Par Mehdi Messaoudi

Des informations  circulent sur une imminente démission du président déchu Mohamed Bazoum, véhiculées par certains cercles, comme solution à une solution politique ouvrant la voie à une période de transition et la mise en oeuvre d’un processus pour un retour à l’ordre constitutionnel. Mohamed Bazoum aurait accepté de quitter le pouvoir et d’éviter un bain de sang dans son pays, après avoir lancé récemment un appel à l’intervention étrangère dans son pays via les colonnes du média américain Washington Post.

Cette éventualité, survient après  la nomination d’un Premier ministre, en la personne d’Ali Mahaman Lamine Zeine, du lieutenant-colonel Habibou Assoumane, commandant de la garde présidentielle,et de la visite de la sous-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nuland qui prétend avoir  rencontré à Niamey les auteurs du coup d’Etat.

«Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles», a-t-elle déclaré à la presse par téléphone. Victoria Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine par intérim, a indiqué le 7 août avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d’état-major de l’armée du Niger, et d’autres responsables, mais n’avoir pu s’entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.

La diplomate américaine dit avoir proposé «de nombreuses options» pour mettre fin au coup d’Etat, ainsi que les «bons offices» des Etats-Unis «s’il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l’ordre constitutionnel», tout en ajoutant : «Je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit.»

Le Niger, n’est pas l’Ukraine, selon Moscou

Réagissant à la visite de l’ancienne ambassadrice des USA, à Kiev, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a tourné en dérision la visite à Niamey de Victoria Nuland. Alors qu’elle appelait au « rétablissement de l’ordre constitutionnel » dans ce pays africain, où le Président a été renversé, elle n’a pas réussi à le rencontrer en personne.

« Est-ce que Victoria Nuland pensait qu’on pouvait agir avec le Niger de la même manière qu’avec l’Ukraine: mettre dans un sac plastique des gâteaux et l’arnaquer? Une telle république bananière comme à Kiev n’existe plus », a ironisé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

L’incitation française à l’intervention militaire de la CEDEAO

RFI, un des médias de la propagande française, chassée du Niger, au même titre que France 24; a rapporté. ce mardi 8 août, que 25 000 soldats, principalement fournis par le Nigéria, ont été rassemblés en vue d’une intervention militaire au Niger. D’ailleurs les médias français qui ne cessaient de marteler les esprits sur l’ultimatum fixé par la CEDEAO et son expiration, revient avec force sur l’incitation à l’intervention militaire de cet ensemble économique, que personne n’a mandat pour telle opération, sachant que toute opération inscrite dans La Défense du droit internationale doit être menée suite à un mandat garanti par le Conseil de Sécurité de l’ONU. L’éventuelle action militaire de la CEDEAO, s’avère une opération d’une entité d’Etats fonctionnels, vassaux , supplétifs au service des intérêts de la France en particulier, et de l’Occident en général. Et c’est dans ce cadre, que le Sénat nigérian et 7 Etats de la Fédération du Nigeria, qui préside la CEDEAO, ont exhorté le président nigérian à favoriser la solution politique et diplomatique, en vue de trouver une issue à la crise nigérienne, au lieu de la solution militaire, qui aura des répercussions sécuritaires catastrophiques sur le Nigeria qui partage une frontière avec le Niger longue de 1500 km.

L’Algérie, opposée à toute intervention militaire étrangère

L’Algérie n’a pas tardé à réagir à l’éventuelle intervention militaire étrangère, en se positionnant contre l’atteinte à la souveraineté de ce pays voisin qui partage une frontière de 1000 km. Lors de son entrevue avec des représentants de la presse algérienne, le président Tebboune a rejeté catégoriquement toute intervention militaire contre le Niger, la qualifiant de menace directe contre l’Algérie, citant au passage les interventions militaires étrangères en Libye, et leurs répercussions sur la sécurité, la stabilité et le développement des pays voisins. Ce mardi, le général des corps d’armée et Chef d’Etat-major de l’ANP, Said Chanegriha abonde dans le même sens, en réitérant le refus de l’Algérie à toute intervention militaire étrangère au Niger, en déclarant que l’Algérie est prête à affronter n’importe quel danger, visant sa sécurité quelque soit sa qualité et son volume, dans le cadre de la préservation du legs des glorieux martyrs et de la sécurisation de l’avenir des générations futures.

Les Etats fonctionnels, bientôt rattrapés par le vent de l’indépendance qui souffle sur le continent

Après, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, le vent de la décolonisation soufflera bientôt sur certains Etats fonctionnels, dirigés par des vassaux de la France.
Il n’est pas exclu de voir bientôt ce vent de la révolte atteindre le Maroc, le Sénégal,((principale mamelle et tour de contrôle de la Françafriuque), le Gabon et la Côte d’Ivoire.
Et paradoxalement, le président sénégalais Macky Sall, qui fait partie du panel africain, porteur d’un plan de paix en Ukraine, compte envoyer ses soldats au Niger, sans pour autant détenir un mandat onusien, servir les intérêts français, de plus en plus menacés par le vent de l’indépendance, la deuxième du genre, et de l’été sahélien.

Source : Algérie 54
https://algerie54.dz/…

Notre dossier Afrique noire