Discours du Secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, lors de la cérémonie d’hommage à Sayed Abbas Ali Moussaoui, le 25 août 2025.

Note : La première partie de ce discours, non traduite, rendait hommage à Sayed Abbas Ali Moussaoui, un savant libanais décédé la semaine précédente. Dans la section politique traduite ci-dessous, Naïm Qassem est plus virulent que jamais, raillant le gouvernement libanais pour sa trahison, sa servilité et son impuissance, du moins entre les lignes, le Hezbollah étant toujours resté attaché à l’unité nationale, même au cœur des tempêtes.

Source : naimkassem.com.lb

Traduction : lecridespeuples.substack.com

[…] Troisièmement, le 28 août 2017, le plateau (de Ersal, à la frontière libano-syrienne) a été libéré lors de la bataille de Fajr al-Jroud. Cette bataille, menée par l’armée libanaise en coopération avec la Résistance islamique — le Hezbollah —, a réalisé cette grande victoire.

Nous rappelons ici que cette bataille contre les takfiris, Daech et leurs alliés, a été menée sur décision ferme de l’ancien président de la République, le général Michel Aoun. Cet homme audacieux et courageux a pris la décision de lancer la bataille de Fajr al-Jroud, malgré les pressions américaines qui refusaient toute coopération entre l’armée et la Résistance. Il a néanmoins insisté pour mener cette bataille, et la coordination s’est faite entre le Hezbollah et le commandement de l’armée libanaise, représenté à l’époque par le général Joseph Aoun, qui a pleinement coopéré. C’est donc un exemple de stratégie défensive, dans lequel la Résistance constitue un soutien à l’armée libanaise dans les grandes missions de libération.

Quatrièmement, Israël a bombardé le Yémen. Comme d’habitude, il a frappé des installations civiles et tué des civils. Il cible l’électricité, les bâtiments, les habitants et les innocents. Israël est le plus grand criminel qui soit. Israël, qui commet un génocide à Gaza sous les yeux du monde entier, pouvait-on s’attendre à autre chose de sa part qu’à ces crimes au Yémen ?

Voir Assassinat de ministres yéménites : quand les médias normalisent les crimes d’Israël 

Mais ici, nous saluons le cher Yémen qui adopte une position héroïque, exceptionnelle et rare aux yeux du monde entier, et qui restera dans l’histoire comme le seul à s’être dressé avec une telle fermeté et une telle fierté pour soutenir le peuple de Gaza et la Palestine.

Où sont les Arabes ? Où sont les musulmans ? Où est le monde libre pour se tenir aux côtés de Gaza ? Quoi qu’il en soit, c’est cette position qui mènera à la victoire, si Dieu le veut. Quelle que soit l’hubris d’Israël, cette entité finira par tomber, si Dieu le veut.

J’en viens maintenant à la section politique de mon discours, que je diviserai en trois parties.

Premièrement : le Liban doit rétablir sa souveraineté sur son territoire. Tous les problèmes dont nous souffrons proviennent de l’ennemi israélien et de l’occupation, ainsi que du soutien américain qui couvre toutes les atteintes au Liban et provoque la poursuite de l’occupation et de l’agression.

Si nous voulons résoudre nos problèmes au Liban, il faut un commencement. Et ce commencement consiste à rétablir la souveraineté nationale : mettre fin à toute agression, obtenir le retrait israélien des territoires occupés, entamer la reconstruction et libérer les prisonniers. Sans ce commencement, nous ne pourrons pas résoudre nos problèmes.

Le gouvernement actuel a la responsabilité d’élaborer un plan politique, médiatique, militaire et opérationnel pour rétablir la souveraineté. Il n’y a pas de stabilité sans souveraineté, pas de développement sans souveraineté, pas de redressement sans souveraineté. La souveraineté est la priorité absolue, et le gouvernement doit assumer cette tâche et cette responsabilité.

J’invite le gouvernement libanais à tenir des réunions de discussion intensives sur la manière de rétablir la souveraineté et à étudier des plans et programmes : diplomatie, armement de l’armée libanaise, décision de guerre et de paix, stratégie de sécurité nationale, stratégie de défense, et tout ce qui peut aider le gouvernement à rétablir la souveraineté de ce pays.

J’invite également les partis, les élites et les personnes influentes au Liban à aider le gouvernement dans sa réflexion et dans l’élaboration de plans. Diffusez vos propositions sur les réseaux sociaux et dans les médias, transmettez-les au gouvernement afin qu’il voie qu’il existe de nombreuses suggestions réalisables et susceptibles d’être prises en charge.

