Par Luc Michel

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PCN- НОП/ GEOPOLITIQUE ANTI-NATO/ DOSSIER UKRAINE/ LUC MICHEL : GUERRE MÉDIATIQUE, RUSSOPHOBIE ET REPRESSION DE NOTRE RUSSOSPHERE

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Guerre en Ukraine. RT, Sputnik… Les médias russes progressivement interdits en Europe :

À la télévision ou sur les réseaux sociaux, il va devenir difficile de s’informer via RT ou Sputnik. Les deux médias, russes, sont accusés de désinformation vis-à-vis de la guerre. La France est le seul Etat membre de l’UE à accueillir sur son sol une filiale de RT (son siège est à Boulogne-Billancourt, près de Paris) et à lui avoir accordé une licence de diffusion. Après le réseau social Facebook lundi, c’est au tour de YouTube de bloquer, ce mardi 1er mars 2022, en Europe les médias russes RT (Russia today) et Sputnik, accusés de désinformation sur la guerre en Ukraine, en attendant une interdiction similaire de diffusion télévisée. Nous bloquons les chaînes YouTube de RT et Sputnik dans toute l’Europe, avec effet immédiat. Nos systèmes nécessitent un peu de temps avant d’être complètement opérationnels. Nos équipes continuent de surveiller la situation 24 heures sur 24 pour agir le plus rapidement possible.

Les réseaux sociaux Facebook et Instagram (groupe Meta) avaient déjà décidé de bloquer, dans les pays de l’Union européenne, les contenus publiés par la chaîne RT (ex-Russia Today) et le site Sputnik, tous deux considérés comme des émanations du pouvoir russe. « Nous avons reçu des demandes de plusieurs gouvernements et de l’Union européenne de prendre des mesures supplémentaires concernant des médias contrôlés par l’État russe », avait écrit Nick Clegg, vice-président de Meta, sur son compte Twitter. Il avait justifié la suspension par « la nature exceptionnelle de la situation ».

Toutes ces annonces font suite à celle de l’interdiction des deux médias, dimanche, par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Selon elle, ils sont coupables de colporter des « mensonges pour justifier la guerre de (Vladimir) Poutine » en Ukraine. En théorie, l’interdiction porte à la fois sur la présence des deux médias sur Internet et les réseaux sociaux et, en ce qui concerne RT, sur la diffusion télévisée. Le bannissement des deux médias russes, « quel que soit leur canal de distribution », va être décidé « dès aujourd’hui » (mardi), a déclaré sur la radio française RTL le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton. Selon lui, « il s’agit d’interdire dans toute l’Union européenne la machine médiatique du Kremlin ». L’ensemble des États membres va s’en saisir dès ce matin et la décision, dès qu’elle sera prise, sera applicable. Le flou demeure toutefois sur le mécanisme juridique d’une interdiction de la diffusion télévisée de RT. « La question que je me pose, c’est comment une décision prise à l’échelle européenne peut s’appliquer dans le droit national de chaque État membre », a déclaré à l’AFP le chercheur Maxime Audinet, auteur du livre « Russia Today (RT) : un média d’influence au service de l’État russe » (INA éditions). « On est sous le régime des sanctions, c’est sous ce régime-là que nous mettrons en œuvre cette interdiction », a quant à lui affirmé M. Breton, en laissant entendre qu’il n’y avait pas d’obstacle juridique.

La France est le seul État membre de l’UE à accueillir sur son sol une filiale de RT (son siège est à Boulogne-Billancourt, près de Paris) et à lui avoir accordé une licence de diffusion. Lors d’une assemblée générale, où était présente une centaine de salariés, Xenia Fedorova, la présidente de RT France a affirmé que la chaîne continuerait à travailler jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le faire, a confié une élue du syndicat SNJ à l’AFP. Pour les autres États membres, les chaînes RT anglaise ou espagnole sont basées à Moscou et par conséquent soumises au régulateur russe s’agissant de leurs contenus. En Allemagne, RT en allemand a été suspendue fin 2021 : cette chaîne s’appuyait sur une licence serbe pour sa diffusion, ce que le régulateur allemand des médias a contesté. Après l’annonce de YouTube mardi matin, les chaînes YouTube de RT et Sputnik n’étaient plus consultables dans l’UE, et remplacées par la mention « Cette chaîne n’est pas disponible dans votre pays ». « Ce blocage sur les réseaux sociaux est un acte de censure pur et simple, sans aucun fondement légal », a réagi RT France dans une déclaration transmise à l’AFP. Dans l’après-midi, RT France a annoncé que l’accès à son canal sur la messagerie Telegram avait été rendu « largement inaccessible sur le territoire français ». « La chaîne Telegram reste disponible », a en revanche indiqué sur son site l’émanation française de Sputnik.

CLIMAT D’INTIMIDATION, AUTO-CENSURE ET TRAHISON DES « PRO-RUSSES DE MARGARINE » :

Quelques jours plus tôt, lors de son premier meeting de campagne, la cheffe du Rassemblement national avait renouvelé sa promesse de retirer la France du commandement intégré de l’Otan, « pour ne plus être entraînés dans des conflits qui ne sont pas les nôtres ». Ce jour-là, tandis qu’elle parle, une brochure de huit pages vantant les mérites de la candidate d’extrême droite est distribuée au public. Y figurent des photos d’elle posant avec une foule de dignitaires étrangers, dont le président russe Vladimir Poutine – à qui elle a rendu visite au Kremlin lors de sa précédente candidature à la présidentielle, en 2017. Quelques semaines après le meeting, alors que l’Ukraine est en proie à la plus grande invasion militaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, la photo a mal vieilli. L’invasion russe, décrétée par le chef du Kremlin, vient entacher la campagne de Marine Le Pen, incitant certains responsables du RN à envoyer les brochures – dont plus de 1,2 million d’exemplaires ont été imprimés – à la broyeuse.

L’invasion de l’Ukraine a fait bien plus que des confettis de flyers de Marine Le Pen : elle a réécrit l’ensemble du scénario de la course à la présidence française, propulsant les affaires internationales – généralement secondaires pendant les campagnes – sous les feux de la rampe à un peu plus d’un mois du premier tour, prévu le 10 avril. La guerre a offert aux partis traditionnels français – dont beaucoup de candidats, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse ou encore Yannick Jadot, sont en difficulté dans les sondages – une nouvelle occasion de s’en prendre à certains de leurs rivaux les plus radicaux et de les accuser de s’allier à Vladimir Poutine tout en vilipendant à tort l’Otan. Les critiques se sont concentrées sur un trio de candidats à l’élection présidentielle : Marine Le Pen, son rival d’extrême droite Éric Zemmour et le candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui occupent respectivement la deuxième, la troisième et la cinquième place dans les sondages et qui sont souvent associés pour leur rhétorique « souverainiste »…

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