© WHO. Des employés de l’ONU et des travailleurs médicaux évacuent des patients d’un hôpital du nord de Gaza fin mai 2025.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Alors que le spectre de la famine plane sur Gaza, les agences de l’ONU tirent la sonnette d’alarme concernant les violences meurtrières dans les points de distribution de nourriture, où plus de 400 Palestiniens auraient été tués ces dernières semaines alors qu’ils tentaient d’accéder à l’aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans le territoire palestinien occupé a appelé mercredi l’armée israélienne à cesser tout recours à la force meurtrière à proximité des convois d’aide et des sites de distribution de nourriture.

Il a cité des « incidents répétés » de Palestiniens victimes de tirs ou de bombardements alors qu’ils cherchaient de la nourriture, avertissant que de telles attaques pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.

« Nous sommes horrifiés par les incidents répétés, signalés sans cesse ces derniers jours à Gaza, et nous appelons à la fin immédiate de ces meurtres insensés », a déclaré le HCDH dans un communiqué.

Depuis le 27 mai, date à laquelle la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une initiative soutenue par Israël et les États-Unis, a commencé la distribution de nourriture dans le sud de l’enclave palestinienne – en contournant le système établi et dirigé par l’ONU – des centaines de personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées à proximité de quatre points de distribution ou en attendant de recevoir de l’aide.

Lors de l’un des incidents récents les plus meurtriers, l’armée israélienne aurait bombardé une foule attendant des camions de nourriture de l’ONU dans le sud de Gaza le 17 juin, tuant au moins 51 personnes et en blessant environ 200 autres, selon les autorités sanitaires gazaouies.
La veille, trois Palestiniens auraient été tués et plusieurs blessés lors d’un incident similaire dans l’ouest de Beit Lahiya.

« Aucune information ne suggère que les personnes tuées ou blessées aient participé à des hostilités ou aient représenté une menace pour l’armée israélienne ou le personnel des points de distribution du GHF », a déclaré le HCDH.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui n’a réussi à distribuer que 9.000 tonnes de nourriture à Gaza au cours du mois dernier – une fraction des besoins pour les 2,1 millions de personnes dans le besoin – a fait écho aux appels à la protection immédiate des civils et des travailleurs humanitaires.

« Beaucoup trop de personnes sont mortes en tentant d’accéder au maigre apport d’aide alimentaire », a déclaré l’agence dans un communiqué séparé. « Toute violence entraînant la mort ou la blessure de personnes affamées alors qu’elles cherchent une aide vitale est totalement inacceptable ».

© WHO. Un petit garçon dans le camp d’Al Mawasi pour personnes déplacées à Gaza.

Le PAM a souligné que la peur de la famine et le besoin urgent de nourriture poussent de grandes foules à se rassembler le long des voies de transport bien connues, espérant intercepter et accéder aux fournitures humanitaires en transit.

« Seule une intensification massive des distributions alimentaires permettra de stabiliser la situation, d’apaiser les inquiétudes et de rétablir la confiance au sein des communautés quant à l’arrivée de davantage de nourriture », a-t-elle déclaré, appelant de toute urgence à des itinéraires de convois plus sûrs, à des autorisations plus rapides, à la restauration des voies de communication et à de nouvelles ouvertures de frontières.

« Il est temps d’agir. Les retards coûtent des vies. Nous devons pouvoir faire notre travail en toute sécurité », a affirmé l’agence.

De leur côté, les partenaires des Nations Unies travaillant dans le domaine de la santé à Gaza soulignent que chaque jour, des dizaines de patients ont désespérément besoin de transfusions sanguines. Mais les stocks de sang étant très bas, ils doivent compter sur des collectes quotidiennes pour répondre à la demande croissante, a précisé  le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

« Outre les pénuries de stocks médicaux, les partenaires travaillant dans le domaine de la santé signalent que le manque de nourriture pour les secouristes provoque des évanouissements chez nombre d’entre eux, en particulier lorsqu’ils sont confrontés à des incidents impliquant de nombreuses victimes », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York.

Malgré les difficultés, les partenaires ont établi un nouvel hôpital de campagne à Khan Younis, qui fournira des soins médicaux à des milliers de familles déplacées dans le camp d’Al Mawasi.

Les opérations humanitaires sont au bord de l’effondrement et l’ONU juge urgent de mettre à disposition du carburant pour alimenter les générateurs de secours nécessaires au maintien d’un niveau minimal d’activités vitales.

L’OCHA rappelle que la dernière mission réussie pour récupérer du carburant à Gaza s’est achevée il y a un mois.

L’ONU continue d’appeler à un accès humanitaire immédiat et sans entrave. « Il est essentiel que les autorités israéliennes facilitent significativement nos tentatives pour récupérer du carburant nécessaire au fonctionnement des opérations d’aide et des services essentiels », a dit M. Dujarric.

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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