© UNICEF.Une famille pleure la mort d’une jeune fille tuée dans une frappe aérienne à Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
À Gaza, mourir de faim n’est plus une métaphore. Ce week-end encore, plusieurs Palestiniens ont perdu la vie en tentant d’atteindre de la nourriture, alors que les raids israéliens se poursuivent. Des scènes insoutenables se répètent : blessés ensanglantés dans les rues, hôpitaux saturés, enfants malnutris dans les bras de mères épuisées.
« Nous condamnons une fois de plus sans équivoque le meurtre de tous les civils », a martelé lundi Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse à New York.
Dans la ligne de mire de l’organisation : la Fondation humanitaire pour Gaza, une initiative soutenue par Israël et les États-Unis qui distribue de la nourriture dans l’enclave palestinienne depuis la fin mai, sans passer par le système onusien.
Selon les Nations Unies, plus de 400 personnes ont été tuées par l’armée israélienne ces dernières semaines, alors qu’elles tentaient de se procurer à manger à proximité des sites de distribution d’aide non-sécurisés de la Fondation.
Un tiers des habitants sans nourriture
Pendant ce temps là, la faim continue de se répandre dans l’enclave. D’un ton grave, M. Dujarric a relayé les conclusions d’un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) : près d’un habitant sur trois à Gaza n’a pas mangé depuis plusieurs jours. Le spectre d’une famine à grande échelle devient chaque jour plus tangible.
Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM, s’est rendu la semaine dernière dans la ville de Gaza. Il y a vu l’indicible. « Des gens meurent simplement en tentant d’obtenir de la nourriture », a-t-il confié. Pour ce vétéran de l’humanitaire, la situation est « la pire qu’il ait jamais observée ».

© WHO. Un jeune enfant dans un camp de tentes, sur la côte de Gaza.
Le carburant, nerf vital d’une population assiégée
Au cœur de l’effondrement humanitaire : le carburant. Sans lui, pas d’ambulance, pas de générateur pour les hôpitaux, pas d’eau potable.
Or, depuis quatre mois, aucune livraison n’a été autorisée par les autorités israéliennes, selon l’ONU. « Le carburant est une bouée de sauvetage à Gaza, et les autorités israéliennes doivent en autoriser immédiatement l’entrée », a exhorté M. Dujarric.
La menace est imminente : les partenaires de l’ONU dans les télécommunications alertent désormais sur une panne d’Internet totale, susceptible de survenir « à tout moment » faute de carburant.
Déplacements forcés en série
Parallèlement, l’opération militaire israélienne à Gaza se poursuit. Dimanche, un nouvel ordre de déplacement a été émis par les forces israéliennes pour certaines zones de Khan Younès – le deuxième en deux jours.
L’ONU estime que plus de 50.000 personnes sont concernées. Depuis la fin du cessez-le-feu en mars, environ 700.000 Gazaouis ont été déracinés, souvent à plusieurs reprises, piégés dans un cycle infernal d’exode sans refuge.
Les zones d’accueil, telles qu’Al Mawasi sur la côte méditerranéenne, sont désormais surpeuplées à l’extrême. Et les mères, notamment, paient le prix fort. « Dans un contexte de pénurie alimentaire et de malnutrition galopante, les femmes continuent de porter le poids immense de nourrir leurs familles », a alerté le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), soulignant que la majorité d’entre elles souffrent de dépression, de cauchemars ou d’anxiété.
L’aide entravée
Alors que les besoins humanitaires atteignent des sommets, l’accès à Gaza reste dramatiquement limité. Dimanche, les autorités israéliennes ont rejeté trois des huit demandes de coordination déposées par l’ONU, compromettant une fois de plus des opérations jugées vitales.
« Nous appelons à un accès humanitaire immédiat et sans entrave, afin que l’aide puisse atteindre l’ensemble de la population de Gaza, y compris dans le nord », a déclaré M. Dujarric.
Dans une enclave épuisée, où l’eau, le pain et les médicaments deviennent des luxes, chaque jour sans aide aggrave le supplice des habitants.
Source : ONU Info
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