Pour évoquer le rôle de la société civile dans la bande de Gaza pendant cette agression horrible qui se poursuit depuis plus de 20 mois, le journal régional suisse « Le Ô » a effectué un entretien avec Ziad Medoukh, professeur de français universitaire, chercheur et écrivain d’expression française, et simple citoyen palestinien de Gaza en direct de sa ville dévastée le vendredi 6 juin 2025.

Le professeur palestinien a dit au début que la société civile joue un rôle très important dans la vie palestinienne. Elle se compose de personnes plus ou moins indépendantes, d’écrivains, d’intellectuels, de médecins, de soignants, d’associations… Avant octobre 2023, la société civile était déjà bien organisée et faisait un travail remarquable. Mais elle était également un peu perdue, plus ou moins divisée par les problèmes inter-palestiniens qui existent entre l’Autorité palestinienne et le nombre considérable de partis qui dominaient la scène politique dans la bande de Gaza.

Il a ajouté que la société civile et des associations jouent un rôle beaucoup plus important depuis le début de cette terrible agression. Elle a beaucoup aidé la population à supporter la situation inhumaine qu’elle traverse. Depuis le 7 octobre 2023 jusqu’à nos jours, on remarque l’absence de l’Autorité palestinienne, l’absence de gouvernement de Gaza et celles des autres partis politiques. La population est aussi abandonnée par eux. Les organisations internationales n’étant pas très présentes, c’est la société civile qui a remplacé ces instances et joué 5 rôles très importants pour la survie de la population civile.

Premièrement, elle a aidé la population sur le plan matériel, moral et psychologique. Deuxièmement, elle a aidé les déplacés dans les centres d’accueil, en leur trouvant des tentes, des couvertures, de la nourriture. Troisièmement, elle a joué un rôle psychologique important auprès des enfants, des jeunes et des femmes. Les associations ont ouvert leurs portes pour proposer des cours, des réunions entre associations. Des espaces ont été créés pour permettre aux jeunes de s’exprimer. Beaucoup d’associations de la société civile se sont transformées en centres éducatifs pour que les enfants continuent malgré tout leur programme scolaire. Quatrièmement, coordonner et aider à la distribution d’eau potable sur le terrain, lorsque c’était encore possible. Elles ont par ailleurs accompagné les personnes âgées dans leurs déplacements.

Un autre rôle des associations et de la société civile est de faire des visites dans les familles dans le besoin, aller porter une assistance psychologique aux femmes qui ont perdu leur mari ou leurs enfants dans les bombardements. Les membres actifs de la société civile ont la confiance de la population et des instances internationales. Souvent, ils ont des contacts avec elles, parfois par zoom, pour transmettre des informations crédibles concernant la situation actuelle à Gaza, le nombre de morts, de blessés et l’état des destructions. Mais surtout, n’ayant pas d’appartenance politique, ils jouissent d’une certaine crédibilité auprès de la population qui leur fait confiance pour, lorsqu’il y en a, distribuer le peu de colis disponibles de façon équitable auprès des plus démunis. Cette confiance, cette crédibilité a aidé la société civile à continuer son travail. Bien organisée, elle contribue à consolider la solidarité sociale et familiale dans la bande de Gaza.

En conclusion, le professeur universitaire a mentionné que la société civile a soulagé la population dans ces conditions inhumaines.

Suivez cet entretien à partir de ce lien du quotidien régional -Le Ô- en Suisse :

La société civile soulage la population – Journal le Ô

Source : auteur

Le sommaire de Ziad Medoukh
Notre dossier Palestine

Laisser un commentaire