtes auraient été diligentées mais les résultats sont encore attendus.

L’affirmation est à prendre au pied de la lettre. Les circonstances sont atténuantes. En cette année 1982, le carabin Fouad passe son diplôme de docteur en médecine à l’Université Saint-Joseph. Il est en même temps le bras droit de Béchir Gemayel, chef des Forces libanaises, pour lequel il crée des «troupes d’élite» et les «unités Adonis».

Véritable bourreau du travail, il devient chef d’état-major puis chef des Forces libanaises, après l’assassinat de son oncle Béchir. Il abandonnera la médecine au moment de sa nomination.

L’héritage fasciste

Fouad est né dans le Metn Nord, dans ce Mont Liban, si cher aux muses des pseudo-minorités chrétiennes. C’est à Baskinta qu’il voit le jour en juin 1956, sous les meilleurs auspices.

Pierre Gemayel est son grand-père, les fils Béchir et Amine, ses oncles.

Rappelons que Pierre fonde le parti Kataeb après son retour des Jeux olympiques de Berlin en 1936, comme arbitre de foot. Pharmacien de métier près des quartiers chauds de Beyrouth, il est charmé par la magie du verbe hitlérien. Il créera les chemises brunes au Liban, mais les habillera en bleu avec des casques coloniaux.

Il quittera alors la blouse du pharmacien pour endosser le costume du politicien libanais, toujours tiré à quatre épingles.

Le fils Béchir, avocat de formation, est passé lui aussi par la formation confessionnelle habituelle. A la fin de la décennie 1960, il prend en main l’entraînement militaire des troupes de son papa. Féru d’ «indépendance», Béchir aura été trop jeune pour guerroyer en 1958 contre la montée du nationalisme arabe et nassérien.

Sous le chaperon de William Haoui, autre fondateur du parti, la troupe se spécialise dans la lutte contre le mouvement national palestinien, le mouvement ouvrier et le communisme.

Des tendances qui gagnaient en popularité dans la population libanaise, toutes confessions confondues. Comme l’explique Fouad, on aime bien les Palestiniens, mais pas trop, s’ils remettent en cause le Liban de papa. Comprendre le Liban du commerce et des affaires.

Baccalauréat et guerre civile

Au cours de la première année de guerre civile en 1975, Fouad passe son bac et se laisse pousser la moustache. L’histoire reste muette sur ses mentions. L’année scolaire, écourtée par la guerre, à partir d’avril, laissa sans doute quelques scories sur le carnet de notes et la valeur du diplôme. Mais point de regrets, Fouad est lui aussi un pur produit de la formation confessionnelle du pays : les Jésuites puis les frères du Mont-La-Salle. Une formation intellectuelle et sociale complétée par des entraînements paramilitaires, déguisés en jamborees scouts.

Fouad montre une abnégation hors normes pour les entraînements. Il paye de sa poche les munitions et doit se priver de cinéma et de spectacles. A-t-il manqué l’épisode des livraisons d’armes du célèbre Sarkis Soghanalian et des apports du roi Hussein de Jordanie ?

L’oncle Béchir cultive déjà sa cuti par la formation d’une garde prétorienne au sein des kataebs, à partir de 1973, en créant les B.G.iv et avec les conseils d’un instructeur parachutiste français. Un environnement idéal pour comprendre le futur Liban de Fouad, à la veille de son admission à l’école de médecine des Jésuites.

Promis, juré, il aurait réalisé tous les stages de médecine et passé tous les examens, avec… la complicité du doyen. Les révisions étaient effectuées dans les tranchées, avec son ami Zayek, pendant les tours de garde. Il découvre au cours de ses études qu’une trousse médicale dans le sac du combattant est une nécessité.

Il est vrai que chez les B.G., ne sont admis que de futurs universitaires, la crème intellectuelle chrétienne, une douzaine de personnes tout au plus. Le milicien de base est intégré dans des sections moins prestigieuses, mais plus opérationnelles.

Cette élite, compte parmi elle, les futurs dirigeants et « héros » des Forces libanaises dont Fadi Freim (vaincu au cours de la Bataille de la montagne), Jo Eddé (le sauveur décoré de Zahlé) ou encore le bel Elie Hobeika dit HK (l’un des responsables du massacre de Sabra et Chatila, liquidé par les Israéliens, pour éviter tout témoignage compromettant). Nous avons là aussi un autre petit-fils de Pierre Gemayel, Amine Assouad (décédé en 1976 avant d’accomplir son rêve à HEC), Maroun Ghannam (encore mineur à l’époque, mais déjà prometteur), sans oublier le bien nommé Poussy (feu Massoud al-Achkar, défenseur d’Achrafieh, qui ne résistera pas au Covid). Une troupe dont le ratio exploits/revers militaires n’est pas franchement honorable.

