AP Alexander Zemlianichenko

Par RT France

Source : RT France

Le chef de la diplomatie russe s’est longuement exprimé lors d’une interview à la chaîne Pervy Kanal. L’occasion pour lui d’évoquer la situation internationale, l’avancée des négociations en Ukraine mais également le comportement des Occidentaux.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a donné le 25 avril une longue interview à la chaîne Pervy Kanal dans laquelle il est revenu sur de nombreux sujets parmi lesquels la situation internationale, le risque de conflit généralisé ou encore sur l’avancée des négociations concernant l’Ukraine.

Interrogé sur la situation internationale, le chef de la diplomatie russe a expliqué que «la situation actuelle peut être comparée à la crise des missiles de Cuba de 1962, elle est peut-être encore plus dangereuse car les règles du jeu sont plus floues et le niveau de confiance mutuelle est plus bas». «Même à l’époque où Trump était président, nous avons plaidé pour une confirmation au plus haut niveau par Moscou et Washington de la déclaration faite par Gorbatchev et Reagan en 1987 sur le fait qu’il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire et qu’il ne faut jamais en déclencher une. Nous avons essayé de convaincre l’équipe Trump de confirmer ce message qui relève d’une haute importance pour nos peuples et pour le monde entier. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à convaincre nos collègues de la nécessité d’un tel geste», a-t-il ajouté.

«Le traité ABM [traité relatif à la limitation des systèmes contre les missiles balistiques] n’existe plus, ainsi que le traité FNI [traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire] ; on réfute toujours notre proposition du moratoire réciproque, même si nous y avons précisé la nécessité de concerter les mécanismes de vérification […] Nous leur avons proposé de venir, sur la base des principes de réciprocité, à Kaliningrad, et de leur rendre visite pour visiter des bases de défense antimissile en Pologne et en Roumanie à notre tour. C’est une proposition honnête de notre part mais qui reste toujours rejetée», a-t-il regretté, précisant que «le traité START [traité de réduction des armes stratégiques] reste de facto le seul moyen pour exercer le contrôle réciproque des armements».

Lavrov accuse les Occidentaux de «jeter de l’huile sur le feu» en armant l’Ukraine

Sergueï Lavrov a par la suite dénoncé le comportement des Ukrainiens et de ceux qui leur fournissent des armes dans le conflit qui l’oppose à la Russie. «Tout le monde crie qu’il ne faut en aucun cas laisser se produire la troisième guerre mondiale, et c’est dans ce contexte-là qu’on considère les provocations constantes de Zelensky et de son équipe qui vont presque jusqu’à exiger l’entrée des forces de l’OTAN pour protéger les autorités ukrainiennes», a-t-il tancé.

«Et tout le monde dit toujours qu’ils donneront des armes, ce qui, bien sûr, ne fait que jeter de l’huile sur le feu, et avec ces livraisons ils cherchent à forcer les Ukrainiens à combattre la Russie jusqu’au dernier soldat, pourvu que ce conflit dure le plus longtemps possible et, comme ils l’espèrent, que la Russie en souffre de plus en plus», a-t-il ajouté, précisant : «Je souligne encore une fois, nous avons le sentiment que l’Occident veut que l’Ukraine continue de mener la guerre, de provoquer, comme ils le croient, l’usure et la fatigue de l’armée russe et le complexe militaire et industriel russe. C’est une illusion.»

Lavrov reproche à Zelensky son «attitude» concernant les négociations de paix

Il a par la suite accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas réellement vouloir trouver un accord de paix avec la Russie. «Il y a deux jours, cela faisait cinq jours, je crois, depuis que nous avions remis nos considérations [à la partie ukrainienne]. Zelensky a été interrogé lors d’une conférence de presse sur ce qu’il en pensait […] et il a dit : « Nous n’avons rien reçu, c’est un mensonge absolu, nous n’avons rien vu. » Après, nous avons posé la question aux négociateurs ukrainiens, nous leur avons demandé : « Pourquoi n’avez-vous pas fait un rapport à votre président, alors qu’il contrôle lui-même le déroulement des négociations ? », ils ont répondu : « Il n’avait pas le temps, et ça prend du temps… » Cela témoigne encore une fois de son attitude envers les négociations alors que lui fait toujours ses déclarations pathétiques selon lesquelles il préfère toujours la paix», a-t-il regretté.

Source : RT France
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