Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, le 25 mai 2025, à l’occasion du 25e anniversaire de la Libération du Sud-Liban.
Source : https://naimkassem.com.lb
Traduction : lecridespeuples.substack.com
Introduction
1/ La Fête de la Résistance et de la Libération
2/ La situation actuelle
3/ Les élections municipales
Conclusion
Introduction
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Seigneur de l’univers. Que la paix et la bénédiction soient sur le plus noble des créatures, notre maître, notre bien-aimé et notre guide, Abû al-Qâsim Muhammad, sur sa noble et pure famille, sur ses compagnons vertueux et élus, ainsi que sur tous les prophètes et les justes jusqu’au Jour du Jugement. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde et les bénédictions de Dieu.
Nous célébrons aujourd’hui le vingt-cinquième anniversaire de la Fête de la Résistance et de la Libération, la commémoration (d’un événement) qui a consacré la place du Liban dans la région et dans le monde, renversé les équilibres et permis au pays de passer de la faiblesse à la force. C’est une fête qui a permis aux Libanais de vivre dans la dignité, la fierté et la souveraineté sur leur propre terre.
En cette occasion, j’aborderai trois sujets :
- La Fête de la Résistance et de la Libération
- La situation actuelle
- Les élections municipales
1/ La Fête de la Résistance et de la Libération
Qu’est-ce qui a permis l’émergence et la croissance de cette grande Résistance, jusqu’à accomplir cet immense exploit ?
Israël a occupé la Palestine, puis a commencé à agresser le Liban et plusieurs pays de la région. Le Liban n’avait d’autre choix que de faire face par la Résistance, car son armée n’était pas en mesure de repousser l’agression israélienne, et toutes les conditions internationales étaient favorables à l’ennemi. La naissance de la Résistance était donc parfaitement naturelle de la part d’un peuple fier, qui refuse l’humiliation, l’occupation et la soumission à cet ennemi.
La Résistance palestinienne s’est alors installée au Liban pour former une tête de pont, soutenue par des forces nationales et islamiques. Ce mouvement a commencé à croître directement dans les années 1960 et 1970.
L’Imam Moussa al-Sadr s’est alors imposé comme l’Imam de la Résistance et le chef de son mouvement, notamment en créant dans les années 1970 le mouvement Amal, le mouvement des déshérités, pour faire face à l’ennemi israélien de manière organisée à partir de 1974.
Durant cette période, Israël a mené l’« opération Litani », officiellement pour éloigner la Résistance palestinienne et libanaise des frontières, et a occupé une partie du territoire libanais. En 1978, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 425, appelant Israël à se retirer des territoires libanais. Israël ne s’est pas retiré en 1978.
Le 18 avril 1979, Israël a alors créé et parrainé le soi-disant « Etat du Liban libre », dirigé par le major Saad Haddad. Cette entité fut le prélude à un projet de sécession, d’annexion et de colonisation. En 1980, elle devient l’Armée du Liban libre, puis en 1984 l’Armée du Sud-Liban. Tout ce processus de changements de nom de la part de Saad Haddad et de ses successeurs visait à justifier la confiscation d’une partie du territoire libanais, amorcée en 1978.
En 1982, Israël a lancé une invasion majeure du Liban, atteignant la capitale, Beyrouth, justifiant cette occupation par le prétexte de chasser du Liban l’OLP et les Palestiniens. Leur départ vers la Tunisie a eu lieu, de sorte que l’objectif (annoncé par) Israël était atteint. Mais Israël est resté et a tenté d’imposer l’accord du 17 mai 1983. Cet accord, bien qu’approuvé par le Parlement, a été rejeté par une Résistance populaire, religieuse et nationale, qui, alors avec l’appui de la Syrie, a pu empêcher Israël d’appliquer cet accord humiliant qui lui aurait donné mainmise sur le Liban.