L’auteur de ces lignes eut la douloureuse surprise de subir la première offensive de la guerre civile dans le quartier de Qantari. Les BG en sont le fer de lance au mois d’octobre 1975.

Les kataebs et leurs alliés libéraux s’en prennent à un quartier aisé, jusque-là sans affrontements de par sa population cosmopolite et plutôt avenante. Mais cela changea vite sous la poussée de ces envahisseurs masqués. Fouad était-il parmi eux ? C’est plus que probable.

Mais le public ne reconnut pas cette jeunesse élitiste. Elle préférait l’anonymat, portant cagoules et masques. Le blanc du Klux Klux Klan remplacé par le kaki.

Les BG sentirent vite le vent du boulet. Leur fougue à prendre, la tour el Murr, la Banque du Liban puis à contrôler le ministère de la Communication, finit en débandade.

La réaction des quartiers populaires adjacents, soutenue par des milices «progressistes» , les envoyèrent littéralement à l’eau. Quelques zodiacs, venus en renfort de Jounieh, les évacuèrent in extremis. Première défaite de l’oncle Béchir et du neveu Fouad. Ce ne sera pas la dernière. Fouad, cachotier, nous le cache dans son ouvrage.

Ce bref intermède vaudra au quartier quelques assassinats, des pillages à grande échelle, dont celui d’écoles et d’une université arménienne. Sans oublier l’incendie d’un restaurant autrichien, des hôtels Holiday Inn et du mémorable Saint-Georges, sans oublier les dégâts aux infrastructures et du réseau routier.

Fouad monte en grade. De par sa valeur militaire ou par ses liens familiaux ? Toujours modeste, il explique, avec force détails, que tout le monde ignorait qu’il était petits-fils et neveu des chefs.

Il participe aux «grandes » batailles du moment. Conquête du bidonville de la Quarantaine avec siège et débarquement naval digne de la «  bataille de Normandie ». Les massacres qui s’en suivent ne sont que fausses informations biaisées par les médias internationaux.

Des miliciens armés, instruments de musique à la main, posent fièrement devant des cadavres suppliciés, souriant au photographe Don McCullin, primé pour ses photographies au Vietnam.

Fouad revient sur les supplications de la femme devant un milicien, sur la célèbre photo de Françoise Demulder. Elles ne sont, selon lui, qu’ «erreurs de communication» et une «interprétation malveillante» des médias. De fait, cette dame ne cherchait que l’arrêt du bus le plus proche pour être évacuée. Le milicien masqué lui indique gentiment le point de rassemblement, fusil à la main.

Mieux. Fouad nous révèle dans son livre pourquoi le milicien est masqué. «Il portait une cagoule parce que nous étions en janvier et qu’il faisait froid !» Pourtant la femme est en sandalette et d’autres personnages sont pieds nus sur la photo.

Fouad nous livre le nom du «bienveillant » milicien masqué: Alex Mteini. Un cadre subalterne des kataebs. On le retrouvera deux années plus tard sous uniforme israélien, sans masque, en grande conversation, et serviable à souhait, avec les bonnes sœurs d’Achrafieh, durant la bataille des Cent-Jours en octobre 1978.

Les bouteilles de champagne et son cousin Amine Assouad, rigolard et casqué après la bataille, ne sont que jeunes gens «heureux d’avoir fait sauter le verrou de la Quarantaine qui bloquait l’accès à Beyrouth, et d’avoir neutralisé les snipers palestiniens responsables de la mort de nombreux civils. Nos camarades étaient satisfaits de pouvoir enfin retourner chez eux. C’est tout !  » .

Une telle abnégation force le respect. Les terrains de la Quarantaine, dit-on, appartiennent à l’Église maronite. En somme, une bénédiction urbi et orbi pour un «nettoyage» de 1000 à 1500 morts.

Fouad élargit alors son expertise à une autre échelle. Les SOS de l’éminence grise des kataebs, le dénommé Karim Pakradouni, ont porté leurs fruits à Damas.

Le président syrien Hafez El Assad est convaincu que l’armée syrienne doit calmer les velléités du camp « progressiste » au Liban.

Le pays «chrétien» est au bord de l’effondrement militaire au début de l’année 1976. Le renversement d’alliance est l’occasion de « nettoyer » le camp de réfugiés palestiniens de Tall el Zaatar. Il est depuis longtemps dans la mire des miliciens chrétiens, cette fois soutenue par l’armée syrienne.

