Par Dr. Benali
Quand un charognard récolte les déchets pour se faire un ventre, il ne fait que prolonger la putréfaction qu’il prétend nettoyer. En politique comme en biologie, la décomposition attire toujours ceux qui vivent de l’odeur du passé.
De sa niche de charognard, la droite et son extrême ont fait adopter le 30 octobre 2025, sans surprise, un texte non contraignant dénonçant l’accord franco-algérien de 1968, qui servait jadis de cadre à l’exploitation de la force de travail algérienne. Cette gorgée dans un cadavre déjà exsangue, vidé de sa moelle par trois amendements successifs, n’est qu’un festin sur un corps en décomposition. Ce que l’on présente aujourd’hui comme un « nettoyage juridique » n’est en réalité qu’une opération d’embaumement politique : le cadavre ne bouge plus, mais on le maquille encore, pour faire croire qu’il vit et qu’ils sont venus l’achever.
Le résultat est une scène absurde : un cadavre législatif présenté comme un danger vivant, et un pouvoir qui se croit courageux en le tuant une seconde fois. Ainsi, là où la France croit humilier, elle ne fait que se dévoiler. Ce n’est pas la fin d’un accord, c’est l’évaporation d’une illusion, celle d’une prédation que Paris entendait maintenir coûte que coûte. Heureusement, l’histoire n’est pas une poubelle diplomatique où l’on jette les scripts du colonialisme et sa version moderne : le « Néo ».
L’histoire, elle aussi, a ses héritiers et les gènes sont transmissibles. Le slogan « L’Algérie, c’est la France » s’est éteint avec la Quatrième République, mais l’esprit du déni, lui, a survécu dans la Cinquième. De Gaulle, autoproclamé sauveur de la France, croyait découvrir la poudre aux yeux lorsqu’il annonçait vouloir « sortir de cette botte à scorpions » (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Gallimard, t. I, chap. 6-7, p. 60-72). Mais le même homme, modèle de cette droite qui se croit éclairée, confiait :
« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »
Et d’ajouter, dans la même veine :
« Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre : agitez la bouteille, ils se sépareront toujours. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans ? Demain ils seront vingt, après-demain quarante ! Si nous faisions l’intégration, la France ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
De Gaulle n’était ni plus intelligent ni plus beau que le colibri, mais il n’avait sans doute pas oublié que la France avait été dirigée, en 217, par l’empereur Macrin (Marcus Opellius Severus Macrinus) originaire de Cherchell. L’ironie de l’histoire veut qu’un Macrin ait gouverné un empire, tandis qu’un Macron conduit aujourd’hui un morceau de cet empire à la dérive.
Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Le cas du colonel Mohamed Ben Daoud est, à cet égard, exemplaire : “L3arbi 3arbi walaw kan colonel Ben Daoud” ( l’Arabe reste Arabe, fût-il colonel Ben Daoud). Une leçon pour ceux qui traversent la Méditerranée en croyant devenir Français, et par extension, François, à l’image de Bardella, Kamel Daoud et autres consorts indigènes de la bonne conscience française.
Enfin, cette droite maladroite croit créer la surprise le 30 octobre, mais elle a oublié que le lendemain ne serait que le 1er Novembre, une date que la France coloniale ne pourra jamais digérer, et qu’elle ne pourra jamais changer même avec Le Pen (stylo). Une petite manœuvre politicienne ne fera jamais le poids face à la grandeur du 1er Novembre 1954, ce jour où le peuple algérien décida de briser les barrières coloniales et de recouvrer sa souveraineté nationale.
Source : Algérie 54
https://algerie54.dz/…
(Envoyé par A. Djerrad)
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