© UNOCHA/Olga Cherevko.
Un camion transportant de l’aide traverse le poste frontière de Kerem Shalom pour entrer à Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
À Gaza, le cessez-le-feu permet aux agences humanitaires de l’ONU d’apporter davantage de nourriture aux personnes qui en ont désespérément besoin – mais un accès plus large est nécessaire pour contenir la propagation de la famine.
Depuis l’instauration du cessez-le-feu le 10 octobre, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu acheminer plus de 6.700 tonnes de nourriture, soit de quoi nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines, a déclaré mardi Abeer Etefa, responsable régionale principale de la communication de l’agence onusienne.
« Les livraisons quotidiennes se poursuivent et atteignent désormais en moyenne 750 tonnes », a précisé Mme Etefa à des journalistes à Genève. « C’est bien mieux qu’avant le cessez-le-feu, mais cela reste bien en deçà de notre objectif, qui est d’environ 2.000 tonnes par jour ».
La porte-parole du PAM a expliqué qu’à moins que tous les points de passage frontaliers ne soient utilisés, atteindre cet objectif est « quasiment impossible ».

© UNOCHA/Charlotte Cans. Du pain est préparé dans une boulangerie à Deir Al Balah, à Gaza.
Atteindre le nord de l’enclave
Actuellement, seuls les points de passage de Kerem Shalom et Kissufim, dans le sud, sont ouverts, et les « graves destructions » entravent l’accès du sud au nord, où l’état de famine a été déclaré en août.
« Nous avons besoin d’Erez, de Zikkim, et de la réouverture de ces points de passage frontaliers », a insisté Mme Etefa.
“Les gens sont optimistes. C’est un optimisme prudent.”
Abeer Etefa du @WFP décrit la situation humanitaire à #Gaza : 6 700 tonnes de nourriture distribuées, mais l’objectif reste loin d’être atteint. 🎥👇 pic.twitter.com/TJDbQ9XIpi— ONU Genève (@ONUGeneve) October 21, 2025
Atteindre le nord de Gaza avec des convois de grande envergure est une priorité.
« Nous avons dégagé les routes vers le nord », a-t-elle ajouté. Les débris aux points de passage frontaliers ont été retirés afin de pouvoir rejoindre Gaza-ville, où la situation est particulièrement critique.
« Mais nous avons besoin de la réouverture de ces points de passage pour pouvoir accueillir des convois de grande envergure ».
Nouveaux points de distribution
Le PAM a commencé à rétablir son système de distribution alimentaire, avec pour objectif d’étendre l’aide à 145 points de distribution dans toute la bande de Gaza. Quelque 26 points de distribution ont déjà été rétablis.
« La réponse a été vraiment impressionnante », a dit Mme Etefa, décrivant les réactions de la population aux distributions alimentaires. « Les gens se présentent en nombre, reconnaissants de l’efficacité de la distribution de l’aide alimentaire » ainsi que de la « dignité » avec laquelle ils peuvent faire la queue et obtenir rapidement leurs rations alimentaires.
L’impact est significatif, en particulier pour « les plus vulnérables, les femmes, les ménages dirigés par une femme et les personnes âgées ».
Optimisme prudent
La population est optimiste, mais un « optimisme prudent » règne quant à la durée des conditions actuelles, a déclaré la responsable onusienne. Les bénéficiaires de l’aide alimentaire ont tendance à ne consommer qu’une partie de leurs rations et à conserver le reste en cas d’urgence, « car ils ne sont pas très sûrs de la durée du cessez-le-feu ni de la suite des événements ».
« La paix est fragile », a-t-elle souligné.
À cette difficulté s’ajoute le prix prohibitif des denrées alimentaires à Gaza, et les approvisionnements ne sont toujours pas suffisants « pour être abordables », a-t-elle ajouté. « L’accès à la nourriture reste un problème majeur… les gens peuvent trouver de la nourriture au marché, mais elle est inaccessible car extrêmement chère ».
Soutien aux personnes souffrant de faim
Le PAM soutient les personnes les plus exposées à l’insécurité alimentaire grâce aux paiements numériques, qui ont permis à ce jour à quelque 140.000 personnes d’acheter de la nourriture sur les marchés locaux. L’objectif est de doubler le programme dans les semaines à venir.
La porte-parole du PAM a réitéré les appels de l’agence pour que des fournitures commerciales soient acheminées dans l’enclave et complètent l’aide. « L’aide humanitaire ne sera pas la seule solution pour faire face à la malnutrition sévère et assurer un panier alimentaire complet », a-t-elle expliqué.
Seule la mise en œuvre intégrale du cessez-le-feu permettra au PAM d’intervenir à l’échelle requise pour cette crise, a-t-elle souligné. « Maintenir le cessez-le-feu est vital ». « C’est vraiment… le seul moyen de sauver des vies et de lutter contre la famine dans le nord de Gaza ».
Cisjordanie : violence des colons pendant la récolte des olives

© UNRWA.
La production d’olives et d’huile d’olive en Cisjordanie est un élément important de la culture palestinienne.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a mis en garde contre une augmentation alarmante de la violence et des restrictions imposées par les colons et les forces de sécurité israéliens contre les agriculteurs palestiniens, alors que la saison cruciale de la récolte des olives commence en Cisjordanie.
« La violence des colons a grimpé en flèche en ampleur et en fréquence, avec l’acquiescement, le soutien et, dans de nombreux cas, la participation des forces de sécurité israéliennes – et toujours en toute impunité », a déclaré mardi Ajith Sunghay, chef du bureau du HCDH dans le territoire palestinien occupé.
Au cours du seul premier semestre 2025, 757 attaques de colons ont fait des victimes ou causé des dégâts matériels, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période l’an dernier.
« Deux semaines après le début des récoltes 2025, nous avons déjà constaté de graves attaques de colons armés contre des hommes, des femmes, des enfants et des militants de la solidarité palestinienne », a ajouté M. Sunghay.
Moyen de subsistance et patrimoine
« Ici, l’olivier n’est jamais seulement qu’un arbre », a rappelé le haut responsable onusien. « Il est un moyen de subsistance et un patrimoine, une résilience et une économie, et un lien historique qui relie les Palestiniens à la terre ».
Il a indiqué que jusqu’à 100.000 familles dépendent de la récolte des olives pour leur subsistance, la décrivant comme « le pilier économique des communautés rurales palestiniennes ».
Le HCDH travaille avec ses partenaires pour renforcer la surveillance, fournir une assistance juridique et assurer la protection des agriculteurs et des propriétaires fonciers.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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