La Résistance a poursuivi sa lutte. Le Hezbollah a commencé à se constituer officiellement et au niveau de la base populaire à partir de 1982, rejoignant d’autres factions dans des opérations isolées mais continues dans tout le sud du Liban et dans toutes les zones occupées par l’ennemi israélien.
Face à la pression croissante, Israël s’est partiellement retiré en 1985, 3 ans après l’invasion de 1982, se repliant vers une zone du sud-Liban appelée la bande frontalière libanaise, d’environ 1 100 km², soit 55 % du sud du Liban ou environ 11 % du territoire national de 10 452 km².
De 1985 jusqu’à la Libération en 2000, cette bande est restée occupée par l’ennemi israélien, et la Résistance armée était l’unique voie pour contrer l’ennemi. De nombreuses voix au Liban affirmaient que « l’œil ne peut vaincre l’aiguille » afin de démoraliser, affirmant que toute résistance serait vaine et ne pourrait changer la réalité des choses. Elles prônaient la diplomatie et la voie politique comme seul moyen d’obtenir un retrait israélien. Mais, depuis la résolution 425 en 1978, Israël n’avait jamais reculé.
Il a donc fallu poursuivre la lutte, au prix de sacrifices, d’efforts, de sang. Durant cette période, le combat contre les collaborateurs et contre l’ennemi israélien était mené au corps à corps, avec des moyens et des capacités modestes, et la Résistance attaquait en tous lieux. Le peuple a soutenu la Résistance de diverses façons, endurant emprisonnements, notamment au camp de Khiam et dans les geôles de l’entité israélienne, et bien d’autres souffrances.
Mais la volonté de résister face à cet ennemi pour l’expulser de notre territoire a prévalu. Il était impossible de se soumettre à lui, malgré l’écart énorme au niveau de nos capacités respectives. Mais face à la volonté et à la détermination de la Résistance, Israël a compris qu’il ne pourrait pas s’installer durablement sur la terre libanaise — ni l’Armée du Sud-Liban, ni les chars, ni les avions, ni les agressions n’y suffiraient.
À partir de 1999, les chefs politiques israéliens, notamment Barak et Netanyahou, ont commencé à se disputer électoralement autour d’un programme de retrait du sud du Liban. Les élections ont eu lieu en 2000. Avant ce retrait, Israël a tenté de conclure un accord. Le Liban a refusé. Ils ont essayé de passer par la Syrie, qui avait alors un contrôle sur la situation au Liban, mais la Syrie n’a accepté aucun compromis. Israël a estimé qu’un report du retrait de ses forces pourrait lui permettre d’obtenir un accord, maisaucun accord n’a pu être conclu ni avec le Liban, ni avec la Syrie.
Israël s’est donc retiré plus tôt que prévu et a achevé son retrait le 24 mai, et nous avons proclamé le 25 mai comme le jour de la Libération. Les Israéliens sont partis de nuit, allant jusqu’à abandonner leurs collaborateurs sans les en avertir. Lorsque les jeunes et les habitants sont entrés dans les postes et casernes abandonnés, ils ont trouvé, à certains endroits, des repas encore chauds, car ceux qui étaient en train de manger ne s’attendaient pas à un effondrement aussi soudain. Israël n’a pas informé ses collaborateurs de son retrait du Liban ; au contraire, il s’est même vanté d’avoir quitté le pays sans que les Résistants ne s’en rendent compte, assurant ainsi la sécurité de ses soldats lors de leur départ.
Il s’agit là d’une très grande victoire pour la Résistance, d’un signe immense pour ce peuple cher, combattant, généreux et sacrificiel, qui a su briser Israël par cette première victoire, le forçant à quitter une terre occupée sans condition ni accord. Aucun accord n’a été conclu. Afin d’aider Israël à parvenir à un compromis par des moyens détournés, les Nations unies et le Conseil de sécurité ont refusé d’envoyer des forces internationales d’urgence sans entente préalable sous leur égide. Mais personne ne s’est entendu avec Israël.
