Par René Naba

Sion Assidon, le militant pro palestinien marocain anti sioniste, est dans le coma, hospitalisé dans une clinique privée de Mohammédia, dans la banlieue de Casablanca.

C’est le seul point clair dans une affaire à bien des égards ténébreuse, en raison de la qualité du personnage et de son rôle de premier plan dans la défense de la cause palestinienne au Maroc, un pays qui a longtemps noué une coopération clandestine avec Israël avant officialiser publiquement sa proximité avec l’État hébreu, en 2018.

Antisioniste radical, ardent défenseur de la cause palestinien, Sion Assidon a fait l’objet d’une action hostile compromettant gravement sa santé, le plaçant dans un état comateux. Il est hospitalisé dans une clinique privée de Mohammédia, dans la banlieue de Casablanca, ou il réside.

Issu d’une famille marocaine juive, Sion Assidon se revendique «citoyen marocain, amazigho-arabe» et non en tant que juif. Mathématicien de formation, il est membre du Parti communiste marocain Il rejoint le mouvement -nakhduma-al-shaab  (Nous servons le peuple), s’investit dans la lutte pour l’instauration de la démocratie dans son pays, ce qui lui vaut d’être emprisonné de 1972 à 1984, pendant le années de plomb sous le règne d’Hassan II

En 1986, il fonde sa société d’informatique puis reprend l’entreprise familiale. Il est coordinateur de  BDS Maroc. En 2005, il fonde « Transparency Maroc » dont il devient le directeur, puis membre du Bureau exécutif et du Conseil d’administration de Transparency International.

Le site marocain Ya Biladi, le premier, a donné l’alerte: Sion Assidon a été transféré lundi 11 Août 2025 à l’hôpital «dans un état d’inconscience». Le site se fait l’écho des inquiétudes de «l’Observatoire marocain contre la normalisation».

Dans un communiqué signé par son président Ahmed Ouihmane, l’Observatoire exprime de vives inquiétudes quant à l’état de santé critique de Sion Assidon,

«militant emblématique des droits humains et figure de proue du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Admis en soins intensifs dans une clinique privée de Mohammédia, il est toujours dans le coma».

Maroc Hebdo, laconique, tweete sur sa page facebook; Urgence médicale l’activiste Sion Assidon hospitalisé», comme pour suggérer que ce militant de longue date a été pris d’un soudain malaise et hospitalisé.

Mais nul n’ignore qu’au Maroc, comme dans de nombreux pays arabes, la presse ne bénéficie pas d’une liberté complète. De m$me qu’en Israël ou la censure militaire..censure tout ce qui a trait aux affaires militaires.

La version de Tahar Almouez, un intellectuel tunisien généralement bien informé des affaires du Maghreb en raison de ses relations avec le monde intellectuel maghrébin.

Accident fortuit ou tentative d’assassinat ?

Les autorités sécuritaires du Maroc ont été alertées sur le fait que le contact avait été rompu avec le citoyen marocain Sion Assidon depuis le samedi 9 Août.

Les forces de sécurité ont alors décide de forcer l’entrée du domicile du militant pro palestinien.

Elles ont constaté que Sion était assis mais inconscient à son domicile de Mohammédia, le 11 août. Sur sa tête des traces de blessures suspectes sur son visage et sur son épaule.

Les médecins ont jugé son état «critique» en raison du retard mis à son transfert à l’Hôpital. Sion a subi une opération, en urgence, au niveau du cerveau. Il est apparu qu’il a été victime d’une hémorragie.

Les autorités marocaines ont affirme que Sion était tombé d’une échelle, alors qu’il n’existait aucun arbre nécessitant de monter sur une échelle dans le petit jardin de sa maison.

Cette version a suscité doutes et suspicions. Il est plus vraisemblable que Sion a été victime d’une agression de la part de ceux qu’indispose l’attitude de Sion hostile à la normalisation israélo-marocaine.

Les autorités marocaines n’ont pas communiqué officiellement sur les circonstances de cette grave affaire et n(ont pas ordonné, non plus, une enquête sur cette affaire.

Fin de la version de Tahar Elmouez

La neutralisation -provisoire ou définitive de Sion Assidon intervient alors qu’une fébrilité grandissante gagne la population marocaine du fait de la passivité du pouvoir envers Israël alors qu’un génocide s’opère contre la population à Gaza. Une passivité d’autant plus insupportable pour bon nombre de Marocains que le souverain chérifien préside en principe le Comité Al Dods (Jérusalem), le 3me haut lieu saint de l ‘Islam.

Dans ce contexte, la mise hors circuit d’un très actif militant de la cause palestinienne, disposant d’une grande notoriété auprès de la population et sur la scène internationale prend l’allure d’une ténébreuse affaire digne des exploits des sbires marocains…ou de leurs émules israéliens ??

Comme ce fut le cas lors de la disparition de Mehdi Ben Barka, chef charismatique de l’opposition marocaine, enlevé en plein cœur de Paris, en 1967, à la faveur d’une opération conjointe israélo-marocaine d’autant plus que le Maroc est coutumier de mystérieuses disparitions comme ce fut le cas de personnages devenus encombrants.

Pour rappel le cas du général Mohamad Oufkir et du Général Ahmad Dlimi.

Le général Mohamad Oufkir

Le 10 juillet 1971, une tentative de coup d’État fait plus de cent morts au palais royal de Soukheirat. Un an plus tard, le 16 Août 1972 , le général Oufkir monte une attaque contre l’avion du souverain. Oufkir, selon la thèse officielle, se suicide

Ahmad Dlimi

Un des principaux participants au complot visant à l’élimination du chef charismatique de l’opposition marocaine, Mehdi Ben Barka, enlevé et assassiné à Paris en 1967, considéré comme étant le principal homme fort du roi Hassan II. En 1983, Dlimi meurt dans ce qui est officiellement rapporté par les sources marocaines comme un accident de voiture percutée de plein fouet par un camion-citerne dans la palmeraie de Marrakech. ………….à quelques heures du début de la visite officielle du président français François Mitterrand au Maroc.

Pour aller plus loin sur ce thème du judaïsme marocain cf ces liens :

Sur les relations entre le Maroc et Israël :

Illustration

D.R

Source : auteur
https://www.madaniya.info/…

Notre dossier Maroc

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