© UNICEF/Mohammed Nateel. Un enfant souffrant de malnutrition est allongé sur un lit
à l’hôpital Patient Society de la ville de Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Alors que chaque jour apporte son lot d’images poignantes de ces « pièges mortels » que sont devenus les sites de distribution d’aide de la Fondation humanitaire de Gaza, des enfants continuent « de mourir de faim et sous les bombardements » dans le territoire assiégé, ont fustigé lundi des agences humanitaires des Nations Unies.
Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), « des familles entières, des quartiers et toute une génération sont en train d’être anéantis » dans l’enclave palestinienne.
« L’inaction et le silence sont une forme de complicité. Il est temps que les déclarations se transforment en actions et qu’un cessez-le-feu immédiat soit décrété », a ajouté l’agence onusienne dans un message publié sur le réseau social X.
Au moins 217 personnes sont mortes de faim dans la bande de Gaza, selon les derniers chiffres fournis par le ministère de la santé de Gaza.

© WHO. Un employé de l’ONU évalue les dégâts causés à la maternité du Croissant-Rouge émirati à Rafah,
dans le sud de Gaza.
Des proportions inimaginables
En écho à cette alerte de l’UNRWA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) affirme que la situation humanitaire a vraiment atteint « des proportions inimaginables et catastrophiques ». « Cette situation ne peut pas continuer et ne peut pas suivre la même voie qu’elle suit actuellement », a averti la porte-parole d’OCHA dans les Territoires occupés palestiniens.
Olga Cherevko, qui s’est rendue dimanche l’hôpital Nasser de Khan Younis, décrit une atmosphère désespérée au service pédiatrique, qui était rempli « d’enfants souffrant de malnutrition ».
« Les enfants et même tous les adultes que j’ai vus aujourd’hui, ceux qui ont été amenés après avoir été blessés par balle ou par des explosifs, étaient tous gravement mal nourris, avaient l’air extrêmement épuisés, extrêmement maigres et très, très affamés ».
Elle s’est dite choquée par le nombre de patients vus sur place. Des couloirs sont ainsi bondés de patients, dont beaucoup ont été amenés soit depuis les sites de distribution militarisés, soit depuis les routes où passent les convois humanitaires.
« Ce sont tous des gens qui essaient de trouver de la nourriture et de prendre soin de leur famille. Ces personnes sont continuellement tuées et blessées. Rien que pendant le temps que nous avons passé à l’hôpital Nasser, nous avons vu cinq blessés et trois morts amenés à l’hôpital depuis ces zones », a-t-elle ajouté, relevant toutefois que les populations de Gaza n’ont pas pourtant d’autres choix. Elles sont obligées de se tourner « vers ces options très, très dangereuses et ces voyages pour, en gros, ne pas mourir de faim ».
Une famine pure et simple
Dimanche à New York, un haut responsable humanitaire de l’ONU a déploré les conditions humanitaires « plus qu’horribles » dans l’enclave palestinienne.
« Nous sommes franchement à court de mots pour les décrire. Les dernières planches de salut s’effondrent sous le poids des hostilités soutenues, des déplacements forcés et de l’insuffisance de l’aide vitale », a déclaré lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, le Directeur de la Division de la coordination de l’OCHA.
Le système humanitaire s'effondre à Gaza
— ONU Info (@ONUinfo) August 11, 2025
« Comment la population de Gaza peut-elle survivre ?», a demandé @rajasingham_UN de @UNOCHA lors d'une réunion du Conseil de sécurité dimanche
« Il faut mettre un terme à cette catastrophe » https://t.co/CzhrhKwzRF
Selon Ramesh Rajasingham, les décès liés à la faim sont en augmentation, en particulier chez les enfants souffrant de malnutrition sévère. Depuis l’escalade des hostilités en octobre 2023, les autorités sanitaires de Gaza ont recensé 98 décès d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, dont 37 depuis le 1er juillet, il y a un peu plus d’un mois.
Pour l’OCHA, la situation est intenable, en particulier pour les personnes âgées, les personnes handicapées, les enfants privés de soins parentaux et les femmes veuves. « Il ne s’agit donc plus d’une crise alimentaire imminente, mais bien d’une famine pure et simple », a dit M. Rajasingham.
La malnutrition s’accélère
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) note que la hausse du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë à Gaza est « stupéfiante ».
« En février, 2.000 enfants étaient touchés. En juin, ce chiffre avait triplé », a détaillé l’agence onusienne sur X.
Rien qu’en juillet dernier, près de 12.000 enfants à Gaza ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë. Il s’agit du chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré dans l’enclave palestinienne.
Pour l’UNICEF, cela montre clairement que la malnutrition s’accélère rapidement, mettant gravement en danger la vie des jeunes enfants.
L’OMS alarmée par le plan israélien
Par ailleurs, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmé dimanche sur X d’une « escalade militaire supplémentaire [qui] fait peser plus de risques sur les enfants, en termes de malnutrition et d’accès aux soins ».
Il a averti que « le projet d’Israël d’étendre ses opérations militaires à Gaza est profondément préoccupant, compte tenu de la situation humanitaire et sanitaire déjà désastreuse dans la bande de Gaza ». « Nous réitérons notre appel en faveur d’un accès immédiat, sans entrave et accru à l’aide alimentaire et sanitaire, de la libération des otages et d’un cessez-le-feu permanent », a-t-il ajouté.
Cette déclaration intervient alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu défend son projet de prendre le contrôle de la ville de Gaza, malgré les craintes internationales que cela n’aggrave la situation humanitaire et n’entraîne de nouveaux déplacements de population.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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