Le président russe Vladimir Poutine, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov assistent à une réunion avec le président français Emmanuel Macron en marge du sommet du G20 à Osaka, Japon, le 28 juin 2019. (Image d’illustration)
© Mikhail Klimentyev / Kremlin Source: Reuters

Par RT France

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La Russie a qualifié d’ingérence «inacceptable» l’initiative de deux parlementaires américains à l’origine d’un projet de résolution plaidant pour la non-reconnaissance de Vladimir Poutine en tant que président s’il venait à se représenter en 2024.

Le Kremlin a qualifié le 19 novembre d’«absurde, agressive, inamicale et non-constructive» la proposition de deux membres du Congrès américain visant à ne plus reconnaître Vladimir Poutine en tant que président de la Russie s’il devait se maintenir au pouvoir au-delà de 2024, et dénoncé une ingérence des Etats-Unis dans les affaires intérieures du pays.

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Vladimir Poutine, dont le mandat prendra fin en 2024, peut se présenter encore deux fois à la présidence en vertu des modifications apportées à la Constitution, suivant un référendum constitutionnel organisé à l’été 2020 et une loi approuvée par les deux chambres du Parlement russe.

Chaque fois, nous croyons qu’il n’y a rien de plus absurde, agressif, inamical et non-constructif qui puisse venir de l’autre côté de l’océan, et chaque fois nous avons malheureusement tort.

Le projet de résolution des deux membres du Congrès américain affirme que ces modifications constitutionnelles sont illégales et que toute tentative de Vladimir Poutine de rester au pouvoir après mai 2024 «justifiera une non-reconnaissance de la part des Etats-Unis», selon une déclaration publiée sur le site Web du membre du Congrès Steve Cohen, l’un des parlementaires à l’origine de cette proposition. Les résolutions de la Chambre des représentants et du Sénat américain ne revêtent qu’un caractère consultatif et non contraignant.

«Chaque fois, nous croyons qu’il n’y a rien de plus absurde, agressif, inamical et non-constructif qui puisse venir de l’autre côté de l’océan, et chaque fois nous avons malheureusement tort», a déploré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui a jugé l’initiative «inacceptable».

«C’est une démonstration parfaite, non seulement pour la Russie, mais aussi pour tous les pays du monde, que les Etats-Unis s’ingèrent officiellement dans les affaires intérieures des autres pays», a-t-il poursuivi. Il a néanmoins jugé l’initiative des représentants américains «si piètre […] qu’une réponse spéciale n’est pas vraiment nécessaire», tout en relevant que des parlementaires russes avaient déjà commencé à riposter.

«Seuls les citoyens russes peuvent décider qui devrait être le président de la Fédération de Russie et quand. Les parlementaires d’aucun autre pays du monde ne peuvent s’arroger ce droit», a insisté Dmitri Peskov.

«Ingérence directe et sans ménagement»

«Cette fois-ci, les Américains ont commencé à s’ingérer un peu trop tôt dans les élections présidentielles russes», a pour sa part réagi le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Konstantin Kossatchev. Le président de la commission des affaires étrangères de la Douma (chambre basse), Léonid Sloutski, a quant à lui aussi dénoncé une «ingérence directe et sans ménagement dans les affaires intérieures russes», selon des propos rapportés par l’agence de presse russe Interfax.

Adoptée par le Parlement russe en mars, dans la foulée d’un référendum constitutionnel à l’été 2020, la loi remettant à zéro le compteur de mandats du président russe a été signée début avril par le président. La limite de deux mandats consécutifs reste en vigueur, mais avec cette remise à zéro, Vladimir Poutine pourra se présenter pour deux nouveaux mandats présidentiels en 2024 et 2030 bien qu’il remplisse actuellement son deuxième mandat consécutif après avoir été élu en 2012 et en 2018.

Le président russe a qualifié le 18 novembre d’«insatisfaisantes» les relations entre Moscou et Washington, tout en se disant ouvert au dialogue. Le Kremlin a évoqué la possibilité d’un deuxième sommet entre le président russe et son homologue américain Joe Biden.

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