Consacrez cette semaine à cela. Disons du lundi (25) au dimanche (31 août) : consacrez cette semaine à présenter des propositions au gouvernement. Exigez-le, même si vous l’inondez de suggestions. Le gouvernement et les ministres ont des sites et comptes de réseaux sociaux : inondez-les de vos propositions. Interpellez-les, exhortez-les, dites-leur que vous êtes présents. Remplissez les écrans et les médias de revendications pour la souveraineté. C’est une condition essentielle qui doit être remplie.

Écrivez des articles, diffusez cette priorité. Et même si les étrangers sont dérangés par votre sentiment national et souverain qui imprègne tout le Liban, ne quittez pas la scène libanaise, ne quittez pas l’espace libanais, ne quittez pas les médias libanais, tant que la souveraineté n’est pas la revendication fondamentale à laquelle œuvre le gouvernement.

J’ai choisi un slogan qui pourrait convenir à être diffusé : « Nous demandons au gouvernement libanais de rétablir la souveraineté nationale. » Je répète : « Nous demandons au gouvernement libanais de rétablir la souveraineté nationale. »

Travaillons sous ce slogan pendant au moins une semaine, afin que ce gouvernement ressente que nous sommes avec lui dans la souveraineté, et qu’il est responsable de travailler pour cette souveraineté.

Je sais que certains de nos frères me reprocheront cela et diront : « Tu aurais dû nous donner ce slogan plus tôt, pour que nous nous préparions, que nous agissions d’une certaine manière, que nous soyons présents à un niveau général. » En réalité, j’ai préféré proposer ce slogan ainsi, pour que le résultat, la semaine prochaine, soit spontané et naturel, et qu’il reflète l’intérêt des gens et de toutes les forces pour la question de la souveraineté nationale.

Deuxièmement : j’ai entendu un certain nombre d’analystes et de partis affirmer que la Résistance avait rempli sa mission et qu’elle n’avait plus de raison d’être. Pourquoi ? Selon eux, c’est parce qu’elle ne pourrait plus dissuader l’ennemi israélien ni lui infliger de lourdes pertes, et qu’il n’y aurait donc plus lieu qu’elle protège le pays comme elle l’a fait durant plus de quarante ans.

Il semble qu’ils ne comprennent ni le sens de la Résistance, ni ce qu’elle accomplit. Aujourd’hui, je vais vous parler de ce qu’est la Résistance.

La résistance vise à la défense et à la libération. La résistance, c’est le peuple et ses habitants. La Résistance, c’est la foi et la volonté. La Résistance, c’est la patrie et l’honneur. La Résistance, c’est la fierté et la persévérance. Cette Résistance est tout le contraire de l’humiliation, de la capitulation, de la soumission et de l’acceptation des diktats étrangers. Voilà ce qu’est la Résistance.

La Résistance, c’est le sacrifice du sang, de l’argent, des blessures, de l’emprisonnement. La Résistance n’est pas l’armée d’un État, mais le soutien de l’armée nationale. Elle ne la remplace pas, mais la renforce et l’aide, et l’armée demeure la première responsable de la défense de la patrie. Il faut armer cette armée, la soutenir, lui confier la responsabilité : c’est elle qui doit protéger le pays. La Résistance est un facteur auxiliaire.

Selon cette définition, la Résistance n’a pas perdu sa mission. On entend dire : « La résistance n’a pas protégé contre l’agression, et la preuve en est ce qui s’est passé. » Mais quels sont ces propos (insensés) ? Qui a dit que la Résistance empêche l’agression ? La Résistance est née pour faire face à l’agression. Pourquoi existe-t-elle ? Parce que l’agression existe, et elle constitue une réaction à cette agression.

Ils disent : « Israël attaque, et vous n’avez pas pu empêcher l’agression. » Mon frère : nous faisons face à l’agression, nous ne l’empêchons pas. Pour empêcher l’agression, il faut des affrontements répétés, infliger de lourdes pertes à l’ennemi, des sacrifices et de la patience, la coopération de l’armée, du peuple et de la Résistance pour confronter l’ennemi. Ce n’est qu’après un certain temps que nous pouvons établir une équation qui empêche l’agression ennemie.

Mais l’essence de la Résistance, c’est de faire face à l’agression, pas de l’empêcher. Elle ne peut dire : « En tant que Résistance, j’empêcherai toute agression. » L’agresseur attaquera forcément. La Résistance est la réaction à cette l’agression. La Résistance affronte l’agression, la repousse, chasse l’ennemi, entrave ses objectifs. Voilà la Résistance. Elle n’empêche pas l’agression si l’ennemi a décidé d’attaquer, mais elle l’affronte. Je vais expliquer dire où réside le malentendu.

