Par Annpôl Kassis
Cette réflexion que je vous soumets n’est ni politique, ni autre « anti » sauf contre la guerre où qu’elle se déroule. Nous sommes toutes et tous informés des guerres. Les morts se comptent en chiffres, les destructions en quelques images et notre esprit enregistre automatiquement ce qui se diffuse un peu partout, de façon répétitive.
D’autant que les cris des manifestations publiques sévèrement encadrées, ne sont souvent considérées que de par… le nombre de participants voire leur origine culturelle. Les informations des médias sont pour attirer l’attention.
MAIS…
Qu’en est-il des vécus de la souffrance d’êtres humains. D’où qu’ils soient, sous les drones ou les bombes, ils Sont avant tout des Humains Meurtris sous les feux de vaines conquêtes dirigées, de leur place, par des politiques tyranniques.
LORS
Résister par l’art et la poésie, c’est faire ressentir les douleurs, les pertes, à tous ces autres humains passifs voire indifférents ou pire encore, soumis aux informations contrôlées par les pouvoirs.
À peine ouvertes les pages du Cri d’amour pour GAZA de Ziad Medoukh, (éd. La Lucarne des Écrivains 2025), les mots, les illustrations résonnent par ces mots et ces illustrations.
Du Poème liminaire : Gaza sous occupation… / Mais Gaza La Belle… / Gaza les oliviers qui poussent…poussent / Gaza l’espoir pour la justice / Gaza l’espoir pour la paix… / Et Gaza l’espoir pour l’avenir
Au poème final : Je suis Gaza
Ce magnifique recueil pourrait constituer un hymne à l’Amour, à la Justice et à l’Espoir, voire un hymne National. Tout y est presque chanté, car avant tout, Ziad Medoukh, un pacifiste, citoyen du monde, naturellement attaché à La Palestine, Sa Terre-Mère. Et attention Docteur en Sciences du Langage de l’Université de Paris VIII, professeur et directeur d’Université en son pays, internationalement honoré de titres, médailles, prix, et bien sûr en poésie (Académie et Euro poésie – 2 fois). Il a fait choix de rédiger ses poèmes en français, un honneur pour nous.
Toujours présent en son pays, il s’active sur le terrain, à soutenir ses concitoyens par la parole, l’éducation des jeunes et est, de facto maitre et psychologue d’enfants et de familles en détresse. Ses écrits, ses articles, ses émissions radio, militent pour la Paix et la Justice « Je suis déterminé à continuer la résistance par la plume, l’information et le travail auprès des jeunes pour une ouverture sur le monde… (Préambule).
Cinquante poèmes qui, dans un premier temps, sans plainte ni haine, décrivent les destructions, pertes humaines, cendres, et souffrances des femmes, des enfants et toutes personnes vulnérables car désarmées en ces « prisons de plein air » que sont les routes de fuites et « les camps de tentes » cibles. Mais une fois énoncés les faits, une deuxième partie rayonnante, encourage la résistance, par la confiance, la puissance de l’espérance, en un avenir de Paix, Justice et Dignité jamais perdue. Une nouvelle forme poétique est née à double éclairage : la peine avant la sublimation finale, un renversement de situation, de ton et de forme : répétition, reprises, parallélisme pour aboutir à une conclusion- rupture et détachement qui pourrait paraître hors toute réalité.
Le ton est si bouleversant que les larmes montent aux yeux et il faut parfois relire le texte pour accepter notre propre impuissance vers l’unique Voie de Vie : La Confiance en la Paix, en termes simples non violents, humains tout simplement ? N’oublions pas l’hommage aux femmes, rédigé pour la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes le 8 Mars 2025 en Palestine. Femmes engagées dans les luttes quotidiennes, les victoires sur elles-mêmes et sur les crimes, protectrices, consolatrices « Oui nos femmes… Ces vaillantes résistantes sont reconnues pour leurs précieuses qualités humaines et professionnelles, leur acharnement au travail […] Ces héroïnes des temps modernes qui n’ont jamais baissé les bras. »
Ce sublime recueil s’agrandit de l’art du pinceau, du fusain, en vignettes et tableaux Vivants. Quatre peintres Palestiniens «consacrés», tous pacifistes humanistes, apportent une touche de lumière aux mots déjà lumineux du poète. Impossible de les détacher les uns des autres, puisque tous œuvrent pour la Paix dans une harmonie résistante et active malgré leurs souffrances, car tous ont vu leur maison, leur atelier, leurs œuvres, voire leurs familles, détruites et survivent dans les tragiques « camps des tentes », dernier refuge quand on a tout perdu.
Basel EL MAQOSUI Basel El Maqosui-Visual Arts, Personnalité Artistique 2025 ; Raed ISSA Raed Issa, fondateur de Centre et Programme d’art ; Ahmed MUHANNA Ahmed Muhanna, également vidéaste ; Jihad AL-GHOUI Jihad Alghoul, diariste en ligne.
Cette sublime union entre mots, actes, teintes, ancre une philosophie de sagesse et résilience débouchant sur la sérénité de l’espérance, au-delà de l’immédiat, mais inscrivant une page de l’Histoire du Peuple et de Sa Terre.
De plus, le recueil s’enrichit de la solidarité internationale qui prend la voix de sept Poètes, tous engagés pour la paix, en une démarche commune autour de Ziad : Noha KHALAF Noha Khalaf et Gilles VINÇON ; de la Palestine Salah AL HAMDANI Salah Al Hamdani et Bassirou MANSALY Mansaly El Basse; et de Gaza, Philippe TANCELIN Philippe Tancelin, Marie Christine MOURANCHE et Alima MADINA Alima Madina.
Et l’Hommage à Mahmoud DARWICH, (Prix Nobel de la Paix 1994) :
« Vous le Poète de l’espoir et de la joie, au parcours unique
Vous êtes encore debout Vous, l’humaniste hors du commun […
Le résistant pour la vie et pour l’avenir. […]
Les poètes engagés ne meurent pas »
© Annpôl Kassis, décembre 2025
Bibliographie
Ziad Medoukh, Cri d’amour pour Gaza, Paris, les éditions La Lucarne des Écrivains, août 2025
Source : Ziad Medoukh
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