© UNICEF. Une femme pleure son petit-fils qui a été tué lors d’une frappe aérienne sur leur maison à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Par ONU Info

Source : ONU Info

Face aux quinze membres du Conseil de sécurité réunis ce mercredi pour faire le point sur la situation au Moyen-Orient, un haut responsable de l’ONU a une nouvelle fois lancé un cri d’alarme, implorant les belligérants de mettre fin à la guerre à Gaza.

« Aujourd’hui, la situation à l’intérieur de la bande de Gaza, en particulier pour les femmes et les enfants, est plus grave qu’à tout autre moment de cette crise », a souligné le Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, Khaled Khiari, dans un exposé devant les membres du Conseil.

« J’implore avant tout les parties de mettre fin à cette guerre, de libérer tous les otages et de permettre à la population palestinienne de Gaza de recevoir l’aide humanitaire dont elle a tant besoin. J’exhorte tous les États membres, y compris ceux du Conseil, à prendre toutes les mesures possibles pour y parvenir », a-t-il plaidé.

Il a rappelé que des « négociations intenses » se poursuivent sur un éventuel accord de cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages.

Aboutir à un accord est d’autant plus urgent que la situation « effroyable » à Gaza continue de se détériorer, les opérations militaires et les hostilités israéliennes s’étendant à toute l’enclave palestinienne et « le bilan humain s’alourdissant d’heure en heure ». « Ce cauchemar aux proportions historiques doit cesser immédiatement », a affirmé M. Khiari.

Il a mentionné notamment les opérations militaires israéliennes à Deir al-Balah, qui ont entraîné de nouveaux déplacements de Palestiniens et des frappes directes sur deux maisons d’hôtes des Nations Unies, ce qui a encore aggravé la situation désastreuse et entravé les opérations humanitaires.

Il a rappelé que « tout déplacement forcé de population depuis n’importe quelle partie du territoire palestinien occupé constituerait une violation des obligations découlant du droit international ».

UN News. Des enfants attendent de la nourriture à Gaza.

Ce mercredi, 109 organisations humanitaires ont alerté sur la propagation de la faim dans la bande de Gaza.

« Nous et nos partenaires signalons que les travailleurs humanitaires s’évanouissent de faim et d’épuisement. La malnutrition infantile mortelle atteint des niveaux catastrophiques », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York.

Il a souligné que les autorités israéliennes sont actuellement « les seules à décider qui, comment et quelle quantité d’aide peut entrer dans la bande de Gaza, ainsi que le type de fournitures autorisées ».

« Nous sommes prêts à saisir l’opportunité d’un cessez-le-feu pour intensifier significativement les opérations humanitaires dans la bande de Gaza, comme nous l’avons fait lors du précédent cessez-le-feu. Nos plans sont prêts et finalisés. Mais pour que cela fasse une réelle différence, Israël doit permettre un acheminement sûr et sans entrave de l’aide, autoriser l’entrée d’équipements et de carburant essentiels, ouvrir tous les points de passage et rétablir la circulation le long des principales voies d’approvisionnement », a dit M. Dujarric.

UN Photo/Loey Felipe. UnRéunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Au-delà de Gaza, Khaled Khiari a estimé, lors de la réunion du Conseil de sécurité, que des mesures urgentes sont nécessaires pour inverser « la trajectoire profondément préoccupante » observée dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est. La lutte contre les niveaux élevés de violence, notamment l’arrêt de l’escalade des attaques des colons en Cisjordanie occupée, est une priorité essentielle, a-t-il dit.

Il a noté que la « colonisation progresse », de nombreux ministres et membres de la Knesset en Israël ayant intensifié leurs appels au gouvernement pour qu’il annexe officiellement la Cisjordanie ou des parties de celle-ci.

Autre priorité pour l’ONU : faire face à la grave crise budgétaire de l’Autorité palestinienne. La rétention continue par Israël des recettes fiscales, qui s’élève à 2,7 milliards de dollars, a gravement affecté la capacité de l’Autorité palestinienne à remplir ses obligations et à maintenir les services publics essentiels.

Depuis mai, l’Autorité palestinienne est incapable de payer les salaires des fonctionnaires, y compris ceux des forces de sécurité, ni de fournir une aide sociale.

« Si elle n’est pas traitée d’urgence, la détérioration de la situation budgétaire et institutionnelle de l’Autorité palestinienne pourrait avoir des conséquences catastrophiques, compromettant les progrès significatifs réalisés au fil des ans pour renforcer les institutions palestiniennes », a affirmé M. Khiari, jugeant essentiel que la communauté internationale fournisse un soutien immédiat.

Le haut responsable de l’ONU a rappelé une fois de plus qu’il n’y aura « pas de solution durable à cette crise sans un horizon politique pour résoudre le conflit et mettre fin à l’occupation ».

Selon lui, la prochaine réunion ministérielle en faveur d’une solution à deux États, co-organisée par la France et l’Arabie saoudite la semaine prochaine à New York, est « essentielle pour mettre en lumière le consensus international autour de ces objectifs et réaffirmer les principes qui sous-tendent la solution à deux États ».

« C’est également un moment crucial pour exprimer notre soutien à l’Autorité palestinienne, identifier les moyens de la renforcer et encourager de nouvelles réformes conformément à ses engagements. Et pour démontrer, par des mesures concrètes, notre engagement indéfectible en faveur de la solution à deux États », a déclaré M. Khiari.

« Notre objectif est clair : concrétiser la vision de deux États – Israël et un État palestinien viable et souverain dont Gaza fait partie intégrante – vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d’avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».

Intervenant lors de la réunion du Conseil, l’Observateur permanent de Palestine, Riyad Mansour, a lancé un appel pour que soient sauvées les vies des deux millions de personnes à Gaza.

Si Israël a détruit « leurs vies, leurs maisons, les mosquées et les églises, les écoles et les hôpitaux, toutes les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne et même les cimetières », il ne faut pas s’y tromper : « la véritable cible, ce sont les 2 millions de Palestiniens qui restent à Gaza », a-t-il déclaré.

« Pour Israël, leur destruction est indispensable à son projet de s’emparer du territoire », a accusé l’Observateur permanent.

De son côté, après avoir défendu les actions de son gouvernement, le représentant israélien, Danny Danon, a accusé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) de manquer au principe d’impartialité et « d’avoir choisi d’alimenter une campagne politique » contre son pays.  

Il a vigoureusement contesté les informations selon lesquelles un « génocide » serait commis à Gaza.

Il a ajouté que l’aide humanitaire fournie par Israël était systématiquement minimisée ou dissimulée par l’OCHA, qui serait minée par ses « affiliations » avec le Hamas.

Autant d’éléments qui concourent à faire de cet organisme une « machine de propagande », a encore fustigé le délégué, avant d’annoncer que le renouvellement des visas de ses personnels ne serait plus automatique et qu’ils seraient désormais limités à un mois. 

Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…

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