Discours de Benyamin Netanyahu à l’Assemblée générale des Nations unies vu depuis la délégation de l’Etat de Palestine, 27 septembre 2024 © UN Photo/Loey Felipe
Communiqué de l’AFPS
Le 18 septembre 2024, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait une résolution historique : elle exige qu’Israël mette fin à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé au plus tard dans un délais de 12 mois, à savoir le 18 septembre 2025.
La force de cette résolution, c’est qu’elle demande à tous les États membres de s’acquitter des obligations que leur fait le droit international et qu’elle définit les modalités précises et les mesures qu’ils doivent prendre pour mettre fin dans les plus brefs délais à la présence illicite de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé
La date butoir est passée et comme c’était prévisible, non seulement Israël n’a pas mis fin à sa présence illégale en territoire palestinien occupé mais il n’a cessé de l’accroître de la manière la plus violente qui soit en pratiquant crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime de génocide, en accélérant la colonisation de la Cisjordanie, en armant les colons, en détruisant villages et maisons.
Ce qui était prévisible aussi mais d’autant plus regrettable, c’est que la plupart des États ayant voté cette résolution, ne se sont pas acquittés de leurs obligations : prendre des mesures, notamment des sanctions à l’égard d’Israël mais aussi des entreprises et ressortissants français qui contribuent à maintenir la situation illégale d’occupation et de colonisation. Ce qui est le cas notamment des binationaux qui servent dans l’armée d’occupation ou vivent dans les colonies. Mais aussi, des entreprises françaises qui, comme la BNP, qui financent Elbit Systems, société d’armement israélienne, contribuent à maintenir l’occupation et la colonisation. Ces États n’ont pas non plus cessé le commerce des armes ou rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, ni interdit l’importation des produits des colonies, comme ils en ont la possibilité mais également l’obligation.
Nous devons constater que notre gouvernement, que nous avons interpellé depuis des mois sur ces questions, n’a pris aucune des mesures qu’il a pourtant approuvées en votant cette résolution. Saluons certains États européens et particulièrement l’Espagne, qui viennent de prendre plusieurs de ces mesures, prouvant une réelle volonté politique. Nous invitons la France à suivre ce chemin et celui des États membres du Groupe de La Haye, dont le premier objectif est précisément l’application de cette résolution et qui ont proposé à la conférence de Bogotá des mesures concrètes pour mettre fin au génocide en cours à Gaza.
Pire, la France, qui s’est proposée pour co-présider la conférence qui devait mettre en application les mesures préconisées dans la résolution, l’a complètement détournée de ses objectifs initiaux pour mettre uniquement en exergue la « solution à deux États ». Aucune des obligations des États pour mettre fin à l’occupation et la colonisation, ne figure dans la Déclaration de New York issue de la conférence de juillet et votée par une très large majorité le 12 septembre 2025.
Alors qu’un génocide est en cours à Gaza depuis bientôt deux ans, que le nettoyage ethnique et la colonisation progressent en Cisjordanie, la France, pour s’exonérer des sanctions – dont on sait qu’elles sont les seules à pouvoir avoir un effet sur Israël – a concentré son activité diplomatique sur la reconnaissance de l’État de Palestine ; une reconnaissance, demandée par le Parlement français depuis 2014 et par le mouvement de solidarité depuis des décennies et qui arrive bien tard mais que nous avons saluée.
Il faut cependant poser la question de savoir quel est cet État que la France s’apprête à reconnaître : un État dont le territoire est occupé et colonisé et dont le peuple vit sous le régime d’apartheid israélien depuis des décennies. Un État dont la moitié du peuple est réfugié ou en exil parce qu’Israël refuse de reconnaître son droit au retour pourtant voté par l’ONU en 1948. Il convient également de rappeler que l’autodétermination est un droit inaliénable et inconditionnel et que le cadre dans lequel certains entendent reconnaître l’État de Palestine porte en lui une entrave à cette reconnaissance effective.
Pour que cette reconnaissance change la vie des Palestiniens, qu’elle contribue à l’exercice de l’autodétermination du peuple palestinien il est impératif que le 22 septembre marque le début et non la fin d’un processus. Les recommandations de la résolution du 18 septembre 2024 doivent être respectées : l’application des résolutions de l’ONU, la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid, le droit au retour des réfugiés et des sanctions contre Israël pour lui imposer le droit. Faute de quoi ce serait un mauvais coup porté à l’autodétermination du peuple palestinien.
Le Bureau National de l’AFPS,
le 19 septembre 2025
Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…
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