Par IRNA

Analyse de la Syrie post-2024 : comment les interventions étrangères et l’occupation sioniste mènent à la partition et menacent la stabilité régionale.

La Syrie, en tant que l’un des pays cardinaux de l’Asie occidentale, est embourbée depuis plus d’une décennie dans une crise complexe dont les racines résident moins dans les troubles internes que, principalement, dans les interventions étrangères. Après les récents événements de décembre 2024, qui ont conduit à la chute du gouvernement de Bachar al-Assad et à la montée en puissance des groupes armés, le pays est entré dans une phase encore plus critique. Les interventions massives des puissances régionales et extra-régionales, l’occupation de territoires par le régime sioniste, les tentatives de fragmentation ethno-confessionnelle et la présence croissante des pays occidentaux ont transformé la Syrie en un « puzzle fragmenté ». Cet article analytique, en examinant en profondeur ces facteurs, démontre comment ces interventions non seulement menacent la stabilité de la Syrie, mais créent également un modèle d’instabilité pour l’ensemble de la région de l’Asie occidentale.

Interventions étrangères : De la guerre par procuration au changement démographique

Les interventions étrangères en Syrie, dès le début de la crise en 2011, ont agi comme le principal moteur de l’instabilité. Par exemple, en novembre 2024, des terroristes armés, en prenant le contrôle de villages à l’ouest d’Alep et en avançant sur 50 localités, avaient l’intention d’assiéger la ville d’Alep et de bloquer les autoroutes clés, une action clairement menée avec une coordination étrangère. Ces attaques, qui visaient la capitale économique de la Syrie, n’ont pas seulement détruit les infrastructures économiques, mais ont également révélé une stratégie plus large visant à paralyser l’économie du pays.

D’un point de vue analytique, ces interventions peuvent être examinées dans le cadre d’une « guerre par procuration » (guerre proxy). Les États-Unis, avec leurs sanctions paralysantes et leur soutien aux courants d’opposition, ont mis en œuvre la première étape du scénario du « régime souhaité par l’Occident ». La Turquie, par ses opérations militaires dans le nord de la Syrie, cherche à créer des « zones de sécurité » qui, en pratique, ont entraîné un changement démographique et une occupation. Ces actions ont transformé la Syrie en un « avertissement sérieux pour tous les pays de la région », où l’intervention étrangère non seulement viole les frontières, mais menace également l’identité nationale. Les conséquences économiques de ces interventions sont dévastatrices : les sanctions et les attaques contre les infrastructures ont conduit l’économie syrienne au bord de l’effondrement et ont causé plus de 600 000 morts – des victimes qui ont été « massacrées » par les armes occidentales et sionistes.

De plus, le rôle des pays étrangers dans le financement de groupes salafistes, comme Tahrir al-Cham, a ajouté une couche de complexité. Ces soutiens, qui ont commencé dès les premières années de la crise, ont transformé la Syrie en un champ de rivalités confessionnelles. Les analystes estiment que sans ces interventions, la crise interne se serait rapidement stabilisée, mais les puissances étrangères, en prolongeant la guerre, cherchent à redéfinir la carte de l’Asie occidentale. En conséquence, la Syrie est aujourd’hui confrontée non seulement à une menace militaire, mais aussi à une crise identitaire, où l’unité nationale s’érode sous l’ombre des interventions étrangères.

L’occupation de la Syrie par le régime sioniste : Du Golan au « Grand Israël »

Le régime sioniste, en tant qu’acteur principal, a profité des récents événements pour étendre son occupation. L’occupation des hauteurs du Golan depuis 1967 n’était que le début de cet expansionnisme ; aujourd’hui, avec de nouvelles avancées dans le sud de la Syrie, Tel Aviv a pénétré au cœur du pays. En mars 2025, les médias sionistes ont parlé d’un « nouveau pays en Asie occidentale » – une région actuellement sous contrôle druze avec le soutien d’Israël, et Soueïda, avec un demi-million d’habitants, est devenue une base d’occupation. Cette occupation est enclenchée et fait partie du plan de « partition de la Syrie », qui coïncide avec le « projet du Grand Israël » de Netanyahou.