Au Liban, nous avons une Résistance exceptionnelle, grande, efficace, victorieuse, éclatante aux yeux du monde. Car elle a réussi, de façon unique par rapport à toutes les Résistances dans le monde, à dissuader véritablement Israël. De 2006 à 2023, soit 17 ans, cette Résistance a tenu Israël à distance : Israël n’osait pas s’approcher. C’est un exploit inédit. Ordinairement, la Résistance, c’est un va-et-vient permanent, des combats incessants, jusqu’à ce qu’Israël se retire. Mais dans le cas du Hezbollah et de tous les résistants honorables qui le composent et le soutiennent, nous avons réussi, grâce à la triade Armée-Peuple-Résistance, à dissuader Israël pendant 17 ans. Et avant cela, durant 6 ans, de 2000 à 2006, il y avait déjà une forme de dissuasion. Et avant cela, en 2000, Israël s’est retiré sans accord, sans conditions : c’est un fait rarissime dans l’histoire des résistances.

La Résistance a donc accompli des résultats exceptionnels, inédits. Après de tels résultats, pouvons-nous accepter moins ? Devons-nous accepter la disparition de la Résistance ? Quelle est l’alternative ? C’est de se livrer à Israël, de capituler devant Israël, d’abandonner vos capacités et vos potentialités. Voilà l’alternative.

Ce qui s’est produit dans le passé, ce qu’a accompli le Hezbollah au Liban, est une providence divine que les résistances, habituellement, ne parviennent pas à accomplir. Qu’il soit clair : Israël peut occuper, détruire, tuer. Mais nous l’affronterons par la défense et le sacrifice, afin qu’il ne s’installe pas et n’atteigne pas ses objectifs. Nous en sommes capables, et cela continuera.

Sans la Résistance, Israël aurait pu atteindre la capitale Beyrouth, comme il a atteint Damas. Sans la Résistance, il aurait occupé 600 km², comme il l’a fait dernièrement Syrie. Or il est bloqué sur quelques collines par la Résistance. Pensez-vous qu’Israël se contente de ces cinq collines, devenues sept ? Non : il a un plan pour l’avenir, il applique une tactique d’occupation. S’il est limité à ces collines, c’est parce que la Résistance l’a dissuadé d’aller plus loin, comme elle l’a dissuadé d’avancer et de lancer une invasion de grande ampleur, et de poursuivre son agression comme auparavant.

Aujourd’hui, la Résistance n’a pas seulement une mission, mais une mission plus grande, plus essentielle encore. Elle restera un rempart infranchissable qui empêchera Israël d’atteindre ses objectifs. Israël ne pourra pas se maintenir au Liban, ni réaliser son projet expansionniste à travers le Liban.

Dieu le Très-Haut dit : « « Notre Parole a déjà été prononcée à l’égard de Nos serviteurs envoyés : ils seront assurément secourus, et Nos armées l’emporteront sans aucun doute. »(Coran 37, 171-173)

Troisièmement et enfin : le gouvernement libanais a pris la décision funeste de désarmer la Résistance et le peuple de la Résistance, alors que l’agression israélienne et ses visées expansionnistes se poursuivent, sous la supervision coupable des États-Unis. Cette décision gouvernementale est anticonstitutionnelle, et elle a été prise sous la dictée des États-Unis et d’Israël. Si ce gouvernement persiste dans cette voie, il ne aura trahi la souveraineté du Liban, à moins qu’il ne revienne sur sa décision. Et revenir sur cette décision serait une vertu.

Voir Naïm Qassem : les appels au désarmement du Hezbollah sont anticonstitutionnels et ne servent qu’Israël

Quant à l’action américaine, nous la considérons comme une entreprise de destruction du Liban, une incitation à la discorde. Jusqu’à présent, les États-Unis imposent des sanctions au Liban. Ils nous privent jusqu’à aujourd’hui de gaz. Ils œuvrent jour et nuit pour empêcher la reconstruction et bloquer l’arrivée de l’aide promise par divers pays qui ont déclaré publiquement leur disposition à soutenir le Liban, mais qui en sont empêchés parce que les États-Unis ne veulent pas que le Liban se relève.

Les États-Unis fournissent à l’armée libanaise juste assez d’armes pour mener des combats internes, mais ils lui interdisent l’accès aux armes qui permettraient d’affronter Israël. C’est interdit. Les États-Unis empêchent le pays d’obtenir l’armement qui le protégerait.

