Par le CPI
Centre palestinien d’information
Alors que l’occupant tarde à respecter ses engagements en vertu de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le mouvement Hamas, par l’intermédiaire de sa branche armée, les Brigades Al-Qassam, a publié un communiqué clarifiant sa position concernant les corps des prisonniers de l’occupant et la question des résistants Al-Qassam à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Les Brigades ont affirmé que l’occupant était entièrement responsable des affrontements avec leurs combattants à Rafah, qui se défendent dans une zone sous son contrôle, et ont déclaré :
« L‘ennemi sait que le mot « capitulation » n’existe pas dans le vocabulaire des Brigades Al-Qassam, qui ne se rendront jamais à l’ennemi. »
Cette déclaration fait suite à l’annonce par le Hamas de la récupération du corps de l’officier israélien Hadar Goldin à Rafah, un événement considéré comme extrêmement sensible dans le contexte des efforts continus visant à consolider le cessez-le-feu et à éviter son effondrement.
Les brigades ont mis les médiateurs face à leurs responsabilités et leur ont demandé de trouver une solution pour garantir le maintien du cessez-le-feu, afin que l’ennemi ne puisse pas invoquer de prétextes fallacieux pour le violer et en profiter pour prendre pour cible des innocents et des civils à Gaza.
Elle a également précisé que les opérations d’extraction des corps s’étaient déroulées dans des « conditions complexes et extrêmement difficiles », soulignant son engagement à respecter ce qui avait été convenu, mais a indiqué que l’achèvement de l’opération « nécessitait du personnel et des équipements techniques supplémentaires », faisant référence aux complications sur le terrain dans les zones contrôlées par les forces sionistes occupantes au sud de la bande de Gaza.
Trois messages

Selon l’écrivain et analyste politique Alaa Rimawi, la déclaration de Al-Qassam comporte trois messages principaux, qui dépassent la dimension militaire pour toucher à la fois les sphères politique et opérationnelle.
« Le premier message est clair pour les médiateurs : la résistance ne livrera pas ses combattants, quelles que soient les circonstances, même si cela conduit à des affrontements », explique M. Al-Rimawi, ajoutant que « le deuxième message s’adresse aux habitants de Gaza pour leur confirmer que la résistance est prête à en payer le prix pour protéger ses enfants ».
Quant au « troisième aspect », il le considère comme « un message direct à l’ennemi indiquant que le dossier des combattants n’est pas négociable, quelles que soient les pressions ou les médiations ».
Al-Rimawi ajoute dans une déclaration au correspondant du Centre palestinien d’information que cette position ouvre des débats au sein même de l’entité sioniste, où le gouvernement est divisé entre ceux qui poussent à une confrontation directe à Rafah et ceux qui estiment que toute nouvelle escalade compromettrait la trêve et irriterait Washington.
Il souligne que « les États-Unis suivent la situation avec inquiétude et cherchent une formule qui garantit la stabilité de la trêve et empêche son effondrement », soulignant que « les prochaines heures seront décisives pour déterminer l’issue de la situation, surtout après les discussions sur la possibilité d’une avancée dans le dossier des corps suite à la remise du corps de Goldin ».
Le mot « capitulation » n’existe pas dans le vocabulaire du Hamas.

Quant à l’écrivain et analyste politique Wissam Afifa, il a déclaré : « À un moment particulièrement délicat, les Brigades Al-Qassam, la branche armée du mouvement Hamas, ont publié hier soir un nouveau communiqué dans lequel elles mettaient en garde l’occupant contre toute tentative d’invoquer les affrontements à Rafah pour violer l’accord de cessez-le-feu, affirmant que leurs combattants « se défendent dans une zone contrôlée par l’ennemi » et qu’« il n’y a pas dans le vocabulaire du Qassam de principe de capitulation ou de reddition à l’ennemi ».
Il a ajouté dans une déclaration au correspondant du Centre palestinien d’information que le communiqué visait à réfuter la version de l’occupation qui parlait de « condition de reddition des combattants à Rafah », affirmant que si les combats avaient lieu dans une zone contrôlée par l’armée d’occupation, cela signifiait que c’était l’occupation qui avait pris l’initiative de la violation,
dans le but de priver Tel-Aviv de tout prétexte pour riposter militairement et de confirmer l’image d’une résistance toujours présente et cohérente sur le terrain, malgré le contrôle de l’ennemi sur de vastes parties de la ville.
Il a ajouté : « Le Hamas a également mis les médiateurs face à leurs responsabilités directes pour garantir le maintien de la trêve, avertissant que l’occupation utilise des « prétextes fallacieux » pour justifier le ciblage de civils à Gaza.
Il a conclu en soulignant l’essence même de la déclaration du Hamas : « La trêve n’est pas une capitulation, et la légitime défense n’est pas une violation ».
Messages complexes à l’occupation et aux médiateurs

Pour sa part, l’écrivain et analyste politique Hossam al-Dajani a déclaré que la déclaration des Brigades al-Qassam « reflète clairement la position de la résistance, qui cherche, à travers son discours, à établir une nouvelle équation fondée sur la dissuasion et la fermeté sur le terrain, en échange de l’engagement de l’occupant à respecter le cessez-le-feu ».
Al-Dajani a ajouté à notre correspondant que « dans son message, le Hamas ne s’exprime pas seulement dans le langage du terrain, mais aussi dans celui de la politique », expliquant que « le fait de faire porter la responsabilité de l’occupation aux médiateurs signifie que la résistance est consciente de l’importance du timing et qu’elle veut mettre le monde à l’épreuve pour tester la sincérité des accords humanitaires à Gaza ».
Il a souligné que « le Hamas cherche à affirmer que la question des corps n’est pas seulement un moyen de pression militaire, mais aussi un enjeu moral et humanitaire à travers lequel il tente d’imposer un équilibre dans l’équation avec l’occupation ».
Une situation ouverte à toutes les possibilités
Entre le terrain et les médiations, la situation reste floue. Alors que les Brigades Al-Qassam insistent pour que leurs combattants restent sur leurs positions, les parties régionales et internationales poursuivent leurs efforts pour éviter l’effondrement du cessez-le-feu.
À Rafah, où les traces de la destruction sont encore visibles et où les opérations de recherche se poursuivent, le calme semble encore fragile, et tout affrontement, aussi limité soit-il, pourrait raviver le conflit.
Source : CPI
https://french.palinfo.com/…
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