Par Kader Tahri

Tout au long des années après l’indépendance de l’Algérie, il y a un traitement spécial raciste (pour rester poli) de l’Algérie et des Algériens, en France, je réitère donc, avec une version de plus en plus édulcorée, pour tenter de dire l’essentiel, le séjour et le travail des Algériens en France sont régis de manière complète par l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 qui reste un ensemble d’accords bilatéraux signés entre la France et l’Algérie.

À bien des égards, la situation des Algériens en France est différente de celle des autres ressortissants étrangers. En effet, leur situation relève de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié, et non du CESEDA, le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Ces accords visaient à réguler le mouvement migratoire entre les deux pays et à résoudre certaines questions liées à l’immigration algérienne en France et relève ainsi d’un régime spécifique, tous ces accords signés par les Algériens avec une bande de politicards fanatiques, d’une profonde sournoiserie sans aucune garantie en contrepartie de leur parole dont ils ne pouvaient ignorer qu’ils ne la tiendraient pas, tant leurs actes précédents le donnaient à penser, qu’on sait par avance qu’ils n’ont aucune intention de tenir leurs engagements, car ils l’ont prouvé cent fois auparavant.

Ces accords prévoyaient notamment les mesures suivantes :

  1. Le regroupement familial : Les travailleurs algériens résidant en France étaient autorisés à faire venir leur conjoint et leurs enfants, dans le cadre du regroupement familial.
  2. Le statut des travailleurs : Les travailleurs algériens en France bénéficiaient d’une certaine protection sociale et de droits similaires à ceux des travailleurs français, notamment en ce qui concerne le salaire, les conditions de travail et l’accès à certains avantages sociaux.
  3. Ces accords prévoient une liberté totale de circulation
    et d’installation des Algériens en France. Ils stipulent en effet que sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France et que les
    ressortissants algériens résidant en France, et particulièrement les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques.

Il convient de noter que les accords de 1968 ont été complétés et modifiés par d’autres accords ultérieurs, tels que les accords bilatéraux de 1972 et les accords de 1988, qui ont apporté des ajustements et des évolutions au système de gestion de l’immigration des Algériens qui résident déjà en France ou qui s’y rendent par le canal de l’Office national de la main-d’œuvre, dans le cadre d’un contingent pluriannuel déterminé d’un commun accord, et à assurer la libre circulation des ressortissants algériens se rendant en France sans intention d’y exercer une activité professionnelle salariée.

Cependant, à mon sens, les relations avec la France défient toute logique apparente, sont illisibles, incompréhensibles, et toujours nuisibles à notre pays, sur fonds d’illusions et de masochisme, comme si nous nourrissions nous-mêmes notre cancer.

Il est vrai que les accords franco-algériens sur l’immigration de 1968 ont été critiqués pour leur impact inégal sur les droits des travailleurs algériens en France. La partie algérienne a été lésée dans ces accords, tandis que la partie française a bénéficié davantage. Cet accord établissait l’obligation pour les Algériens de présenter un passeport aux frontières, mais sans la contrainte d’un visa. Un titre de séjour particulier était créé portant le nom de certificat de résidence.

La mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens, telle que stipulée dans les accords d’Évian, a été confrontée à des difficultés et des obstacles. La partie française a été critiquée pour ne pas avoir pleinement respecté les dispositions relatives à la libre circulation, notamment en ce qui concerne les Algériens vivant en France et il ne me semble pas que les Français aient vraiment respecté leur partie de cet accord. Dès 1962, la France n’a pas respecté les accords d’Évian et les garanties prévues pour les Algériens. Dès lors, elle est mal placée avec ses sociétés de pensée, et ses laboratoires d’idées pour donner des leçons.

Cependant, les défis persistants ont conduit à des désaccords et à des difficultés dans la pleine mise en œuvre de la libre circulation telle que prévue dans les accords d’Évian, surtout que les autorités algériennes paraissent préoccupées par le reste des Algériens, les étudiants surtout, qui ne bénéficient pas des mêmes règles dérogatoires contenues dans l’accord franco-algérien.