Que font donc les États-Unis ? Certains vantent leurs mérites et affirment qu’ils « font le bien ». Mais que font-ils en réalité ? Que Dieu les maudisse : ils « font le bien » pour eux-mêmes, ils pillent le pays. Depuis les événements de 2019, soit près de six ans, ils travaillent jour et nuit. Tous les désordres, les conséquences, les perturbations et l’effondrement qui ont frappé le pays ont été orchestrés et supervisés par eux. Ils envoyaient des personnes rencontrer des ONG pour leur apprendre comment manifester. Et si les manifestations n’avaient aucun effet sur le pays ni sur le gouvernement, il n’y avait aucun problème à ce que du sang soit versé : car le sang versé lors des manifestations contribue, selon eux, à créer des solutions révolutionnaires et fondamentales et permet de réussir.

Au sujet du mouvement de 2019, voir Manifestations au Liban : Nasrallah analyse le mouvement et explique son soutien au gouvernement 

Ces Etats-Unis qui s’ingèrent dans les affaires du Liban ne sont pas dignes de confiance ; ils représentent même un danger pour le Liban. Trump veut établir une zone économique à Gaza et en expulser les habitants ; et maintenant, selon Axios, il veut créer une zone économique dans le Sud-Liban pour en chasser les habitants et l’offrir à l’entité israélienne. Netanyahou veut le « Grand Israël » qui engloberait le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Irak et l’Égypte, en plus de la Palestine, toute la Palestine. N’entendez-vous pas ce qu’ils disent ? N’avez-vous pas vu ce qu’ils ont fait dernièrement ? N’avez-vous pas tiré les leçons des résultats ? Vous voulez le retrait des armes qui ont libéré le pays ? Alors arrêtez l’agression ! Si vous voulez étendre votre souveraineté, arrêtez l’agression ! Si vous agissez dans l’intérêt du Liban, pourquoi désarmer la Résistance ?

Vous vous dressez contre ceux qui ont sacrifié dix mille moudjahidines, hommes, femmes, enfants et vieillards durant les dernières décennies, et surtout, durant la période du Déluge d’al-Aqsa et après, environ cinq mille martyrs, au premier rang desquels le maître des martyrs de la Oumma, Sayed Hassan Nasrallah — que Dieu lui fasse miséricorde —, ainsi qu’Al-Safi al-Hashimi, les commandants, les martyrs et le peuple. Tous ont offert leurs sacrifices pour la dignité et la souveraineté du Liban. Et maintenant, vous voulez profaner leur mémoire ? Vous affronteriez ceux qui ont libéré le pays ? Au lieu de vous tenir derrière eux ? Au lieu de les soutenir ? Au lieu de vous appuyer sur eux, comme cela fut le cas lors de la bataille de Fajr al-Juroud et tout au long du parcours précédent ?

Sachez-le : nous n’abandonnerons pas les armes qui nous ont rendus fiers. Nous n’abandonnerons pas les armes qui nous protègent de notre ennemi. Nous ne permettrons pas à Israël de se promener librement dans notre pays, de tuer les résistants et de confisquer le Sud. Rappelez-vous que ceux qui ont servi le projet d’Israël n’ont pas été servis par Israël. L’expérience de Lahad et de Haddad (collaborationnistes libanais durant l’occupation du pays par Israël, abandonnés à la Libération) est là pour le prouver.

Restons donc unis, coopérons. Ces armes sont notre âme, notre honneur, notre terre, notre dignité et l’avenir de nos enfants. Nous sommes tous unis sur cette terre : le Hezbollah, le mouvement Amal, les forces alliées, le peuple libanais, les habitants du Sud, de la Békaa, du Mont-Liban, du Nord, de la banlieue de Beyrouth et de Beyrouth. Nos partisans sont nombreux : ils représentent plus de la moitié du peuple libanais, sans compter les forces politiques influentes. Tous ensemble, ils protègent les armes pour protéger le Liban, la Résistance libanaise, les habitants, le peuple et la dignité du Liban. Celui qui veut nous désarmer veut arracher notre âme. Et si cela se produit, alors le monde verra quelle est notre force. Et jamais nous ne connaîtrons l’humiliation (slogan de l’Imam Hussein).

Vous demandez : « Que faire ? » La feuille de route est devant vous. Expulsez l’ennemi de notre terre. Expulsez-le, mettez fin à l’agression, libérez les prisonniers et commencez la reconstruction. Voilà la feuille de route. Ensuite, après cela, venez discuter de la stratégie défensive.