Situé dans la zone industrielle de Dekwaneh, enclavé dans le pays chrétien, le camp ne tarde pas à payer le prix de cette nouvelle alliance. Encerclé et assiégé, il capitule en août 1976, sur promesse d’une évacuation, sous égide de la Croix rouge, de la population du camp et même des miliciens vers Beyrouth Ouest. Bien peu y arrivèrent.

Point de « gentils garçons » ici pour orienter les évacués vers les camions prévus à cet effet. La victoire fut sobre, sans champagne ni sourires en public, mais quelques 2000 personnes périrent au cours du siège et de son évacuation.

Fouad est maintenant le bras droit de son oncle et préside directement aux décisions qui conduisirent aux massacres et lynchages des évacués. Mais ces réfugiés ne mettaient-ils pas en cause l’indépendance du Liban si chèrement acquise grâce à son grand-père Pierre Gemayel ?

Ce dernier perd au cours du siège, son ami William Hawi. Une balle de franc-tireur met fin à ses visites au front. William n’avait plus, ni l’âge ni la souplesse pour échapper au tir en se protégeant dans une tranchée. Béchir est sans chaperon et la fin de l’année 1976 conclut le premier «round» de la guerre civile. La pax syrianna est cautionnée par les grandes puissances, Israël et les gouvernements arabes. Le statu quo ne règle rien.

Peu fidèles à leur nouvel allié, le dictateur Assad, à qui ils doivent leur survie militaire et politique, les kataebs et leurs partisans accélèrent la collaboration avec Israël, Béchir en tête. La politique de la «Bonne frontière» avait déjà débuté au Liban Sud durant le premier round.

Elle prend maintenant une autre dimension. Fouad Abou Nader parle de «l’indépendance et la défense de l’intégrité territoriale du Liban ». À l’ombre de l’étoile de David ?

Le triomphe de l’oncle Béchir

Les livraisons d’armes se succèdent et l’entraînement des «braves garçons» bat son plein en Israël. L’affrontement avec les troupes syriennes ne tarde pas. Il va durer de février 1978 à juin 1982. Fouad sera au côté de son oncle, jusqu’à son assassinat en tant que président de la République libanaise. Béchir Gemayel a bénéficié d’un puissant appui pour sa campagne électorale: les chars israéliens autour du Parlement libanais. Des arguments qui réussissent à réunir démocratiquement des parlementaires, ramenés parfois de force, pour l’élire triomphalement. Il ne savourera que quelques jours sa victoire. Une bombe dans son quartier général, placée par quelques ennemis mal intentionnés, mit fin à son rêve.

Fouad ne bénéficiera pas d’un maroquin ministériel, mais se contentera de devenir chef des Forces libanaises vite évincé par les concurrents politiques de son propre parti. Tous n’ont pas le même regard sur les alliances politiques et militaires. La guerre civile se termine avec un camp chrétien affaibli militairement et des Forces libanaises divisées.

Fouad est opposé aux accords de Taïf et soutient le général Aoun. Mauvaise pioche. La Syrie restera encore maître à bord pendant une quinzaine d’années sans remettre en cause la bonne marche des affaires au Liban.

La société Tanit

Fouad «entre en résistance» très modestement au côté des étudiants kataebs tout en assurant son avenir. Il crée en 1987, Tanit, société de conseil, négoce et distribution de matériel para médical. Une filiale « nigériane » voit le jour en 2003 pour «s’attaquer au marché africain ». Sandra, sa femme et les enfants lui prêteront main forte. Sous couvert de la devise « la technologie et la créativité se rencontrent pour des solutions modernes des soins de santé » , Tanit s’appuie sur le réseau de l’église maronite, ses couvents, ses organisations charitables et ses dispensaires pour placer son matériel. Il développe un vaste réseau de connexions dans de nombreuses régions du monde dont l’Irak en 2011.

Tanit représente plusieurs fabricants internationaux d’équipements et de fournitures médicales ainsi que des sociétés de conseil spécialisées dans le domaine médical. Le site de Tanit en ligne est purement formel. Pas de renseignement sur les produits commercialisés, sur les chiffres d’affaires ou le nombre de salariés. Même le fondateur et ses collaborateurs sont invisibles.

Une opacité étonnante pour un afficionado de la liberté du commerce. Fouad aurait-il honte de son petit commerce?