Ils avaient parié que, s’ils se retiraient autour du 25 mai, des problèmes surgiraient entre les Résistants et leur environnement populaire, que des tensions confessionnelles éclateraient entre musulmans et chrétiens, que des assassinats auraient lieu, que des troubles et des complications apparaîtraient, provoquant des dissensions internes au Liban et compliquant la tâche à la Résistance comme à l’État libanais.
Mais il n’y eut pas une seule gifle portée. Les collaborateurs capturés ont été remis à l’État libanais pour être jugés. Les Résistants sont allés rassurer les familles des collaborateurs, leur disant qu’ils ne leur voulaient aucun mal, qu’elles ne devaient pas porter le fardeau des actes de leurs enfants, même si elles en partageaient les convictions. Ceux qui n’avaient pas pris part aux combats n’ont pas été inquiétés, et ceux qui avaient fui furent laissés libres de partir. Il n’y eut ni effusion de sang, ni tensions, ni troubles confessionnels ou sectaires dans les zones frontalières.
Le Conseil de sécurité a attendu près d’un an avant de décider d’envoyer des forces internationales d’urgence. Rappelez-vous qu’après le retrait unilatéral d’Israël, le Sud est resté sans présence internationale pendant plus d’un an, une façon de faire pression sur nous — sur la résistance et sur l’État libanais — pour imposer des solutions convenant à Israël. Quand ils ont compris que cela était impossible, ils ont finalement envoyé les forces internationales.
C’est un immense accomplissement pour les Résistants. Le jour de la Libération, la fête de la Libération a marqué un tournant dans la région, sur les plans politique, culturel et de la lutte. Elle nous a fait passer du désespoir à l’espérance, de la soumission à la Résistance, de l’humiliation à la dignité, de la défaite à la victoire. Comme le dit le Coran : « Et en vérité Notre parole a déjà été donnée à Nos serviteurs, les messagers, que ce sont eux qui seront secourus, et que Nos soldats auront le dessus. » (sourate 37, v. 171-173).
Qu’avons-nous obtenu par cette victoire bénie ? La Résistance est passée du statut de projet susceptible d’aboutir à une Libération à celui de pilier solide du Liban fort de demain. Au départ, la Résistance n’était qu’une idée qui pouvait réussir comme échouer, produire des résultats ou non. Mais avec la Fête de la Résistance et de la Libération, avec l’expulsion inconditionnelle d’Israël après 22 ans d’occupation, plus personne ne peut remettre en cause l’importance ou le rôle de la Résistance. La Résistance a façonné la Libération du Liban. Elle a inauguré un nouvel avenir pour le Liban. Elle a élevé le Liban au rang de puissance, lui assurant une position et un rôle important dans la région. C’est la Résistance qui a contraint toutes les puissances étrangères à reconnaître que le Liban ne peut être traité que d’égal à égal.
C’est une grande réussite : la Résistance et la Libération, la Fête de la Résistance et de la Libération constituent une phase entièrement différente de ce qui la précédait. Avant cela, nous parlions de l’importance de la Résistance. Mais depuis cette fête, la Résistance est devenue un élément fondamental des composantes nationales libanaises. Car la menace de l’ennemi israélien demeure, et ses agressions sont constantes.
Tout le mérite de ce qui s’est accompli — la Libération, l’exploit, la victoire — revient d’abord à Dieu Tout-Puissant. Le Maître des martyrs de la Oumma, Sayed Hassan Nasrallah — que Dieu le Très-Haut soit satisfait de lui — a déclaré à Bint Jbeil (le 25 mai 2000) : « Cette victoire est une victoire divine. » Et c’est bien le cas. C’est une victoire divine, car le petit nombre a triomphé du grand nombre ; car les croyants ont vaincu les déviants, les mécréants, et ceux qui se sont éloignés de l’obéissance à Dieu ; car la justice a triomphé de l’oppression et de la perversion. Il y a là un soutien divin, en plus de tout ce qui échappe à notre perception, mais dont nous avons senti les effets à travers les accomplissements des opérations de Résistance audacieuses et ciblées menées dans le Sud du Liban, qui ont conduit à cette victoire éclatante.