M. Christophe Pouly professeur à Sciences-Pô Paris, assure de l’inexistence d’une exception algérienne, mais que cette immigration est plus marginalisée, notamment, avec les lois de 2006 et 2007 relatives à l’immigration choisie, la France a largement ouvert ses portes, notamment aux jeunes diplômés. « Les Algériens, eux, n’en bénéficient pas, précise Christophe Pouly.

Dans l’ensemble, le CESEDA est plus favorable à ceux désireux de rejoindre la France et venant d’autres pays. »

Le professeur poursuit : « En matière de droit, on ne peut que constater que les Algériens n’ont pas beaucoup plus de facilités que d’autres pour immigrer en France. »

Par ailleurs, l’Algérie n’est pas le seul pays avec lequel la France a conclu des accords pour favoriser la mobilité des ressortissants étrangers. Il en existe une trentaine, souvent établis avec d’anciens protectorats ou colonies, comme le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Congo et le Bénin.

D’autres conventions ont été conclues avec des pays d’Europe tels que la Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et récemment avec Hongkong ou le Chili. Ces accords privilégient l’accueil d’étudiants ou de jeunes professionnels. Certains ressortissants sont plus avantagés que les Algériens, comme les jeunes Canadiens et N-Zélandais, qui bénéficient de visas vacances-travail (VVT).

Par ailleurs, selon Maître Fayçal Megherbi, avocat spécialisé dans le droit de l’immigration et de l’asile à  Paris, estime à juste titre que : « Aujourd’hui, la situation des Algériens est figée dans le temps. »

Car certains politiques cherchent à dénoncer l’Accord franco-algérien et d’aligner son régime d’immigration sur le droit commun, en justifications des promesses non-tenues de la France qui devrait assouplir les conditions d’attribution de titre de séjour aux ressortissants algériens de manière à rendre le rapprochement entre les deux pays réel et effectif. Le ministre de l’Intérieur français a adressé, lors d’un évènement,

« L’Algérie est l’État le moins coopératif de tous avec la France sur tous les sujets. Prenez des risques, même si vos décisions sont ensuite cassées par les tribunaux. » a lancé l’homme politique français aux préfets, en les incitant à procéder aux expulsions des Algériens sans pour autant tenir compte si ces derniers bénéficient ou non de l’accord de 1968.

Les consignes des préfets dictées par ce ministre ne tiennent pas la route devant les tribunaux, c’est de l’abus de pouvoir.

Sans compter que pour la majorité des Algériens, les demandes de visas sont en soi très humiliantes car elles comportent une intrusion insupportable dans la vie privée. On vérifie tout, on jauge et on voit tous les demandeurs comme des sans-papiers potentiels.

Il y a énormément de refus de visas et le plus souvent,

ils sont arbitraires aux motifs obtus.

Demander une révision par l’Algérie si elle le souhaite et quand elle le jugera opportun dans un cadre bilatéral assaini. C’est pourtant un sujet essentiel et brûlant qui demande un dialogue généreux et sincère, bien difficile à supporter après 60 ans de mensonges et de rancunes de la partie française.

Élever à 12% la représentation des Algériens dans l’immigration en France n’est vraiment pas très intelligent, cela souligne surtout un chiffre exorbitant ! Comment un seul pays, non frontalier, puisse générer un tel contingent d’immigration montre bien que la France n’a pas un problème d’immigration, mais elle a bien un problème algérien.

Purifiez ces 12% d’immigrés (presque tous de Nationalité Française)  uniquement et la fachosphère retombe comme des camouflets, donc c’est bien l’immigration algérienne à elle seule qui crée  et maintient la conflictualité sur l’immigration. C’est leur seul mantra.

Le Français atténue la réalité et refuse de nommer les choses par leur nom. Il a compris que sa liberté d’expression se limite à la liberté de répéter ce que les élites bien-pensantes estiment juste et désirable, très simpliste.

Pourquoi mentir en permanence, pourquoi répétez les mêmes slogans ?

Mais c’est ce qui est le carburant de la fachosphère.

