Par Karine Bechet-Golovko

Quand on ne peut plus ouvertement mentir, autant se taire. Telle est manifestement la position de France Info et des médias publics français, étatiques, financés par nos impôts, pour nous servir une propagande de bas étage sur le conflit ukrainien. Ces médias propagent ouvertement et volontairement de la désinformation, à tel point que l’on se demande où s’est enterré le CSA. Prenons l’exemple du bombardement systématique de Donetsk depuis début juin, attribué par France Info à la Russie, qui, devant l’absurdité de l’affirmation gratuite, a retiré cette accusation, pour simplement n’en plus parler. Combien de temps durera cette impunité des médias étatiques français ?

Le 30 mai, France Info annonce que Donetsk est bombardé … par la Russie. Et l’information devient virale dans tous les médias main stream.

L’absurdité de la chose, Donetsk étant en zone russe, ne gène absolument pas la rédaction de France Info. En revanche, des réactions se font sentir et quand même le journaliste à l’origine de cet exploit, Luc Lacroix, le 2 juin, se fend d’un tweet Ô mon Dieu, mais quelle horreur, j’ai été mal compris à l’insu de mon plein gré, plus jamais ça !

Il cherche « la source de l’erreur » … Car quand il envoie ses textes, s’ils sont modifiés, il n’est pas au courant et jamais il ne vérifie ce qui est publié avec son nom. Bonne nuit les petits …

En attendant, le texte est « corrigé », non pas « au plus vite », mais après quelques jours et très discrètement. Le discours politico-médiatique posé a ainsi évité d’être remis en cause – les modifications des textes n’étant pas prise en compte dans les algorithmes. 

La correction est intéressante, car si l’armée russe n’est plus accusée, les tirs sur Donetsk semblent venir du Ciel, certainement la vengeance divine contre une population, qui ose avoir choisi ses racines russes, car à aucun moment, il n’est question de l’implication de l’armée ukrainienne. Le dieu de la « transparence », tant appelé de ses voeux par notre journaliste, était trop occupé ce jour-là.

Puisqu’il n’est plus possible de mentir éhontément, autant se taire. Donetsk est bombardé tous les jours depuis, le 4 juin a été une journée particulièrement meurtrière et pas un mot dans le compte-rendu journalier de France Info. Or, ce 4 juin, des armes américaines ont été utilisées par les Ukrainiens pour toucher le centre de Donetsk et faire 5 morts et 20 blessés, comme vous pouvez le lire sur le canal de Svetlana Kissileva. Ici aussi, des écoles touchées. L’armée ukrainienne semble viser volontairement les écoles et les médias occidentaux semblent tout aussi volontairement ignorer ce crime de guerre, puisqu’il n’est pas possible de l’attribuer à la Russie.

Ce 6 juin, Donetsk a encore été touché et cette fois-ci avec des armes françaises, puisque la France est fière de fournir des armes lourdes et de former en France des soldats ukrainiens pour les manier, ce qui fait d’elle formellement une partie au conflit. Belle réussite en effet que de permettre aux Ukrainiens de se battre contre des civils … 

Selon le rapport des autorités de DNR, 4 quartiers de Donetsk ont été simultanément touchés. L’on compte des civils blessés. Une école maternelle touchée – certes, il faut détruire le terrorisme à la racine … Des maisons, un entrepôt de meubles, le canal d’approvisionnement d’eau, un centre culturel slave, etc. Bref absolument aucune cible militaire ne se trouve dans les environs des tirs et au contraire des sites particulièrement protégés par les Conventions de Genève, dont manifestement tout le monde en Occident se moque, ont été touchés. Et comme cela est relevé :

« Selon le rapport de la représentation de la RPD au Centre conjoint de contrôle et de coordination, le 6 juin 2022 les zones résidentielles de Donetsk bombardées ont été bombardées avec des canons automoteurs français Caesar du calibre de 155 mm, livrées à l’armée ukrainienne par les pays de l’OTAN dans le cadre d’un prêt-bail.« 

Si France Info est très fier de parler des six canons français Caesar en Ukraine, aucun mot concernant les dégâts civils, l’on entend parléer que des cibles militaires … Mais le plus intéressant est cette phrase anodine au détour d’un paragraphe :

« Les jeunes artilleurs ukrainiens rencontrés par France Télévisions ont été formés en France, en pleine guerre, il y a un mois, dans une base militaire dans le sud de l’Hexagone. »

Et à part cela, aucun mot sur les bombardements intensifs de Donetsk, sur les victimes exclusivement civiles, sur les cibles civiles. Rien. Nous sommes en pleine désinformation, ou plutôt en information de guerre, qui est une information partisane et orientée. Or, la France n’est pas formellement en guerre contre la Russie, même si de facto avec l’envoie d’armes et la formation des militaires ukrainiens sur le sol français depuis le déroulement du conflit, elle est devenue partie au conflit, dans le sens militaire du terme.

Pour autant, la désinformation volontaire diffusée par France Info va à l’encontre de l’éthique de la profession. Pourquoi le CSA n’a-t-il pas encore été saisi, s’il a la prétention de lutter contre la diffusion des « fausses informations »? Ou bien la non-information, qui est une manipulation de l’information et donc de l’opinion publique, est-elle justifiée, dès lors qu’il s’agit de soutenir la position officielle du gouvernement français ? Si tel est le cas, le journalisme est mort.

Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…

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