Rapport du CPI

Centre palestinien d’information

Dans un climat de large soutien financier et politique extérieur, le gouvernement de l’occupation a approuvé la création d’une nouvelle colonie en Cisjordanie occupée, une décision qui a suscité des condamnations arabes et des avertissements quant à de graves répercussions régionales. Cette décision n’est toutefois pas une exception, mais s’inscrit dans la continuité d’une longue histoire de colonisation et de déplacement, qui a précédé même la proclamation de l’entité sioniste en 1948.

Dès les débuts du projet sioniste, la question du financement a été placée au cœur de la stratégie visant à établir ce qu’on a appelé une « patrie nationale pour les Juifs » sur la terre de Palestine. À cette fin, le mouvement sioniste a créé un système intégré de fonds financiers afin de garantir les ressources nécessaires à la colonisation et à l’immigration juives, qui ont joué un rôle central dans l’occupation du territoire et le déplacement de ses habitants originels.

Comment le fonds a-t-il été créé ?

Le « Fonds fondateur – Recouvrement unifié pour Israël » (Keren Hayesod) est l’un des plus importants, étant la deuxième entité la plus importante après le « Fonds national 1920 ». Keren Hayesod a contribué directement au financement de l’immigration juive en 1901, à la construction de colonies et à la création d’institutions qui ont ensuite constitué le noyau de l’entité sioniste, telles que la compagnie d’électricité, la compagnie aérienne El Al et l’université hébraïque de Jérusalem occupée.

Selon sa définition officielle, le fonds se concentre sur trois domaines principaux : « renforcer la société sioniste, approfondir les relations avec la diaspora juive et encourager l’immigration juive ». Il a financé l’immigration de plus de 3,5 millions de personnes en Palestine occupée au cours des trois dernières décennies.

Keren Hayesod a été fondé lors de la conférence annuelle de l’Organisation sioniste mondiale à Londres, afin de servir de bras financier au mouvement sioniste, à une époque où le Fonds national juif était la seule entité autorisée à collecter des fonds. Le nouveau fonds a alors imposé aux Juifs une taxe annuelle obligatoire, qualifiée de « toranique », afin de financer le projet de création d’un État national.

Le siège du Fonds a été transféré de Londres à Jérusalem, où il a commencé, loin des projecteurs, en 1926, à acheter des terres palestiniennes à des fins de colonisation. Son conseil d’administration est nommé par le Comité exécutif sioniste et l’Agence juive, et il opère aux États-Unis sous le nom de « Fonds juif unifié ».

Leadership politique et relations influentes

Le fonds est actuellement dirigé par Samuel Grundorf, ancien officier de l’armée d’occupation et ancien consul général à Los Angeles. Selon des articles parus dans la presse hébraïque, Grundorf entretiendrait des relations étroites avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer.

Le fond compte environ 45 employés, dans son bureau à Jérusalem, et agi dans 70 pays. Le fonds fonctionne sous prétexte d’austérité, en échange d’une augmentation des allocations pour le financement des colonies. Grundforg reconnaît que le fonds ne dépend pas uniquement des dons des Juifs, mais qu’il reçoit également le soutien de chrétiens du monde entier « dont les visions correspondent à la vision sioniste ».

Dans son ouvrage « Le lexique sioniste »1982 Keren Hayesod, le chercheur Efraim Talmay décrit le fonds comme le bras financier de « l’État en devenir », car il a financé les vagues d’immigration, la construction de colonies, le développement des infrastructures et le soutien aux chômeurs.

Jusqu’à 1948 le fonds a collecté 143 000millions de dollars, , il a financé l’immigration d’environ 500.000 personnes et la création de 257 colonies et a contribué à la création de l’Agence juive.

En 1957 la Knesset a reconnu la colonie, organisme international chargé de collecter des dons en faveur de l’occupation sioniste, ce qui a donné à son activité une couverture juridique internationale.

Jusqu’à 1982 le Fonds a contribué au financement de l’immigration de plus de 1.4 millions juifs et au développement de 500 colonies agricoles, à la construction d’un quart de million de logements dans les colonies et à la création d’écoles hébraïques qui ont absorbé plus de 100 milles colons.

De la colonisation au génocide

Le rôle du fonds ne s’est pas limité à la colonisation, mais s’est étendu au soutien des politiques sionistes pendant la guerre d’extermination contre Gaza. Le journal Ma’ariv a révélé que le fonds avait collecté 2025 millions de dollars depuis le début de la guerre, et en mai, il avait collecté 220 millions de dollars depuis le début de la guerre, sous prétexte de soutenir les « victimes de la guerre » et les projets sociaux et d’infrastructure.

Les activités du fonds comprenaient l’organisation de visites de délégations de donateurs de plusieurs pays en vers l’entité génocidaire, où ils ont rencontré des colons, visité des colonies autour de Gaza et rencontré des personnalités éminentes du mouvement de colonisation, dont Daniela Weiss, qui a appelé à intensifier la collecte de fonds pour construire de nouvelles colonies dans les territoires occupés.

Cela a coïncidé avec une escalade sioniste massive en Cisjordanie, qui a entraîné la démolition de maisons, des arrestations contre 21 Palestiniens, l’arrestation de près de et des déplacements forcés, des agressions qui ont fait environ 1 100 personnes mortes selon les données officielles palestiniennes.

Les observateurs estiment que cette voie, soutenue financièrement et politiquement, menace non seulement ce qui reste des territoires palestiniens, mais sape définitivement la possibilité d’appliquer la solution à deux États, prévue par les résolutions des Nations unies, et pousse la région vers davantage d’explosivité et d’instabilité.

Source : CPI
https://french.palinfo.com/rapports/…

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