Avec le départ des troupes syriennes en 2005, Fouad prend son envol sur l’œcuménisme libanais. Il veut se rapprocher et se réconcilier avec les «ennemis» d’hier : notables musulmans et druzes du féodal progressiste Walid Joumblatt, deviennent sa cible. Il assistera à l’enterrement du responsable militaire druze, son alter ego durant la guerre civile. Ce dernier avait évincé les Forces libanaises du Chouf durant la période 1983-1985. Le discours de Fouad est un modèle d’opportunisme conciliateur, mais en définitive bien reçu par les milieux politiques libanais en recherche de nouvelle alliance dans le marécage libanais.

Les miracles à partir de 2010

Il fonde et coordonne L’Assemblée des chrétiens d’Orient en 2010. Une assemblée œcuménique des 14 églises du Moyen-Orient, elle veut «consolider la présence chrétienne aux frontières (sic) » .

L’association Nawraj voit le jour en 2012, co-fondée avec Nazar Najarian (dis Nazo. Une autre figure de la direction kataeb, décédée lors de l’explosion du port de Beyrouth, dans les locaux du partiv). Nawraj est une autre façade œcuménique pour «protéger» les chrétiens d’Orient. Mais, tout de même, elle se veut rassembleuse de tous les Libanaisvi.

La protection des minorités chrétiennes dans le monde arabe est en vogue. La montée en puissance des partis d’extrême droite, depuis les crises économiques de 2008 et surtout celle du Covid, ouvre la porte au délire médiatique, complotiste et révisionniste. Fouad l’a compris.

Sa campagne de communication est au point. Débarrassé de sa moustache de milicien et de son treillis, il se fait inviter à l’Élysée en cravate. Il ne sera reçu que par un secrétaire.

Dans la foulée, il obtient la médaille d’honneur du Sénat en octobre 2018 : pour services rendus contre «le totalitarisme islamique et pour la défense de la démocratie et de la liberté qui sont les valeurs de la France». Michel Kik de France 24 et Vincent Hervouet de LCI se chargeront de la couverture médiatique.

L’explosion du port de Beyrouth en août 2020 lui permet de consolider son approche en frappant à diverses portes.

Le mélange des genres entre le pseudo humanisme et l’aide à la population libanaise en détresse revient à maintenir le contrôle d’une situation sociale du pays, en pleine déliquescence et sans pouvoir étatique réel. Elle se construit au Liban par l’aide aux populations en détresse qui rejette la classe politique, inapte à résoudre ses problèmes quotidiens, mais se livre à ses associations humanitaires. Tous les partis en profitent.

Fouad recevra une subvention en deux parties de la part de Laurent Wauquiez, président de la région Rhône Alpes Auvergne, malgré les protestations des élus et la presse d’opposition qui dénoncent le volet religieux.

Fouad ne s’en formalise pas avec plusieurs cordes à son arc pour obtenir des soutiens et appui bien moins controversés.

Le PDG de Dassault Aviation lui remettra, en main propre, un chèque de cent cinquante mille euros, en décembre 2020. Nawraj doit rééquiper l’hôpital des sœurs du Rosaire, à Beyrouth, en équipement médical.

Inutile de poser les questions habituelles sur les éventuels conflits d’intérêts entre Tanit, fournisseur d’équipements médicaux de Fouad Abou Nader, et l’association Nawraj de Abou Nader Fouad, récipiendaire du chèque pour l’achat du matériel.

À la lecture du « kit de presse » de la société Dassault, on appréciera les termes un peu cyniques du donateur :

«Dassault Aviation entretient une amitié de longue date avec le Liban, dont l’armée de l’air a été équipée de Mirage III et dont plusieurs ressortissants sont de fidèles clients Falcon. Nous avons répondu immédiatement au mouvement de solidarité lancé par le président de la République française, M. Emmanuel Macron. Trois mois plus tard, comme prévu, nous apportons notre contribution en soutenant le personnel soignant de l’hôpital des Sœurs du Rosaire, dont l’engagement quotidien au cœur du drame force l’admiration  ».

En guise de conclusion

Fouad Abou Nader est l’un de ces phénix de la guerre civile libanaise. Potentiel client d’un tribunal pour crime contre l’humanité, il bénéficie de l’amnistie très généreux décrétée par les autorités libanaises pour tous les actes commis au cours de la guerre civile.

De leur côté, les autorités françaises donnent caution à cette amnistie en offrant gîte, honneur, caution morale et prébendes à Fouad Abou Nader. Un bel exemple de démocratie partagée et circulaire, entre l’ancienne colonie et sa métropole.

PRÉCÉDENTS ARTICLES DE CET AUTEUR :

Fouad Abou Nader, pourfendeur de la corruption libanaise, mais grand ami du capital français.

