Par Dominique Vidal

Depuis une semaine, des centaines de jeunes fascistes du mouvement Lehava accompagnés par des policiers « ratonnent » à Jérusalem-Est au cri de « Mort aux Arabes ! ». Dans la plus totale impunité sur place. Et dans le quasi silence des grands médias internationaux, y compris chez nous. J’ai honte. Comme Français. Comme journaliste. Et comme juif.

Je travaille comme journaliste et comme historien sur le conflit israélo-palestinien depuis plus d’un demi-siècle.

J’ai assisté, comme vous, à bien des événements horribles.

Pogrom nocturne à Jérusalem, avril 2021

Mais je n’avais jamais vécu un pogrom à Jérusalem.

Le regretté Zeev Sternhell avait donc – hélas – raison d’écrire, il y a trois ans, dans Le Monde : « Il pousse en Israël un racisme proche du nazisme à ses débuts. »

On savait Netanyahou prêt à déclencher une guerre avec l’Iran pour sauver son « trône » et empêcher un accord Washington-Téhéran. Visiblement, il rêve aussi d’une Troisième Intifada pour imposer le gouvernement d’urgence nationale qu’il n’arrive pas à mettre en place.

Et voici ma question : pourquoi les grands médias pour lesquels vous travaillez ne traitent-ils pas – ou si peu – ces événements gravissimes en termes de droits humains comme en raison des dangers qu’ils recèlent pour tout le Proche-Orient ?

Pourquoi tout se passe comme si le fait d’être israélien autorisait à perpétrer des crimes impunis et « oubliés » par les grands moyens d’information.

Moi, j’ai honte. Comme Français. Comme journaliste. Et comme juif.

Confraternellement,

Dominique Vidal.

PS: Faut-il le préciser ? Ce silence médiatique alimente l’antisémitisme. Le « lobby » serait assez puissant pour faire taire les rédactions. Et s’il s’agissait avant tout d’auto-censure ? Inacceptable : que pèse le « confort » des professionnels face au pogrom de Jérusalem ?

Source : UJFP
https://ujfp.org/…