Le mérite revient à celui qui a lancé la Résistance : l’imam Moussa al-Sadr, l’imam de la Résistance au Liban. Il revient également aux dirigeants inspirants : Son Éminence le cheikh Ragheb Harb — que Dieu l’agrée —, l’ancien Secrétaire général (du Hezbollah), Son Éminence le Sayed Abbas al-Moussawi — que Dieu l’agrée —, le commandant visionnaire Hajj Imad Mughniyeh, le commandant des deux victoires (de 2000 et de 2006), et à la perle grandiose, l’éclatant joyau de la Résistance, devenu emblème de tous les résistants et des hommes libres du monde, Son Éminence le Sayed Hassan Nasrallah — que Dieu l’agrée —, qui a porté la Résistance, l’a menée vers ses victoires, vers sa place éminente et vers son enracinement dans toute la région. Pour la première fois, nous nous réunissons pour célébrer la Fête de la Résistance et de la Libération, 25 ans après, sans que Son Éminence (Sayed Nasrallah) soit parmi nous. Cela nous attriste profondément, mais nous réconforte aussi : il nous observe depuis son haut lieu, et nous restons fidèles à notre engagement, par la grâce de Dieu Tout-Puissant.
Nous devons ici saluer les martyrs, les blessés, les prisonniers qui ont offert leurs sacrifices, les familles qui les ont portés, ainsi que tous ceux qui ont participé à la Résistance : l’Armée, le Peuple, et la Résistance — tous sont concernés par cette réalisation et cette grande Libération.
Je dois également évoquer, dans les derniers instants, le martyr Ahmad Yahya Abu Dhar, tombé en martyr le 24 mai (2000), après avoir été touché par un obus le 21. Sur son lit de mort, il a dit : « Loué soit Dieu qui m’a permis de voir les deux biens : la victoire et le martyre. » Il a vu la victoire avec le départ d’Israël, puis il est tombé en martyr immédiatement après.
Ce sont ces nobles exemples qui ont mené à la Libération, qui ont conduit à cette fierté.
Il convient ici de remercier Son Excellence le Président résistant, le général Émile Lahoud, qui a su offrir un soutien positif et une aide précieuse à la Résistance, ainsi que toutes les facilités ayant permis d’atteindre cette victoire. Nous remercions également l’ancien Premier ministre, le président Salim al-Hoss — que Dieu lui fasse miséricorde — qui a déclaré avec franchise : « Ce grand exploit accompli par le Liban en libérant sa terre du joug de l’occupation, nous le devons à la vaillante Résistance et au soutien du peuple libanais. » Il était audacieux, clair et ferme dans son appui à la Résistance.
Aujourd’hui, il convient d’adresser des remerciements particuliers au commandant de l’armée, le général Haykal, pour la déclaration qu’il a publiée et dans laquelle il a exprimé son patriotisme, celui de l’armée, ainsi que la place et le rôle de cette institution. Il a affirmé : « Cet événement est historique par ses réalisations, et la Libération est un accomplissement national. » Je lui affirme, ainsi qu’à tous : nous demeurerons toujours fidèles à cette triade — l’Armée, le Peuple et la Résistance — pour construire l’avenir et concrétiser la libération.
Cinq conclusions peuvent être tirées de la Fête de la Résistance et de la Libération :
- La Résistance est née d’une nécessité face à l’ennemi, car le Liban ne pouvait rester sans réaction (face à l’occupation). La résistance s’impose comme la solution naturelle quand l’armée n’est pas en mesure d’agir, et elle devient son soutien lorsqu’elle en est capable.
- La Résistance a permis de faire passer le Liban de la faiblesse à la force.
