Le journal régional suisse « Le Ô » a publié le poème « Debout » de Ziad Medoukh, professeur de français universitaire, chercheur et écrivain d’expression française, et simple citoyen palestinien de Gaza en direct de sa ville dévastée le vendredi 20 juin 2025.
Le professeur palestinien exprime dans ce poème touchant la situation actuelle dans la bande de Gaza, et la souffrance de toute une population civile horrifiée.
Il montre la résilience de ce peuple digne face à l’horreur absolue vécue dans une région détruite et abandonnée.
Lisez ce poème à partir de ce lien du quotidien régional -Le Ô- en Suisse :
Debout
Je suis affamé, mais libre,
Nous ne sommes pas faibles,
Mais l’offensive a brisé nos os.
Le siège nous ronge l’estomac
Qui tient dans son creux
Le rêve de la liberté.
Le sang n’a pas noyé le soupir,
Il l’arrose,
Gaza saigne de douleur.
Les voix des enfants s’étouffent
Sous le froid des décombres,
La faim éteint leurs âmes avant leurs corps,
Chaque jour est écrit dans le sang
Et chaque nuit dans les gémissements …
Gaza, la plaie ouverte
Entre tentes et déplacements !
Des larmes de l’oppression et des deuils,
Des pleurs de l’injustice, une étoile est née.
La famille partage le pain du jour
Entre l’ombre d’un martyr
Et le portrait d’une mère absente.
La terre crie sous le siège,
Le ciel brûle sans nuages,
La nostalgie est une lune
Qui n’éclate pas et ne fait pas éclater
Les épis arrosés de sang.
Un enfant s’endort sur le lit de peur
Sur son visage, histoires de farouches résiliences,
De rêves enterrés sous les décombres,
La douleur violente d’une mère endeuillée.
Dans ses mains tremblantes, un courage,
Un cri déchirant l’univers,
Brisant le mur de la honte.
Les oiseaux de leurs carnages ont tué
La brise pure de l’aube.
A Gaza, quand nous échappons à la mort,
Celle-ci nous retrouve sous une autre forme.
Je suis de ceux qui plantent des roses
Dans les jardins de la patrie,
De ceux qui remplacent la douleur par l’espoir,
Qui redonnent le sourire par un mot.
La mort peut survenir à tout moment.
Si je dois mourir,
Gaza doit vivre.
Plus j’écris, plus c’est la vie qui gagne,
Il y a urgence d’écrire,
Il y a urgence de témoigner et rester présent,
Je suis là et je resterai là.
Dans le cœur des débris,
La vie ne s’éteint pas,
Mais renaît à nouveau
Gaza, l’icône de la résistance.
Sur les rives de notre Méditerranée
Et sur le front de l’histoire,
Portons le mot d’espérance
Gaza le symbole de la dignité.
Source : Ziad Medoukh
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