L’immigration est utile au patronat. Elle leur fournit une main d’œuvre à bas coût et ils n’ont pas beaucoup de scrupules à employer même des sans-papiers. Totaux, les salaires sont tirés vers le bas. Le regard que porte cette société sur les étrangers (immigrés qui ont acquis la nationalité française, et leurs descendants) est particulièrement choquant.

Mais cette société ne sait pas, elle écoute seulement les inepties racontées par des politiques malveillants qui ne veulent s’attirer que des voix. Cette xénophobie, récurrente en temps de crise, va souvent de pair avec l’antisémitisme et se nourrit de racisme et d’islamophobie. La crise a changé le visage de l’immigration. La génération des enfants devenus français émerge au début des années 1980. Stigmatisés pour leurs origines, on les dénonce comme une nouvelle « classe dangereuse » au lendemain des violences urbaines qui secouent de temps en temps les banlieues.

Ces « Français d’Origine……» doivent désormais faire face aux nouvelles stratégies agressives de la politique (en matière d’intégration théorisée) à l’égard de la population d’origine musulmane. De manière déterminée, celles-ci visent à stigmatiser davantage certaines communautés, à instrumentaliser la sécurité, et ce, au plus grand mépris des principes des droits humains fondamentaux.

Immigration ou invasion !

Les étrangers étant accusés d’occuper des emplois eu détriment des Français, le racisme est cette fois dirigé contre les Arabes, il y a trop d’Arabes en France disent-ils ?

Par la peur de l’Islam, on affiche à l’égard des musulmans le même mépris qu’on allongeait il y a quelques décennies avec les Italiens, les Polonais, les Espagnols ou les Portugais. Etc.

Les Immigrés sont des assistés, des privilégiés !

Les rumeurs selon lesquelles les étrangers occupent des emplois préférentiels, bénéficient indûment des aides sociales, surchargent les établissements scolaires et coûtent cher à la collectivité en indemnités de chômage et en frais d’hospitalisation. Les immigrés ne sont nullement favorisés.

Les immigrés sont des délinquants !

Actuellement, on entend encore ces phrases, ils passent avant tout le monde, ils remplissent les hôpitaux, les prisons, ce sont des délinquants. Ils ne pourront jamais s’intégrer, mais tout ceci n’est pas un constat, mais un préjugé.

Ils n’ont pas d’identité !

Il n’est pas facile d’afficher son identité, surtout si elle est vécue comme une honte, un reproche permanent.

Les instigateurs d’opinion ne se désolent que les Français « aient du mal à se concevoir comme issus d’une immigration » (Benjamin Stora).

On veut dire qu’il n’existe pas en France de pur « autochtone », autrement dit de Français « de souche » tel que tous leurs aïeuls gaulois auraient vécu sur ce territoire.

Par devoir de mémoire collective, ces immigrés n’ont pas seulement construit ou reconstruit la France, ils sont la France dans toute sa diversité et sa richesse, sans oublier que la France est le résultat de ces cultures venues d’ailleurs pour écrire son l’Histoire, notamment en ces périodes auxquels la légitimité même des immigrations semble être l’objet d’un débat polémique.

La France avec une bureaucratie obèse, une compétitivité à la dérive, une éducation nationale gonflée et négative, un système de santé en déroute, une dette abyssale, un pays manœuvré par l’extrême gauche et l’extrême droite, sans aucune volonté de réduire l’horreur et la condamnation que provoque cette animosité, le désir de s’innocenter et de jeter l’opprobre sur l’étranger ici, c’est l’Algérien, tous ces facteurs conduisent à rejeter la faute du ressentiment sur les victimes. Le raciste est conscient de sa cruauté, mais il en place le blâme sur sa victime.

Ainsi donc, je dois dire bravo aux Français de souche, ayant Vercingétorix comme ancêtre (comme Zemmour), mais presque tous issus de l’immigration. Dans les médias, certains se prennent pour Napoléon, mais ils sont plus nombreux à se croire de souche, de qui, de quoi et depuis quand ?

Kader Tahri
www.kader-tahri.com

Source : auteur