Communiqué de presse publié par le Mouvement de résistance islamique (Hamas), concernant es violations par l’occupant de l’accord de cessez-le-feu signé à Charm el-Cheikh, un mois après sa mise en œuvre.

Le 10 novembre 2025.

Source : Resistance News Network

Traduction : lecridespeuples.substack.com

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Dans cette déclaration, nous, au sein du Mouvement de résistance islamique (Hamas), affirmons notre gratitude et notre reconnaissance pour les efforts des médiateurs frères, ainsi que ceux de tous les pays, des organisations internationales et humanitaires et des peuples libres du monde, qui ont adopté une position éthique et humanitaire courageuse en rejetant le génocide perpétré par l’occupant contre notre peuple à Gaza. Nous apprécions les efforts des médiateurs qui ont contribué à la conclusion de l’accord de cessez-le-feu.

Dans le cadre de l’engagement du Mouvement et des forces de Résistance à mettre en œuvre l’accord, engagement découlant de leurs responsabilités nationales et humanitaires, nous appelons les médiateurs, les garants, les pays et les organisations internationales frères à poursuivre leur pression sur l’occupant et à l’obliger à mettre fin à ses excès et à ses violations répétées visant à torpiller l’accord et à saper les efforts destinés à le stabiliser et à le maintenir. Ces violations sont énumérées ci-dessous.

Premièrement : l’engagement total et précis du Hamas envers l’accord

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu signé à Charm el-Cheikh, les forces de Résistance ont respecté, avec un engagement total, précis et de bonne foi, la mise en œuvre de l’accord. Elles ont remis les vingt soldats de l’occupation capturés vivants dans les 72 heures suivant le début de l’application. Elles ont également poursuivi les opérations de recherche minutieuses des corps des captifs « israéliens », en coordination quotidienne avec les médiateurs et le Comité international de la Croix-Rouge.

Et ce, malgré les conditions extrêmement difficiles sur le terrain engendrées par la guerre, le changement complet des caractéristiques de la bande de Gaza, la destruction de ses infrastructures, le contrôle par l’occupant de 60 % de sa superficie, le travail au milieu de centaines de tonnes de munitions non explosées larguées sur Gaza par l’occupant, le manque d’équipements suffisants pour les fouilles et le déblaiement des décombres (équipements dont l’occupant continue d’empêcher l’entrée), le martyre d’un grand nombre de combattants de la Résistance chargés de garder les prisonniers de l’occupant, ainsi que la vaporisation des corps de centaines de combattants et de civils palestiniens (et la possibilité que la même chose soit arrivée à certains prisonniers de l’occupant).

Malgré cela, le Mouvement a réussi à récupérer 24 corps sur 28. Par l’intermédiaire des médiateurs et de la Croix-Rouge, il a fourni les coordonnées des emplacements des autres corps situés dans les zones sous contrôle de l’occupant. Parallèlement, le Mouvement poursuit ses efforts intensifs pour retrouver les corps restants. Le Mouvement n’a laissé passer aucun des prétextes fabriqués par l’occupant, répondant à chacun d’entre eux, confirmant par ses actions et par les faits sur le terrain son engagement total envers le texte et l’esprit de l’accord.

Deuxièmement : les violations de l’occupation un mois après la signature de l’accord

Depuis la signature de l’accord, l’occupation n’a cessé de le compromettre et de le violer quotidiennement et à tout moment, tout en tentant de fabriquer des prétextes. Cela se manifeste par :

