Par Luc Michel

# RADIO.AFRIQUEMEDIA INTERNATIONAL/ (LUC MICHEL DANS LE DEBAT DE PRESS TV DU 30 08 2022) LA CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE LA TUNISIE ET LE MAROC AU SUJET DU SAHARA OCCIDENTAL NE FAIBLIT PAS

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Sur le Débat du 30 08 2022 :

La crise diplomatique entre la Tunisie et le Maroc au sujet du Sahara occidental ne faiblit pas !

Les deux pays ont rappelé leur ambassadeur respectif après l’accueil par le président tunisien du chef du Front Polisario, « acte grave et inédit » selon le Rabat.

La tension ne retombe pas entre la Tunisie et le Maroc. Après avoir rappelé son ambassadeur à Tunis et annulé sa participation à la huitième Conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8) qui se tenait dans la capitale tunisienne les 27 et 28 août, Rabat a fait savoir, par le biais de ses fédérations sportives, que l’équipe marocaine ne participera pas au championnat nord-africain de karaté organisé à Tunis en septembre. En Tunisie, où les autorités ont à leur tour rappelé leur ambassadeur en poste à Rabat, le syndicat des journalistes a dénoncé « une campagne de dénigrement » après les vives critiques émises par la presse marocaine.

Le royaume chérifien est furieux de l’accueil réservé par le président tunisien, Kaïs Saïed, au chef du Front Polisario, Brahim Ghali, président de l’autoproclamée République arabe sahraouie démocratique (RASD), venu assister au sommet Japon-Afrique.

Ancienne colonie espagnole, aujourd’hui considérée comme « territoire non autonome » par l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental fait l’objet d’un conflit entre le Maroc, qui revendique la souveraineté de ce territoire qu’il contrôle à 80 %, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Dans un communiqué, le ministère marocain des affaires étrangères a qualifié la réception de Brahim Ghali d’« acte grave et inédit » qui nuit aux relations entre la Tunisie et le Maroc.

Historiquement, la Tunisie s’est toujours tenue à l’écart du différend au sujet du Sahara occidental, refusant de se ranger du côté de l’un ou l’autre de ses voisins, Maroc ou Algérie. Une position de neutralité réitérée dans un communiqué du ministère des affaires étrangères tunisien : Tunis assure avoir « maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale », prônant une « solution pacifique et acceptable par tous ».

INFLUENCE ALGERIENNE

Selon l’historienne Sophie Bessis, c’est l’accueil réservé à Brahim Ghali, « digne d’un chef d’Etat », qui a provoqué l’ire de Rabat. Le président tunisien s’est en effet rendu en personne à l’aéroport pour accueillir le dirigeant sahraoui. « Si Kaïs Saïed s’était contenté d’envoyer un représentant du ministère des affaires étrangères accueillir le chef du [Front] Polisario, la réaction marocaine aurait peut-être été moins véhémente. Cet accueil est d’autant plus étonnant que la Tunisie n’a jamais reconnu la RASD », poursuit Mme Bessis.

OTAN/ISRAËL: LE COUP DE FORCE TUNISIEN

Sacré Saïed! Tout au long de ces dernières semaines, on a eu droit à moult insinuations disant que la Tunisie était entrée en contact avec Israël, que le niveau des liens commerciaux supposés des deux parties était même en hausse, bref, que d’une minute à l’autre la Tunisie allait basculer dans le camp pro-sioniste quitte à larguer l’Algérie, État résistant de la première heure.

Ce scénario, l’entité sioniste, qui colonise depuis trois ans le Maroc et qui cherche à en faire autant à la Tunisie, l’avait monté de toute pièce en représailles à ce coup de grâce algérien qui a consisté juste quelques semaines avant la toute dernière bataille balistique de Gaza, en août, à inviter la Résistance palestinienne à la parade militaire du soixantenaire de l’indépendance algérienne. Au fait, cette manifestation de force pro-Palestine, d’ailleurs peu commentée en Israël, en a bien ébranlé les fondements dans la mesure où elle ouvrait les portes aux coopérations militaires Gaza/ANP. Israël se targuant d’avoir planté ses bases aux portes du Sahara occidental sous le nez et à la barbe des Sahraouis se vantant de réformer l’armée marocaine à son image pouvait-il encaisser un pareil coup.

Provoquer le divorce Tunis/Alger, soit le front de la Résistance maghrébine, lui sembla alors l’unique issue. Surtout que la Turquie en pleine mutation souverainiste a commencé à amender ses lois, à remettre en cause les accords militaires hérités des Frères à bouder le FMI, bref à tenter de s’éloigner de l’OTAN.

C’est dans ce contexte que Saïed, sans doute de concert avec Alger, a joué la méga carte celle de la reconnaissance de l’indépendance du Sahara occidental en invitant Ghali pour que ce Sahara que convoitent les USA pour son Dakhla et que lorgne Israël pour son phosphate et son sous-sol riche en pétrole et en gaz ne devienne israélien. Pour l’heure, le Maroc et la Tunisie rappellent leurs ambassadeurs. Le président tunisien entend rencontrer ce responsable du Front Polisario, invité par le président de la Commission africaine au sommet Japon-Afrique (Ticad). Quoi qu’il en soit, la diplomatie du gouvernement de Tunis s’aligne avec les politiques de l’axe anti-Israël qui se forme dans la région du Sahara. Surtout que le président tunisien a accueilli Ghali et l’importante délégation qui l’accompagnait, à l’aéroport.

Luc Michel,géopoliticien et Ahmad Rami, directeur de Radio Islam en Suède nous en disent plus.

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