- La Résistance s’est révélée être la seule voie possible vers la Libération.
- Israël a perdu sa capacité à s’étendre au Liban. Il n’est plus en mesure d’annexer ou d’empiéter sur notre territoire, quels que soient les moyens qu’il emploie.
- L’ère des victoires, inaugurée par ce grand succès en mai 2000, a engendré un bouleversement dans la Palestine occupée : la Résistance armée y a ressurgi, a accompli des miracles, a ébranlé l’ennemi et l’a mis sur la voie de la disparition, avec la grâce de Dieu.
La Fête de la Résistance et de la Libération est le prélude de tout ce qui s’en est suivi. Ainsi, aujourd’hui, lorsque j’entends à la télévision une sœur aveugle à cause de l’attentat aux bipeurs piégés, dont le mari est martyr et qui élève deux enfants, parler avec courage, force, détermination et patience, et dire : « Je suis prête à donner plus, tout ce que je peux offrir, je le donnerai », et qu’elle se dit satisfaite de sa situation — je me dis : quelle femme admirable ! Et elles sont nombreuses, comme elle, dans notre société, à donner, à se sacrifier, à se dévouer. Et lorsque Hadi, cet enfant de onze ans, parle et dit : « Nous vous promettons de suivre toujours cette voie », alors qu’il a été blessé par un bipeur, qu’il a perdu un œil et plusieurs doigts de ses mains, il s’exprime avec bravoure et assurance, traçant son avenir sur la voie de la Résistance.
Sachez que ce peuple généreux et fier, ces familles qui embrassent la Résistance et ses combattants, ces gens qui ont affronté l’ennemi israélien à mains nues, qui élèvent leurs enfants dans la force, la dignité, la foi et la piété, et qui refusent l’humiliation ou la soumission — ces gens-là réussiront toujours et atteindront leurs objectifs.
Voir et signer la Pétition de soutien à Alex, suspendu pour son soutien à la Résistance Palestinienne
2/ La situation actuelle
Deuxièmement, quelle est notre situation aujourd’hui ? La Résistance continue : elle est le choix du peuple et de ceux qui y croient. La Résistance est un choix, un peuple, une volonté.
À ceux qui se demandent si la Résistance va perdurer, nous répondons : elle perdurera. Elle perdurera même dans ton cœur, à toi qui ne la veux pas ; elle perdurera dans le sang et les sacrifices, dans la gloire, dans les victoires, dans la grandeur, dans la dignité. Elle perdurera par les martyrs, les blessés et les prisonniers, par les familles pieuses, pures et croyantes, par les enfants qui aspirent à être en première ligne pour défendre l’honneur et la patrie. Ceux qui ont un tel attachement à Dieu Tout-Puissant, à leur terre et à leur dignité, ne peuvent jamais être vaincus. La victoire les accompagnera toujours.
Si je devais redéfinir cette Résistance, je dirais que c’est une Résistance défensive, un refus de l’occupation et de la reddition. La Résistance est un choix : parfois elle combat et dissuade, parfois elle tient bon et empêche, parfois elle patiente et reste en alerte. La Résistance ne signifie pas nécessairement qu’il y ait des armes en action ou des bombardements quotidiens. La Résistance est une voie, une orientation. Les armes ne sont qu’un outil, utilisé au moment opportun, avec discernement et selon l’intérêt. Ainsi, la Résistance est un acte de volonté, un acte populaire, un choix.
Face à l’agression israélienne, l’État libanais a conclu un cessez-le-feu indirect avec l’entité israélienne. L’État a tenu ses engagements, et nous aussi, en tant que Résistance, nous nous y sommes pleinement conformés. Mais 3 300 violations israéliennes, ce ne sont pas une ou deux infractions : c’est une agression. L’agression israélienne se poursuit, malgré notre plein respect de l’accord.
Que ce soit clair pour tout le monde : ne nous demandez plus rien. Qu’Israël se retire, cesse son agression, libère les prisonniers et respecte tous les engagements pris dans l’accord — ensuite, nous verrons.