Fouad Abou Nader, –dont l’oncle Béchir Gemayel, président éphémère du Liban, passe pour avoir été l’ordonnateur du pillage du port de Beyrouth–, s’est mû, à la faveur d’une opération de communication de la presse française, en grand pourfendeur de la corruption libanaise.

Outre son livre, l’ancien dirigeant des milices chrétiennes libanaises, s’est fendu d’une tribune à l’hebdomadaire Le Point, propriété du milliardaire François Pinault. Après Dassault, qui l’a gratifié d’une subvention humanitaire, François Pinault……… l’homme a un attrait irrésistible pour le grand capital français, en sus d’un talent fou d’écrivain. On se demande pourquoi il a eu besoin de six mains pour son bouquin et qu’il ne cite jamais le nom de son « collaborateur » dans cet article.

Ah ce ton de conseiller «sage», qu’il adopte pour la bonne gouvernance du Liban! …. La petite chanson sur la corruption et le complot des autres sont des plus croustillants.

Affaire à suivre

Sources
Sources iconographiques
  • Les photos sont reprises de l’ouvrage du journaliste de l’Orient-Le Jour Joseph G.Chami, Days of Tragedy. Jours de misère. 75-76, édité à compte d’auteur en 1978.
  • Deux photos sont au crédit de l’auteur, celles de l’image de Pierre Gemayel au bout d’un fil et Alex Mteini en compagnie d’une sœur, prises au cours de l’été/automne 1978.
  • La photo de Dassault est empruntée au site de ladite société avec le communiqué de presse.
  1. Le rapport entre l’entreprise de Fouad Abou Nader et la déesse Tanit ou Tinnit est encore à éclaircir. Tanit est chargée, selon les croyances berbères et carthaginoises, de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance. Elle représente aussi la beauté féminine. Elle porte le nom d’Ishtar ou Astarté chez les Phéniciens
  2. L’entre-soi familiale et politique est une constante de la Com’ à Fouad. Durant l’interview à Valeurs actuelles, cornaqué par une ancienne stagiaire de l’Orient-Le Jour, égérie de l’extrême droite identitaire, Charlotte d’Ornellas, il livre un véritable plaidoyer pro domo Pour son livre, Liban: les défis de la liberté, Le combat d’un chrétien d’Orient les journalistes Nathalie Duplan et Valérie Raulin, lui tiennent le stylo. Correspondantes du site papiste Zenit_Vu de Rome, ces spécialistes du « Liban des petits cafés » et des réfugiés palestiniens chrétiens, elles couronnent leur expertise, par une hagiographie de l’ancienne milicienne kataeb, le défunt « ange protecteur » , Jocelyne Khoueiry. Elle fut, disent-elles, « indomptable » Gwendall Rouillard, député macroniste, transfuge du PS, est sa caution « démocratique ». Il s’investit dans la défense des Chrétiens d’Orient. A la ville, il est l’époux de Joëlle Bou Abboud, avocate et filleule d’Amine Gemayel, le frère de Béchir et oncle de Fouad. Gwendall se contente de rédiger la préface de l’œuvre de Fouad et de faire un peu de figurations lors des raouts officiels.
  3. Le terme arabe désigne l’outil agricole, à traction bovine, pour séparer le grain de l’ivraie toxique. Une allusion de notre fondateur à la parabole du Nouveau Testament?
  4. Pour Pierre Gemayel. L’arabe remplace la lettre P par B dans Pierre ce qui donne B.G … initiales de Béchir Gemayel
    v L’ironie pour l’histoire de ce dernier décès, c’est que le parti kataeb avait organisé le pillage et l’incendie de ce même port durant la guerre civile en mars 1976. Les dégâts avaient été estimés à près de 2 milliards de dollars, ceux de la récente explosion à près d’un milliard de dollars.
  5. On y retrouve les habituels programmes de ce type d’association : Aide au développement et à l’agriculture, la construction et la restauration de bâtiment, un dispensaire, l’amélioration des services publiques, etc.

Michael Maschek est en outre l’auteur de Myrtom House Building, un quartier de Beyrouth en guerre civile en 2016 et Comprendre le Liban 2019-2020 en 2020. Tous deux édités chez L’Harmattan. Après s’être intéressé à la première offensive de la guerre civile dans son quartier de Qantari à Beyrouth, en octobre 1975, il reproduit dans le deuxième ouvrage une chronologie hebdomadaire des événements qui ont secoué le Liban en 2019 et 2020. Michael Maschek se consacre depuis lors à la formation et au conseil en management de projet. Il pratique avec passion la photo et sa version aérienne au drone.

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Newsdesk Libnanews

Reçu de René Naba pour publication
Source : Madaniya
https://www.madaniya.info/…