Par René Naba

Hommage à Badia de la part de René Naba, directeur du site : https://www.madaniya.info/

Entre Badia et moi, venant tous deux des extrémités du Monde arabe: Elle, du Maroc, sous protectorat français, le Ponant; Moi du Liban, sous mandat français, le  Levant. 

La jonction a été immédiate, instantanée,  dans une belle convergence de lutte en France, au sein de l’un des centres majeurs de production des valeurs intellectuelles et économiques du monde occidental, à l’arrière plan d’une culture de métissage culturel et de brassage humain, où se conjuguaient, Islam et Chrétienté, bi culturalisme franco-arabe, sur fond de rapport colonial entre oppresseurs et opprimés, exploiteurs et exploités.

Une jonction qui a scellé, dans l’ordre symbolique, le dépassement des clivages ethnico-religieux dans lequel l’hémisphère occidental veut maintenir son flanc sud perpétuant ainsi sa balkanisation et, partant, sa soumission permanente.

L’expression de notre engagement politique s’est faite en langue française, pour la simple raison que la langue française, maîtrisée, est une langue accessible à l’opinion occidentale, un des principaux champs de bataille de la conquête de l’opinion internationale.

La langue française a été ,ainsi tout à la fois, notre territoire d’exil et notre arme de combat. C’est dans cette langue-là, qui est une langue universelle, que nous avons mené notre combat pour la dignité humaine et l’égalité entre les hommes, particulièrement la restauration des droits nationaux du peuple palestinien.

Le biculturalisme est une richesse. Un être à culture unique est un être hémiplégique; tout un pan de la culture politique de l’hémisphère sud de son cerveau lui échappe.

Médecin, Badia possédait en outre une vaste culture politique et une plume non moins incisive. Pour le délices de ses admirateurs et le supplice de ses détracteurs.

Badia, enfin au nom prédestiné, portait bien son nom. Badia, en arabe, Badiha signifie merveilleuse. Et Badia était effectivement une merveille.

Que sa mémoire dynamise notre lutte. La meilleure façon de lui rendre un hommage éternel

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