Et ici, ce sont les Etats-Unis qui doivent porter la responsabilité, car ils sont le garant de la poursuite de l’agression, comme ils l’ont été dès le début, ici, à Gaza, et partout ailleurs. L’État doit agir avec plus d’efficacité. Exigez auprès d’eux, réduisez-les au silence, et s’il le faut criez-leur dessus. Le Liban doit être fort, confiant et libre avec ses enfants et son peuple. N’ayez peur de rien. Que peuvent-ils vous faire si vous élevez la voix ? Si vous vous exprimez au Conseil de sécurité ? Si vous envoyez des messages à tous les pays ? Si la diplomatie libanaise se mobilise ? Si le Conseil des ministres élève la voix à chaque séance ? Si toutes les parties concernées se mobilisent ? C’est ce qui doit se produire, pour les assaillir par une multitude de positions et de pressions. L’État est responsable.
Nous l’avons dit, et nous le répétons : si l’État échoue dans son rôle — alors qu’il en a la capacité — d’autres options existent. Ne me demandez pas quelles sont ces options, mais sachez que la Résistance ne se taira pas face à l’injustice, et qu’elle ne renoncera pas. Pour l’instant, elle fait preuve de patience et d’endurance. Nous avons pris position pour que ce soit l’État qui réagisse, cela prendra un certain temps. Nous accordons ce délai, mais il faut maintenant agir.
Les martyrs de cette phase sont les martyrs de la Bataille des Puissants (nom donné par le Hezbollah à la guerre de septembre-novembre 2024 contre Israël), qu’il s’agisse des martyrs du peuple ou de ceux de la Résistance. Les blessés, et toutes les pertes actuelles sont dues à la poursuite de l’agression. À ce jour, nous considérons que la guerre avec l’ennemi israélien n’est pas terminée, car il n’a pas respecté ses engagements. Tous nos hommages vont à ceux qui font des sacrifices.
Si Israël croit pouvoir faire pression sur nous par sa force militaire et ses agressions incessantes, qu’il sache que cela ne fera que renforcer notre détermination, notre fermeté et notre volonté. Que nul n’imagine que ce qu’il fait pourrait nous faire reculer.
Regardez aujourd’hui ce modèle remarquable au Yémen : malgré toute sa puissance et son influence, les Etats-Unis eux-mêmes n’ont pas pu poursuivre leurs agression. Ils ont fini par se retirer face à ces héros courageux qui se sont levés pour Gaza, pour la Palestine, pour la dignité arabe, islamique et humaine.
Voyez les habitants de Gaza : cela fait vingt mois qu’ils endurent les pires sacrifices, versent leur sang, subissent la destruction, tout en étant la cible d’agressions inimaginables, d’un génocide, de ravages sans précédent, d’actes inhumains et d’une brutalité inouïe, le tout avec le soutien tyrannique, inhumain et arrogant des États-Unis. Et pourtant, malgré tous ces crimes atroces, (les agresseurs) n’ont pas atteint leurs objectifs.
Au sujet des crimes perpétrés à Gaza, même au sein d’Israël, dans ce qu’ils appellent l’opposition – que ce soit Golan, Barak, Olmert ou d’autres politiciens, y compris du Likoud – tous reconnaissent que Netanyahou et ses partisans affament la population, tuent sans relâche et échouent à réaliser leurs buts. Où est le monde ? Les Américains leur ont ouvert la voie pour continuer, et c’est extrêmement dangereux.
Soyons clairs : selon nous – et c’est une leçon de l’histoire – Israël est voué à tomber. « Et dis : la vérité est venue et le mensonge a disparu. Le mensonge est voué à disparaître » (Coran, sourate 17, verset 81). Me demanderez-vous quand cela se produira ? Je ne sais pas. Mais une injustice d’une telle ampleur ne peut perdurer, ne peut se stabiliser. Israël pourrait chuter en raison de ses divisions internes, d’une nouvelle montée de la Résistance et de la force authentique, ou encore parce que les États-Unis ne seront plus en mesure de la soutenir. Nous ne savons pas comment l’effondrement d’Israël surviendra, mais nous avons la certitude que l’injustice ne peut s’implanter durablement sur cette terre.
