Les proches de Palestiniens tués lors de frappes israéliennes sur la bande de Gaza pleurent leur mort à l’hôpital Shifa de Gaza, samedi 28 juin 2025. [AP Photo/Jehad Alshrafi]

Par Andre Damon

Au moins 66 enfants sont morts de malnutrition à Gaza pendant le génocide américano-israélien, a déclaré ce week-end le bureau des médias du gouvernement de Gaza, tandis que la famine continue de sévir dans l’enclave assiégée.

En annonçant ces décès dus à la malnutrition, le bureau des médias du gouvernement a accusé Israël d’« utiliser délibérément la famine comme arme pour exterminer les civils ».

Au début du mois, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré que la malnutrition augmentait à un rythme « alarmant » à Gaza, 112 enfants étant admis chaque jour pour traitement contre la malnutrition depuis le début de l’année 2025.

Rien qu’en juin, plus de 5000 enfants âgés de 6 mois à 5 ans ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition, soit une augmentation de 50 % par rapport à mai et de 150 % par rapport à février.

L’UNICEF a noté que « sur les 5119 enfants admis en mai, 636 souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS), la forme la plus mortelle de malnutrition. Ces enfants ont besoin d’un traitement constant et supervisé, d’eau potable et de soins médicaux pour survivre, autant de ressources qui se font de plus en plus rares à Gaza aujourd’hui ».

Le directeur régional de l’UNICEF, Edouard Beigbeder, a déclaré dans un communiqué : « En seulement 150 jours, entre le début de l’année et la fin du mois de mai, 16 736 enfants, soit une moyenne de 112 enfants par jour, ont été admis pour être traités contre la malnutrition dans la bande de Gaza. […] Chacun de ces cas aurait pu être évité. Les denrées alimentaires, l’eau et les traitements nutritionnels dont ils ont désespérément besoin ne leur parviennent pas. Des décisions prises par l’homme qui coûtent des vies. »

L’UNICEF a averti que la malnutrition continuera d’augmenter tant que le blocus israélien ne sera pas levé. Il y a 20 mois, la malnutrition n’existait pas à Gaza, a souligné l’UNICEF.

« [Avec] le blocus et la famine imposée, les enfants de Gaza sont devenus faibles », a déclaré la Dre Susan Marouf, de l’association Friends of Patients Medical Society à Gaza, à Al Jazeera. « Nous avons réussi à aider certains d’entre eux et à réduire la gravité de leur état. D’autres, malheureusement, ont vu leur état s’aggraver considérablement. »

L’armée israélienne a largement interrompu l’approvisionnement alimentaire par les organisations humanitaires légitimes à Gaza, y compris les Nations unies.

À la place, les États-Unis et Israël ont créé une organisation pseudo-humanitaire appelée « Fondation humanitaire de Gaza » (GHF), qui attire les Gazaouis affamés vers des points de distribution où ils sont régulièrement massacrés par les troupes israéliennes.

Au cours du mois dernier, les troupes israéliennes ont tué des civils à au moins 19 reprises en ouvrant le feu sur eux lors de distributions de la GHF, faisant plus de 550 morts. Dimanche, les forces israéliennes ont commis un nouveau massacre sur un site de distribution d’aide, tuant au moins cinq personnes.

La semaine dernière, Haaretz a publié une enquête présentant des entretiens avec des soldats israéliens, qui ont déclaré avoir reçu à plusieurs reprises l’ordre d’ouvrir le feu sur des foules non armées venues chercher de l’aide, dans le cadre d’une opération dont le nom fait apparemment référence au jeu meurtrier « feu rouge, feu vert » de la série télévisée fictive Squid Games.

Les opérations de la GHF ont été condamnées par de véritables organisations humanitaires, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclarant : « Elle tue des gens. […] Des gens sont tués simplement parce qu’ils essaient de se nourrir et de nourrir leur famille. La recherche de nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort. »

L’organisation caritative Médecins Sans Frontières (MSF) a publié dimanche une déclaration dans laquelle elle affirme : « Les habitants de Gaza sont confrontés à un dilemme insupportable : risquer que leur famille meure de faim ou risquer leur vie pour peut-être obtenir de la nourriture dans un centre de distribution israélo-américain. […] Ce n’est pas de l’aide humanitaire. C’est un massacre. »

Le reportage de Haaretz fait suite à l’annonce par l’administration Trump d’un financement de 30 millions de dollars à la GHF.

En réalité, tout ce qui concerne les opérations de la GHF vise à faciliter le génocide et le nettoyage ethnique de Gaza. Au-delà des massacres directs et quasi quotidiens des personnes en quête d’aide, la GHF opère exclusivement dans le sud de Gaza. Cette stratégie vise à attirer les habitants du nord de Gaza vers les zones du sud qu’Israël cherche à utiliser comme zones de confinement en vue de la mise en œuvre du plan, proposé pour la première fois par le président Donald Trump, visant à expulser la population palestinienne de Gaza dans le cadre d’une annexion américano-israélienne de l’enclave.

Le mois dernier, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a clairement énoncé les objectifs de l’opération de nettoyage ethnique. Il a déclaré : « D’ici un an […] Gaza sera entièrement détruite, les civils seront envoyés […] dans le sud, dans une zone humanitaire […] et de là, ils commenceront à partir en grand nombre vers des pays tiers. »

Au cours du week-end, Israël a donné de nouveaux ordres d’évacuation couvrant les parties orientales de la ville de Gaza, dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre d’une nouvelle offensive terrestre majeure. Ces annonces ont poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir vers le sud.

Ces nouveaux déplacements forcés ont été accompagnés de bombardements massifs dans toute la bande de Gaza. Au moins 72 personnes ont été tuées dimanche lors de frappes aériennes israéliennes, dont 47 dans la ville de Gaza.

Source : WSWS
https://www.wsws.org/fr/…

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