D’un point de vue analytique, cette occupation ne peut être dissociée de la stratégie « Yinon » – le plan de division des pays arabes pour la sécurité d’Israël. Les frappes aériennes répétées contre les centres militaires et scientifiques syriens en décembre 2024, et l’avancée vers les provinces frontalières, constituent une violation flagrante des accords internationaux. Le Mont Hermon (Jabal al-Cheikh) et Quneitra, en tant que points stratégiques, sont désormais sous le contrôle total des sionistes, plaçant Damas à portée de tir direct. Ces actions ne sont pas seulement militaires, mais aussi économiques : le pillage des ressources en eau et agricoles du sud de la Syrie fait partie du programme du « Corridor de David » visant à connecter les zones occupées.

Les conséquences de cette occupation dépassent les frontières de la Syrie. Elle l’a transformée en un « champ de confrontation différée Israël-Turquie », où la rivalité pour l’influence augmente le risque d’une guerre régionale. De plus, le soutien d’Israël aux groupes locaux comme les Druzes a créé une couche de fragmentation ethnique, plaçant la Syrie au « carrefour de l’occupation et de la partition ». Finalement, cette occupation est un avertissement pour l’Axe de la Résistance : sans unité, la Syrie deviendra le « premier maillon » de la chaîne de désintégration de l’Asie occidentale.

Le scénario de partition de la Syrie : Fédéralisme ethnique et acteurs émergents

La Syrie d’aujourd’hui, au lieu de l’intégrité, est divisée en zones fragmentées sous le contrôle de différents groupes. La chute d’Assad en 2024 a accéléré cette partition et a placé la Syrie au « carrefour de la partition et de l’occupation ». Au sud, les Druzes contrôlent Soueïda avec le soutien sioniste ; au nord, la Turquie occupe les « zones de sécurité » ; et à l’est, les Kurdes gèrent les ressources pétrolières avec le soutien américain. Les rapports analytiques montrent que « la partition ‘molle’ de la Syrie a commencé depuis Soueïda », et cette étape vise à redéfinir l’État dans le cadre d’un fédéralisme ethnique.

Une analyse plus profonde de ce phénomène remonte au « plan de partition de la Syrie », qui complète le projet du « Grand Israël ». Les acteurs émergents, comme Tahrir al-Cham dirigé par Ahmed al-Charia (Jolani), en bloquant les routes menant à la région côtière et en assiégeant les Alaouites, ont rendu la menace de fragmentation ethnique réelle.

Les conséquences de la partition sont catastrophiques : l’émergence de guerres ethno-confessionnelles, comme le massacre des Alaouites, menace la stabilité régionale. L’économie syrienne, toujours sous l’ombre de la loi « César » (Trump), est dans l’attente d’une ouverture qui n’arrive jamais, et les sanctions complètent ce puzzle.

Présence massive des pays occidentaux : Des bases militaires à la diplomatie cachée

La présence occidentale en Syrie, allant des bases militaires secrètes américaines dans l’est (avec environ 900 soldats) à la diplomatie post-chute d’Assad, a doublé l’influence de Washington et de ses alliés. Les sanctions américaines, imposées sous prétexte de droits de l’homme, ont en pratique facilité le pillage des ressources pétrolières. La France et le Royaume-Uni, avec leurs délégations diplomatiques, cherchent également à « prendre pied dans la nouvelle Syrie ».

D’un point de vue analytique, cette présence fait partie du « scénario syrien » pour l’Asie occidentale : affaiblir le gouvernement central, soutenir les opposants, puis reconstruire sous supervision occidentale. La réouverture de l’ambassade de Syrie à Washington et la compétition pour Damas ont transformé la Syrie en un « marathon d’influence ». Tahrir al-Cham, en tant qu’« atout américain », fait avancer la stratégie de Washington et maintient l’économie syrienne en état de siège. Cette présence n’est pas humanitaire, mais géopolitique : se connecter aux marchés européens et africains via des « corridors » occupés.

La voie de la libération des griffes de la partition

La Syrie est au bord de la partition complète, où les interventions étrangères, l’occupation sioniste, la fragmentation ethnique et l’influence occidentale menacent l’unité nationale. Cette situation n’est pas seulement une sonnette d’alarme pour Damas, mais pour toute l’Asie occidentale : la répétition du scénario syrien dans d’autres pays de la région n’est pas impensable. Cependant, l’histoire a montré que la résistance est la clé de la victoire. Une Syrie unie est une nécessité pour la stabilité mondiale, et le renforcement de la diplomatie régionale, le soutien à l’unité nationale et l’opposition aux interventions sont les seuls moyens d’y parvenir.

Source : IRNA
https://fr.irna.ir/news/…

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