Par B’Tselem

Israël envisage d’envoyer des dizaines de milliers de soldats dans la bande de Gaza à tout moment, lancant une invasion terrestre dont les proportions ne sont pas encore connues. Au cours de la semaine dernière, les hauts responsables du gouvernement et de l’armée ont appelé à la vengeance, promettant de ravager Gaza et de causer des dommages impensables à des centaines de milliers de civils. Nous devons arrêter ça maintenant.

Il y a une semaine, des membres du Hamas ont commis des crimes horrifiants dans le sud d’Israël : ils ont tué plus de 1 300 personnes, enlevé plus de 100 personnes et blessé des milliers ; des dizaines sont toujours portées disparues. Chaque jour, de nouveaux détails horribles apparaissent. De plus en plus de familles enterrent leurs proches – et les histoires de survie avec la peur pour les captifs sont déchirantes et trop douloureuses pour les mots. Rien ne peut justifier ces crimes.

Cependant, une autre campagne cruelle de vengeance contre les deux millions d’habitants de Gaza – actuellement à son huitième jour, avec les ministres et les commandants promettant d’autres à venir – est interdite. Les crimes du Hamas ne rendent pas les crimes actuels et futurs d’Israël justes ou légaux.

Israël bombarde la bande de Gaza sans discernement depuis une semaine. Les frappes aériennes ont tué plus de 2 000 Palestiniens, dont plus de 700 enfants et des dizaines de familles. Des quartiers entiers ont été anéanti, les gens vivent sans eau ni électricité, et des centaines de milliers sont déplacés à l’intérieur du pays. Tout cela est complètement interdit. Une invasion terrestre amplifiera l’horreur à des degrés inimaginables. Cela ne doit pas être permis.

Nous devons affirmer l’évidence : appeler Israël à se retenir de la vengeance n’atténue en rien l’horreur des actions du Hamas. Critiquer à la fois le Hamas et Israël ne forme pas une symétrie ni une comparaison. Ce n’est pas un jeu à somme nulle : la quantité de douleur et de traumatismes dans le monde n’est pas limitée.

La souffrance ne justifie pas la souffrance et, une injustice ne justifie aucune autre et un crime ne justifie aucun autre. La vengeance ne peut pas être un plan d’action pour un État. Nous pouvons – et devons – exiger d’autres solutions : celles qui ne sont pas fondées sur plus de morts, de destructions et de pertes, mais sur une reconnaissance fondamentale que tous les êtres humains sont égaux et méritent de vivre. Chacun d’eux.

Source : B’Tselem
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