Par l’Agence Média Palestine

Les habitant-es de Gaza dénoncent un cessez-le-feu de papier, alors que l’armée israélienne poursuit ses meurtres et son blocus illégal de l’enclave palestinienne.

Samedi 22 novembre, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a annoncé qu’Israël avait violé au moins 497 fois en 44 jours le cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Gaza, tuant des centaines de Palestinien-nes depuis le 10 octobre. Au total, au moins 342 personnes ont été assassinées dans ces attaques.

Cette annonce est intervenue quelques heures à peine après une nouvelle vague d’attaques israéliennes, qui ont tué 24 Palestinien-nes et blessé 87 autres.

Des témoins rapportent une première frappe visant une voiture dans le quartier de Remal, au nord de la ville de Gaza, assassinant au moins 11 personnes. Elle a été suivie d’autres attaques dans le centre de Deir el-Balah et dans le camp de réfugiés de Nuseirat. À Deir el-Balah, au moins trois personnes ont été tuées lorsqu’une frappe israélienne a touché une maison.

Un cessez-le-feu de papier

Selon l’armée israélienne, ces attaques suivraient la tentative d’intrusion d’un homme par delà la  » ligne jaune  » délimitant la zone de contrôle israélien, sans fournir de preuves de cette accusation ni démontrer que ce franchissement aurait représenté une menace. Cette rhétorique est systématique d’Israël depuis la signature de l’accord de « cessez-le-feu » du 10 octobre dernier.

Le gouvernement de Gaza estime qu’Israël viole la trêve  » sous des prétextes fallacieux  » et a appelé samedi les médiateurs (les États-Unis, l’Égypte et le Qatar) à intervenir immédiatement. Il a également déclaré qu’Israël avait progressé vers l’ouest au-delà de la ligne jaune, modifiant ainsi la frontière fixée dans le cadre de l’accord.

Dans l’enclave palestinienne, les habitant-es observent une activité aérienne continue, des frappes arbitraires, et dénoncent un cessez-le-feu de papier. « Ces frappes renforcent la conviction que l’accord sur Gaza est traité comme un retrait tactique plutôt que comme un véritable engagement contraignant », rapporte le journaliste Tareq Abu Azzoum sur Al Jazeera.

D’autres attaques meurtrières ont eu lieu hier, lundi 24 novembre, assassinant au moins quatre personnes. À Beit Lahiya, les tirs israéliens ont touché des zones situées en dehors de la ligne jaune. Dans le sud, des chars et des hélicoptères ont pris pour cible le territoire situé au nord-est de Rafah et la périphérie de Khan Younis. 

Par ailleurs, un enfant palestinien a également été tué dans le nord de la ville de Gaza lorsque des munitions laissées par les forces israéliennes ont explosé, selon la défense civile du territoire. Le groupe a déclaré que plusieurs autres enfants avaient été blessés, certains dans un état critique.

Dans le centre de Gaza, les équipes de défense civile, avec le soutien de la police et de la Croix-Rouge, ont récupéré les corps de huit membres d’une même famille dans les décombres de leur maison dans le camp de Maghazi, a rapporté l’agence de presse palestinienne Wafa, qui a elle-même été frappée lors d’une précédente attaque israélienne.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré que le nombre de corps récupérés depuis le début du cessez-le-feu s’élevait désormais à 582, tandis que plus de 9 500 Palestinien-nes sont toujours porté-es disparu-es sous les décombres des quartiers bombardés.

Un rapport détaille un  » effondrement sans précédent de l’économie palestinienne « 

Selon un rapport publié aujourd’hui par l’agence des Nations unies pour le commerce et le développement, la CNUCED, le PIB de Gaza s’est contracté en 2024 de 83 % par rapport à 2023, après déjà une forte baisse l’année précédente, plongeant 2,3 millions de personnes dans la pauvreté.

La CNUCED affirme que la reconstruction de la bande de Gaza coûtera plus de 70 milliards de dollars et pourrait prendre plusieurs décennies, avertissant que la guerre et les restrictions avaient provoqué un « effondrement sans précédent de l’économie palestinienne ».

« Les opérations militaires ont considérablement affaibli tous les piliers de la survie », de l’alimentation au logement en passant par les soins de santé, « et ont plongé Gaza dans un abîme créé par l’homme », déclare le rapport. « Même dans un scénario optimiste de taux de croissance à deux chiffres facilité par un niveau important d’aide étrangère, il faudra plusieurs décennies pour que Gaza retrouve son niveau de bien-être d’avant octobre 2023. »

La CNUCED appelle à une intervention internationale « immédiate et substantielle », ajoutant qu’il en va de « la survie » de Gaza.

Source : Agence Média Palestine
https://agencemediapalestine.fr/…

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