Rapport du CPI

Gaza – Centre palestinien d’information

Malgré l’intensification de l’agression sioniste génocidaire et l’escalade de l’offensive militaire sur les provinces de Gaza et du Nord, et malgré les destructions massives des habitations et des infrastructures, les habitants de la bande de Gaza continuent de s’accrocher à leur terre, refusant de se plier à la politique de déplacement forcé et d’épuration ethnique que l’occupant tente d’imposer par la force, en reprenant le slogan qui exprime désormais leur résilience : « Nous resterons ici… nous ne partirons pas ».

Malgré les menaces incessantes et les ordres répétés de l’armée d’occupation de se déplacer vers le sud de la bande de Gaza, des milliers de familles n’ont pas quitté leurs lieux de vie, ignorant les bombardements violents, les destructions continues et même la famine croissante qui a transformé la vie des habitants en une lutte quotidienne pour la survie.

Depuis le 11 août dernier, l’armée d’occupation génocidaire a lancé une nouvelle offensive militaire terrestre dans la ville de Gaza, au cours de laquelle elle a commis une série de crimes de génocide contre des familles palestiniennes et des quartiers résidentiels densément peuplés.

Selon le bureau d’information du gouvernement, l’occupation sioniste a tué 1 100 palestiniens en trois semaines et fait exploser plus de 100 robots piégés au milieu des quartiers résidentiels de la ville de Gaza.

La grande supercherie

Alors que certaines familles ont été contraintes de se déplacer vers le sud de la bande de Gaza, d’autres sont revenues à Gaza et dans les camps situés au nord, après avoir compris que l’occupation ne cessait de répéter que le sud était une « zone sûre » n’était qu’une illusion et une supercherie visant à vider le nord de ses habitants.

Dans une ruelle du quartier de Karama, au nord-ouest de Gaza, « Um Raed Hamouda » s’est assise devant sa tente délabrée, se remémorant les détails de son voyage forcé vers la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, où elle s’est réfugiée avec ses enfants et son mari pour échapper aux violents bombardements crminels sur les zones de Jabalia al-Nazla et Abu Iskandar.

Elle raconte :

« L’occupation nous a contraints à fuir. J’ai porté mon petit dernier dans mes bras, et mon mari tirait une vieille charrette sur laquelle nous avions mis quelques couvertures… Nous avons marché pendant des heures au milieu des explosions, avec le sentiment que la mort nous poursuivait à chaque pas. »

Ce voyage n’était pas seulement un exil, mais, comme elle le décrit, « une séparation de l’âme et du corps ». Elle poursuit : « Nous avons vu des scènes inoubliables… Des femmes qui criaient, des enfants qui pleuraient, des cadavres jetés sur le bord de la route. Nous ne savions pas si nous allions arriver à destination ou mourir en chemin. »

D’une tragédie à l’autre

Mais l’arrivée dans le sud n’a pas apporté le salut que la famille espérait. Comme le raconte la mère de Raed : « Nous avons dormi sur le trottoir la première nuit à Deir al-Balah, sans eau, sans nourriture, sans même un abri… Les centres d’accueil étaient bondés, mes enfants pleuraient de faim et de soif. J’ai alors compris que l’exode n’était pas un salut, mais une autre forme de torture. »

Après plusieurs jours de souffrance, la famille a pris la décision difficile de retourner à Gaza, malgré la poursuite des bombardements et la gravité de la situation.

« Nous avons décidé de rentrer, car nous n’avons trouvé dans le sud rien qui puisse nous protéger ou nous donner notre dignité… Au moins à Gaza, nous pouvons vivre parmi les nôtres, même si c’est sous les décombres », explique la mère gazaouie.

Elle conclut : « Nous ne recherchons plus la sécurité, car nous l’avons perdue… Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est vivre dans la dignité, même si c’est dans une tente près de notre maison détruite. »

Vaut mieux mourir que vivre indigne

La situation d’Abu Ahed al-Shimali n’était pas différente. Les violents bombardements qui ont visé sa maison au nord de Gaza l’ont contraint à fuir avec sa famille vers la périphérie de la ville de Al-Zawayda, au sud, mais il s’est vite rendu compte que ce qu’il avait fui l’avait rattrapé là-bas, sous une autre forme.

« Nous dormions les uns sur les autres dans une tente de trois mètres carrés, sans air ni intimité… Les disputes quotidiennes pour aller aux toilettes ou avoir une bouteille d’eau suffisaient à mettre les nerfs de n’importe qui à rude épreuve », raconte Al-Shimali.

Il ajoute : « J’ai vu mon fils dormir sur un sol boueux, tremblant de fatigue et de faim… J’ai eu l’impression d’avoir perdu mon humanité. »

Abu Ahed n’a pas tenu longtemps et a décidé de retourner à Gaza malgré les risques. « Nous sommes retournés dans notre maison détruite, car au moins, nous avons le sentiment d’appartenir à un endroit… Ici, il y a mes voisins, ma terre et mes souvenirs, même s’il n’y a ni électricité, ni eau, ni nourriture. »

Retour malgré la douleur

Les personnes qui sont revenues dans le nord de la bande de Gaza n’ont pas trouvé de logements habitables, ni le minimum vital. Beaucoup d’entre elles ont monté des tentes avec des morceaux de tissu déchirés ou construit des abris provisoires avec des tôles ondulées, refusant l’idée d’un long séjour dans le sud ou dans des centres d’accueil.

À leurs yeux, revenir malgré les bombardements vaut mieux qu’une vie d’humiliation dans l’inconnu. Il affirme avec détermination :

« Nous ne sommes pas des numéros dans les files d’attente pour l’aide humanitaire… Nous sommes les propriétaires de cette terre et nous resterons ici quoi qu’il arrive »,

Une résistance inébranlable

Malgré la mort qui les entoure de toutes parts, les Gazaouis insistent pour rester, dans un message sans équivoque : non à l’arrachage, non à l’exode, non à une nouvelle « Nakba » (Catastrophe).

Dans chaque maison détruite, chaque tente dressée sur les décombres, la conviction se renouvelle que la patrie n’est pas seulement un lieu, mais aussi une dignité et un droit inaliénables.

Source : CPI
https://french.palinfo.com/…

Notre dossier Palestine

Laisser un commentaire