  1. Le meurtre et le ciblage de civils : 271 Palestiniens ont été tués à la suite de bombardements et de tirs délibérés des forces d’occupation. Les civils représentaient plus de 91% des victimes, dont 94% à l’intérieur de la ligne jaune et le reste à proximité. Parmi les martyrs figuraient 107 enfants, 39 femmes et 9 personnes âgées, soit 58% d’enfants, de femmes et de personnes âgées, ce qui illustre la politique continue de l’occupation consistant à tuer systématiquement la population non armée.
  2. Blessés : 622 citoyens ont été blessés par des bombardements et des tirs. 99% d’entre eux étaient des civils, dont 221 enfants, 137 femmes et 33 personnes âgées, soit 63 % de blessés parmi les enfants, les femmes et les personnes âgées, confirmant ainsi le caractère vindicatif et systématique des crimes de l’occupation.
  3. Arrestations : L’occupant a arrêté 35 Palestiniens, dont des pêcheurs en mer et d’autres personnes provenant de zones adjacentes à la ligne jaune. 29 d’entre eux demeurent en détention.
  4. Démolition de maisons à l’intérieur de la ligne jaune : L’occupant poursuit, quotidiennement et de manière systématique, la démolition de maisons situées à l’intérieur des zones qu’il contrôle, en dehors de la ligne jaune, en violation claire et explicite de l’accord. Ces violations se poursuivent sans interruption depuis un mois, entraînant une destruction généralisée des biens des citoyens dans cette zone.
  5. Dépassement de la ligne de retrait temporaire : L’occupant n’a pas respecté la ligne de retrait convenue pour la première phase. Il dépasse la ligne jaune sur une superficie estimée à 33 km², ce qui inclut des tirs à vue à des distances comprises entre 400 et 1 050 mètres à l’intérieur de la ligne, ainsi que l’incursion de véhicules militaires dans ces zones. L’occupant a également placé des blocs de béton dépassant la ligne jaune de distances comprises entre 200 et 800 mètres le long de la ligne temporaire.
  6. Empêchement de l’entrée de l’aide de l’UNRWA : En violation flagrante du texte de l’accord, l’occupant continue d’empêcher l’entrée de l’aide humanitaire fournie par l’UNRWA, ce qui a entraîné l’accumulation de plus de six mille cargaisons de fournitures vitales. L’UNRWA est considérée comme l’organisme le plus compétent et le plus professionnel pour distribuer l’aide humanitaire, grâce à ses soixante-dix-sept années d’expérience dans le domaine du secours et de l’aide aux réfugiés palestiniens dans ses différents secteurs d’activité.
  7. Restriction de l’entrée de l’aide et du carburant : L’occupation a délibérément et systématiquement violé les clauses de l’accord stipulant l’entrée d’au moins 600 camions d’aide par jour, dont 50 camions de carburant de tous types. L’aide humanitaire effective n’a pas dépassé 40% du nombre total de camions entrés au cours du premier mois, soit moins de 200 camions par jour. Les camions commerciaux représentaient 60% du total, dont une partie enregistrée comme aide alors qu’il s’agissait de camions commerciaux. Seuls 38 camions transportant de l’essence et 92 transportant du diesel ont été autorisés à entrer, soit 8,4% de la quantité convenue. Le carburant est l’oxygène nécessaire à la reprise de la vie : faire fonctionner les générateurs des hôpitaux, dégager les routes, assurer les moyens de transport et réhabiliter les infrastructures en pleine panne d’électricité totale. Cela confirme que l’occupation agit de manière calculée et systématique pour maintenir un état de paralysie et empêcher le retour à la vie. L’occupation continue également de fermer le passage frontalier de « Zikim », une route principale qui facilite et accélère l’entrée de l’aide en provenance du Royaume hachémite de Jordanie, aggravant la crise humanitaire. L’occupant contrôle aussi les types de marchandises autorisées à entrer, empêchant l’entrée de denrées alimentaires de base telles que la viande, la volaille, les œufs et le bétail, sauf en quantités minimes. En 31 jours, un seul camion d’œufs a été autorisé à entrer. Il empêche également l’entrée de tentes et de matériel d’hébergement malgré l’arrivée brutale de l’hiver ; ce qui est entré représente moins de 5% des besoins urgents de la bande de Gaza, exacerbant la crise humanitaire.
  1. Blocage persistant du redémarrage de la centrale électrique : Bien qu’un mois se soit écoulé depuis la signature de l’accord, les habitants de Gaza n’ont constaté aucune mesure concrète visant à redémarrer la centrale électrique, alors que le texte de l’accord stipule que les préparatifs en vue de son fonctionnement doivent commencer immédiatement après l’entrée en vigueur de l’accord. La bande de Gaza demeure ainsi dans un état de paralysie partielle affectant tous les aspects de la vie.
  2. Entrave à la réhabilitation des infrastructures : L’occupant continue d’empêcher l’entrée des équipements lourds et des matériaux nécessaires au déblaiement des décombres, et entrave l’entrée des fournitures nécessaires au fonctionnement des centrales électriques et des stations d’épuration, des systèmes d’égouts, des boulangeries et des hôpitaux. Il empêche également l’entrée des matériaux de construction et des équipements de défense civile nécessaires à la reconstruction, entravant systématiquement les efforts visant à réhabiliter les infrastructures et à rétablir la vie civile dans la bande de Gaza.
  3. Fermeture du point de passage de Rafah : Malgré l’accord prévoyant l’ouverture du point de passage de Rafah dans les deux sens à compter du 20 octobre 2025, celui-ci est resté fermé depuis le 18 mars 2025, alors que 21 jours se sont écoulés depuis la date convenue pour sa réouverture. Le gouvernement d’occupation continue d’empêcher les citoyens de voyager et de rentrer chez eux, aggravant les souffrances de milliers de personnes bloquées, de patients et d’étudiants, en violation directe des clauses de l’accord.
  4. Incitation des dirigeants de l’occupation à reprendre la guerre : Les responsables politiques, militaires et sécuritaires de l’occupation continuent d’inciter publiquement, presque quotidiennement, à reprendre la guerre et à ne pas respecter les termes de l’accord, au mépris flagrant de la communauté internationale et en défi ouvert aux dirigeants mondiaux qui, lors du sommet de Charm el-Cheikh, avaient affirmé la nécessité de stabiliser le cessez-le-feu. Une semaine après l’accord de cessez-le-feu, le cabinet de l’occupation a également voté pour renommer la guerre en « Guerre de la Résurrection », démarche révélatrice de sa détermination à poursuivre l’agression et de son rejet de la voie du cessez-le-feu et des efforts internationaux en faveur de la stabilité.
  5. Mutilation des corps des martyrs palestiniens : L’occupant a remis des dizaines de corps palestiniens brutalement mutilés, notamment des corps écrasés sous les chenilles de chars, ainsi que d’autres exécutés sur le terrain alors qu’ils étaient ligotés et les yeux bandés. Cela constitue un crime de guerre à part entière et une violation flagrante du droit international humanitaire.
  6. Détenus et disparus : L’occupant continue de manipuler la remise de la liste des noms de détenus palestiniens de Gaza ; un mois complet s’est écoulé sans qu’il ait fourni la liste définitive, comme l’accord l’exige. Il continue d’esquiver les médiateurs en transmettant, de temps à autre, des listes incomplètes, omettant des dizaines de détenus qu’il avait pourtant reconnus dans des listes antérieures, en répétant certains noms ou en incluant des personnes déjà libérées. Le Hamas affirme qu’il existe plus de 1 800 personnes disparues de Gaza dont le sort reste inconnu. L’occupant continue également de détenir l’infirmière Tasneem Marwan Al-Hams de Gaza, ainsi que des dizaines de femmes et d’enfants de Cisjordanie, et empêche les familles des détenus expulsés de rencontrer leurs proches libérés.