Aujourd’hui, les États-Unis franchissent les limites de la souveraineté du Liban. Qu’ils cessent de se vanter, de donner des ordres à nos responsables, de faire pression sur notre pays. Ils agissent de manière erronée. S’ils pensent qu’en exerçant une pression sur les responsables libanais, ils pourront implémenter les conditions israéliennes, je leur dis : vous n’obtiendrez pas aujourd’hui ce que vous n’avez pas obtenu par la guerre. Ces conditions ne seront pas acceptées, quels que soient les sacrifices et le coût des affrontements.
Que personne ne nous menace. Nous ne plions pas sous la menace. Nous avons deux options, et pas une de plus : la victoire ou le martyre. L’une ou l’autre, et nous sommes prêts pour les deux. Mais capituler, se retirer, se soumettre face aux menaces (et aux agressions) ? Cela est totalement exclu. Nous sommes les fils de Hussein – que la paix de Dieu soit sur lui – celui qui a tout donné et tout reçu, et qui a remporté une victoire chère à toute la Oumma, gravée à travers le temps et l’histoire. Nous sommes les fils de Son Éminence, le Maître des martyrs de la Oumma, Sayed Hassan Nasrallah. Cela nous interdit de rester à la traîne. Bien au contraire, cela nous pousse à avancer.
Dieu Tout-Puissant dit dans Son Livre : « Et combien de prophètes ont combattu avec eux ! Jamais ils ne faiblirent face à ce qui les atteignait dans le sentier de Dieu. Ils ne fléchirent point, ne se soumirent point. Et Dieu aime ceux qui endurent avec patience. » La victoire viendra, avec la grâce de Dieu.
Permettez-moi de vous livrer ce slogan, dont certains ont, à mon sens, grand besoin : de même que personne ne peut déplacer le Liban de son emplacement — est-il possible de soulever la terre libanaise et de la poser ailleurs ? c’est impossible —, de même, personne ne peut déraciner la Résistance de la terre du Liban. Car elle est profondément enracinée dans cette terre, mêlée inextricablement au sang de ses martyrs, à chaque grain de blé, à chaque fleur, à chaque arbre, à chaque souffle de résilience. Détachez-vous de ces illusions. Cette Résistance est devenue inséparable de l’entité du Liban. Et cette entité est soutenue par la Résistance, par son peuple, par son peuple digne et honorable. Ce soutien doit perdurer, car c’est lui qui garantit la survie du Liban.
Nous conseillons au président Trump de saisir l’occasion historique qui s’offre à lui de se libérer de l’emprise israélienne. Si tu veux réellement dominer économiquement le monde, alors sache qu’Israël est un fardeau. Elle allait t’entraîner dans le gouffre au Yémen, mais tu as été malin : tu t’es retiré, sauvant ainsi un peu la face. Aujourd’hui, continuer à donner carte blanche à Israël à Gaza et au Liban, c’est faire perdre aux États-Unis une opportunité importante d’investir au Liban et dans la région. Israël est au bord du précipice : arrêtez-le. Car il ne perdure que grâce à toi. C’est Trump qui lui insuffle la force de continuer dans son agression. Mais cette persistance dans l’agression – notamment contre le Liban – compromet la stabilité, voire la menace gravement.
Je vous le dis clairement : il ne peut y avoir de stabilité dans une région du Liban sans qu’il y en ait dans tout le pays. La stabilité du Liban n’est pas morcelée. Elle est globale, et repose sur l’union de toutes les composantes, sur la confiance et la cohésion. Personne n’a le droit d’en exclure un autre. Ce pays est le nôtre à tous. Nous l’avons arrosé de notre sang. Personne ne nous l’arrachera, et nous ne serons arrachés à lui par personne.
