Communiqué de l’AFPS
Itamar Ben-Gvir ministre israélien de la Sécurité nationale s’est rendu, entouré de caméras, dans la prison où est détenu le leader palestinien Marwan Barghouti pour tenter de l’humilier publiquement en proférant des menaces, selon lesquelles ceux qui nuisent à Israël seront « éliminés ».
Les humiliations sont un des moyens quotidiens utilisés par Israël pour tenter de briser la résistance du peuple palestinien : à Gaza, en Cisjordanie occupée, et lors des arrestations, des interrogatoires, dans les prisons israéliennes,…
Plus de 10 800 prisonniers et prisonnières, dont 450 enfants, sont détenu·es dans les prisons israéliennes dans des conditions de détention inhumaines et dégradantes en violation flagrante du droit international, des droits humains et du droit international humanitaire. Ils et elles sont soumis·es à des tortures physiques et psychologiques, des violences sexuelles, des humiliations permanentes, une nourriture répugnante en quantité misérable servie à même le sol dans une surpopulation carcérale et une absence totale d’hygiène et de soins. 76 prisonniers dont 46 de Gaza (identifiés et déclarés) ont été tués dans les prisons israéliennes depuis le 7 octobre 2023, soit 313 depuis 1967. Israël retient la plupart des détenu·es mort·es en prisons : à ce jour, 83 corps n’ont pas été rendus à leurs familles.
En faisant irruption dans la prison de Marwan Barghouti, Ben Gvir entend montrer que les Palestiniens sont à la merci de l’occupant, qu’ils ne seront jamais libres. Cette tentative d’humiliation ne vise pas seulement Marwan Barghouti, mais également ce qu’il représente : la résistance du peuple palestinien, et un avenir, un possible futur dirigeant du gouvernement de l’État palestinien. Mettre en scène ces menaces est un aveu de faiblesse de Ben Gvir alors que l’État israélien est de plus en plus isolé et qu’une quinzaine de pays s’apprêtent à reconnaître un État de Palestine.
En effet, Marwan Barghouti, très amaigri (il a perdu la moitié de son poids), âgé de 66 ans, emprisonné depuis 23 ans et placé à l’isolement depuis 2 ans, leader du Fatah, est une figure de la résistance palestinienne, un interlocuteur reconnu et qui suscite un soutien populaire important. En cas d’élections, la quasi-totalité des sondages le placent largement en tête. C’est pourquoi, lors de l’échange du soldat Gilad Shalit en 2011, le gouvernement israélien avait préféré libérer Yahya Sinouar, le chef du Hamas, plutôt que Marwan.
Alors que, avec la complicité des États, au su et au vu du monde entier, le génocide est en cours à Gaza sous les bombardements incessants et une famine organisée par l’État israélien, alors que le nettoyage ethnique et l’annexion de la Cisjordanie sont plus que jamais en marche et meurtriers, cette incursion médiatisée est un message clair du gouvernement israélien : toute solution politique impliquant les Palestiniens doit être anéantie.
Ces États complices ont leur part de responsabilité. L’impunité dont bénéficie Israël est un blanc-seing.
La France et les autres États doivent prendre les mesures nécessaires en appliquant des sanctions à l’encontre d’Israël pour un cessez-le-feu immédiat, pour l’entrée de l’aide humanitaire et l’arrêt de tous les projets d’occupation, de colonisation et d’annexion du territoire palestinien.
La France doit mettre en œuvre la résolution de l’ONU du 18 septembre 2024, résolution qu’elle a votée. Elle doit se conformer au droit international.
L’AFPS tient à rappeler sa solidarité avec les prisonnier·es politiques palestinien·nes et leurs familles. Elle continue et continuera ses actions pour qu’enfin, les droits du peuple palestinien soient respectés, notamment son droit inaliénable à l’autodétermination y compris le droit au retour des réfugié·es et que les prisonniers politiques palestinien·nes soient libéré·es.
Le Bureau National de l’AFPS, le 20 août 2025
Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…