Au sein du Mouvement de résistance islamique (Hamas) et des forces de Résistance, nous affirmons notre engagement total envers l’accord signé à Charm el-Cheikh et envers notre responsabilité éthique et humanitaire vis-à-vis de notre peuple. Nous tenons l’occupant pour entièrement responsable de ses violations flagrantes et répétées. Nous appelons les médiateurs, les garants, les gouvernements et les organisations internationales de la société civile à prendre des mesures immédiates et sérieuses pour contraindre l’occupant à mettre fin à son agression, lever son siège, autoriser l’acheminement de l’aide et garantir au peuple palestinien ses droits à la sécurité, à la liberté et à la dignité.

Sur la base de l’engagement de la Résistance envers l’accord, le droit international et le droit international humanitaire, nous appelons les médiateurs, les garants, les pays, les organisations internationales et les peuples libres du monde à agir de toute urgence pour contraindre l’occupant à mettre en œuvre les clauses suivantes :

  1. Respect strict des clauses de l’accord de cessez-le-feu signé à Charm el-Cheikh, maintien de son application et prévention de toute violation.
  2. Cessation immédiate des meurtres, massacres et violations contre notre peuple à Gaza.
  3. Retrait conformément à la ligne temporaire convenue dans la première phase, et prévention de toute transgression sur le terrain ou de tous tirs à vue supplémentaires.
  4. Engagement à autoriser l’entrée des quantités d’aide et de carburant convenues dans l’accord, et prévention de toute réduction ou entrave.
  5. Permettre à l’UNRWA de travailler en toute liberté à l’intérieur de la bande de Gaza immédiatement, et lui permettre d’entrer et de distribuer l’aide humanitaire en tant qu’organisme le plus expérimenté et le plus compétent pour ce faire.
  6. Ouvrir et faire fonctionner le point de passage de Rafah dans les deux sens pour permettre aux citoyens de voyager et de rentrer chez eux, et lever immédiatement les restrictions qui y sont imposées.
  7. Ouvrir le passage de Zikim pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire et des secours via le Royaume hachémite de Jordanie, sans restrictions ni retards.
  8. Autoriser d’urgence l’entrée de 300 000 tentes afin de permettre aux citoyens de s’abriter immédiatement et de se protéger du froid hivernal rigoureux.
  9. Autoriser l’entrée des équipements et des machines nécessaires à la réhabilitation des infrastructures, et respecter le protocole humanitaire convenu.
  10. Cesser immédiatement la démolition et la destruction des maisons et des installations civiles dans les zones encore contrôlées par l’occupant.
  11. Autoriser l’entrée des équipements nécessaires au fonctionnement de la centrale électrique de Gaza, ainsi que l’entrée des quantités de diesel requises pour son fonctionnement.
  12. Divulgation complète et immédiate du sort et des données de tous les détenus et personnes disparues palestiniens de la bande de Gaza.
  13. Autoriser l’entrée des missions médicales, humanitaires et médiatiques, ainsi que des équipes de défense civile, afin qu’elles puissent fournir librement leurs services humanitaires et d’aide d’urgence.

Mouvement de résistance islamique (Hamas)

Lundi 19 Jumada al-Awwal 1447 de l’Hégire, correspondant au 10 novembre 2025

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Source : Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/…

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