© WFP/Maxime Le Lijour.
Le pain est prêt à être distribué par des agents du Programme alimentaire mondial (PAM)
dans le camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Deux ans après le début de la guerre, le silence des armes à Gaza redonne un souffle d’espoir, mais il s’accompagne d’une urgence humanitaire colossale. Pour Ramiz Alakbarov, haut responsable de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, le cessez-le-feu entré en vigueur le 9 octobre offre « une occasion de clore un sombre chapitre de l’histoire du conflit israélo-palestinien ».
Mais, a-t-il prévenu jeudi lors d’un débat public au Conseil de sécurité, « les dynamiques sont extrêmement fragiles » et « un retour au conflit doit être évité à tout prix ».
Fondé sur le plan de paix en 20 points du président américain Donald Trump, l’accord de cessez-le-feu a permis la libération de tous les otages israéliens encore en vie détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023 et de près de 2 000 prisonnier palestiniens. Rendu possible par la médiation des États-Unis, du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie, il symbolise la possibilité d’un tournant dans une enclave exsangue.
Une enclave en ruines
En deux ans de guerre, plus de 68 000 personnes ont été tuées à Gaza. Les mois de blocus imposé par les autorités israéliennes ont plongé la population du nord du territoire dans la famine, privant également les civils d’eau potable, de médicaments et de carburant. Les bombardements massifs ont détruit la majorité des immeubles résidentiels, hôpitaux, écoles et réseaux d’approvisionnement. Le cessez-le-feu met fin, pour l’heure, à ce cycle de siège et de dévastation, mais la reconstruction s’annonce titanesque.
« La destruction est au-delà de toute description », a confié M. Alakbarov.

© WHO. Un employé de l’OMS à Gaza prépare des fournitures médicales essentielles en vue de leur distribution.
Un plan d’urgence
Pour faire face à l’ampleur des besoins, l’ONU a conçu un plan d’urgence d’une durée de 60 jours, qui vise à restaurer les services de base dans l’enclave.
Depuis le cessez-le-feu, l’aide a augmenté de 46 %, selon les données de l’ONU. Mais cela ne couvre qu’une fraction de l’assistance nécessaire. « Beaucoup plus doit être fait », a insisté le diplomate, appelant à les autorités israéliennes à approuver des « corridors de secours fonctionnels », garantir un « accès sans restriction des biens essentiels », simplifier les procédures douanières, rouvrir tous les points de passages vers Gaza et garantir la sécurité du personnel humanitaire.
L’arrêt de la CIJ
Mercredi, la Cour internationale de justice (CIJ) a estimé qu’Israël est tenu de « faciliter l’aide humanitaire et de coopérer de bonne foi avec les Nations unies ». Un avis consultatif salué par M. Alakbarov, qui y voit un fondement juridique essentiel à la reprise de l’action humanitaire.
La Conférence du Caire pour la reconstruction de Gaza, qui aura lieu courant novembre à l’initiative de l’ONU, l’Égypte et l’Autorité palestinienne, doit désormais transformer la trêve en plan de relèvement. L’enjeu, selon lui, est de bâtir une reconstruction « dirigée par les Palestiniens », adossée à une coordination internationale solide.
Un équilibre fragile
Au-delà de la logistique et des chiffres, Alakbarov évoque la nécessité d’une volonté politique. « Nous sommes à un moment décisif mais précaire », affirme-t-il.
L’espoir renaît à Gaza, mais il repose sur des fondations instables – celles d’un territoire brisé où la paix reste à reconstruire, tout comme les murs, les écoles et la confiance.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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