***

Au sujet des prisonniers libanais détenus en Israël, voir cette Déclaration du Hezbollah du 21 août :

« Comme le peuple libanais, nous avons été surpris par l’annonce faite par l’ennemi israélien selon laquelle il avait reçu un Israélien des autorités libanaises dans une démarche unilatérale, au cours de laquelle le Liban n’a récupéré aucun de ses citoyens détenus par l’ennemi. Cela soulève de sérieuses questions et des soupçons quant à la négligence des autorités et à leur incapacité à saisir l’occasion qui s’offrait d’organiser un échange de prisonniers avec l’autre partie.

Ce qu’ont fait les autorités libanaises dans cette affaire est condamnable, répréhensible et choquant pour la population. Cela doit faire l’objet d’interrogatoires et de comptes à rendre de la part des instances concernées, car cela reflète l’imprudence et l’irresponsabilité de ceux qui ont géré ce dossier national hautement sensible dans des circonstances critiques.

Ce qui s’est passé révèle de manière claire et flagrante l’incapacité des autorités responsables à assumer correctement leurs devoirs, en particulier dans une affaire aussi grave et cruciale que celle des prisonniers et détenus dans les prisons de l’ennemi. Cela a profondément choqué leurs familles et leurs proches, leur envoyant un message de honte et de trahison — à eux et au peuple libanais — leur montrant que leur État est indifférent et incapable d’exploiter ses cartes de force, les gaspillant librement, tandis que l’ennemi occupant persiste dans ses crimes, ses agressions et ses violations.

Les responsables concernés au sein de l’autorité doivent exposer au peuple libanais, et en particulier aux familles des prisonniers, toute la vérité sur ce qui s’est passé. De plus, les autorités judiciaires et sécuritaires compétentes doivent ouvrir une enquête approfondie pour établir ce qui s’est réellement produit et prendre les mesures nécessaires en conséquence. »

***

Certains ont dit : « Un pas de notre part, un pas de leur part. Et vous, en tant que parti, commencez par un pas. » Mais tout ce que nous avons accompli en huit mois, et depuis le cessez-le-feu, tout ce que nous avons offert dans le Sud (le désarmement du Hezbollah au sud du Litani), n’est-ce pas déjà un pas ? Faites-vous confiance à cet ennemi israélien ? Et aux Etats-Unis qui le soutiennent ? Ils ne sont pas dignes de confiance. Donc, pas de « un pas de notre part contre un pas de votre part », non à ce processus qui n’appelle qu’à des concessions (de la part du Hezbollah et du Liban, sans contrepartie concrète). Qu’ils appliquent l’accord (de cessez-le-feu), qu’ils fassent ce qui leur incombe, et ensuite nous discuterons de la stratégie défensive.

Le petit Akhtal, poète libanais (1885-1968, de son vrai nom Saïd Aql Richa), dit :

Ceux qui sont morts ont une excuse, pas ceux qui se sont rendus.
Si la gloire est détruite et la forteresse profanée,
Il en est de même pour l’édification de la gloire d’une patrie :
Pour celui qui manie l’épée ou qui manie la plume.

Respectez donc ce que nous avons convenu, ô gouvernement, car nous vous tenons compte de ce que vous nous avez promis. Obligez Israël, tenez bon ! Ne tournez pas le dos en disant : « On nous met la pression ». Dites-leur : « Nous ne pouvons pas ». Dites-leur : « La situation est difficile ». Mon frère, qui vous demande de nous faire face, alors que vous n’en êtes pas capables ? On vous demande de tuer votre famille, de détruire votre pays et vos forces, et vous leur répondez : « À vos ordres » ? Est-ce seulement concevable ? Non, ne dites pas « À vos ordres » !

Et même si vous leur dites : « À vos ordres », vous n’en êtes pas capables ! Il est préférable et plus honorable de dire dès le début que vous n’en êtes pas capables, plutôt que de montrer ensuite que vous êtes incapables. Si vous leur dites : « Nous ne pouvons pas », n’ayez pas peur, n’ayez pas peur pour vos sièges. Vos sièges sont garantis. Ils ne trouveront pas mieux que vous, ni d’autres pour vous remplacer. Si vous agissez en héros et en courageux, soyez sûrs qu’ils seront privés de toute alternative. Et même si d’autres venaient, ils ne pourraient rien faire.

Soyez donc courageux et tenez bon. Nous vous soutiendrons dans cette position noble. Nous serons avec vous. Nous construirons ensemble notre patrie avec nos moyens et capacités. Qu’il est doux de manger le pain gagné à la sueur de son front, et qu’il est amer (pour un convive) de manger des mets raffinés alors même que des pieds oppresseurs lui écrasent la tête.

Que Dieu vous honore de Sa gloire, et qu’Il humilie les indignes.

Et que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions.

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Source : Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/…

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