Je tiens ici à souligner une vérité essentielle : la reconstruction est le premier pilier de la stabilité. La sécurité des citoyens dans tout le pays dépend de cette reconstruction et de cette stabilité. Le gouvernement doit agir avec plus d’efficacité. C’est impensable : même publiquement, des pays comme l’Irak – ce pays noble, courageux, digne – ont exprimé, par la voix du Premier ministre soudanais, leur volonté de contribuer financièrement à la reconstruction du Liban. Je sais que tout l’Irak – ses autorités religieuses, ses forces, son peuple, ses factions et ses responsables – est solidaire du Liban et de la Palestine, et souhaite ardemment participer à la reconstruction. Mais c’est au Liban de faire le premier pas, d’ouvrir la marche, de créer un fonds, de prendre des mesures concrètes.
L’Iran, ce pays islamique généreux, l’Iran du Guide suprême, l’imam Khamenei – que Dieu le protège – l’Iran du peuple toujours à nos côtés, avec la Résistance, avec le Liban, avec la Palestine, a clairement et à plusieurs reprises fait savoir aux autorités libanaises qu’il était prêt à nous aider. Mais encore une fois, il appartient à l’État libanais de commencer, de mettre en place un fonds de reconstruction selon les modalités qu’il jugera adéquates. D’autres pays nous ont parlé, mais ne se sont pas exprimés publiquement, ayant certaines réserves à le faire. Pourtant, ils sont prêts à agir dès que le Liban aura pris l’initiative. Avec la grâce de Dieu, l’aide et la reconstruction auront lieu. Mais l’État libanais doit se ressaisir. Il n’a plus aucune excuse pour retarder l’action, car cela touche directement à la stabilité du pays.
Ce pays, le Liban, progresse grâce à notre coopération. Nous sommes la base de tout progrès qu’il connaît. Nos empreintes positives sont présentes dans tous les défis et toutes les échéances : l’élection présidentielle, la formation du gouvernement, les élections municipales, les nominations et les étapes de l’adoption des lois. Nous sommes une partie intégrante de tout ce qui est positif aujourd’hui au Liban. Si certains bloquent ou veulent faire obstruction pour des raisons extérieures, nous leur disons : nous bâtirons le Liban avec notre volonté, nos convictions et les sacrifices de notre peuple. Cela est manifeste. Et nous gagnerons, avec la grâce de Dieu, un Liban fort, rassemblant tous ses fils. Un Liban stable est bénéfique pour nous, pour les autres, y compris les pays arabes et étrangers. C’est notre intérêt et celui des autres.
Personne ne peut nous faire chanter au nom de la stabilité. Personne ne peut nous faire chanter au nom de la reconstruction. Personne ne nous fera chanter pour nous priver de notre indépendance décisionnelle. Jamais. Notre décision restera souveraine. Alors levons-nous avec courage, et les autres viendront vers nous. Assez de ceux qui se montrent faibles et font passer le Liban pour incapable. Pose le pied sur terre, derrière toi il y a l’Armée, le Peuple et la Résistance. Personne ne peut nous ébranler. Et, avec la grâce de Dieu, nous accomplirons les réalisations attendues.
Voir Lettre de soutien de Norman Finkelstein à Salah, pro-palestinien exclu de la CGT
3/ Les élections municipales
Troisième et dernier point, les élections municipales et locales : dès le départ, nous avons affirmé notre volonté de tenir ces élections à leur date prévue, malgré l’agression contre le Sud et l’ensemble du Liban, malgré la situation dans la région frontalière libanaise. Nous avons toujours insisté sur le fait que leur tenue en temps voulu était fondamentale, car nous voulons renforcer l’État et permettre à ce peuple de développer ses capacités dans le sens de la croissance et de la construction de l’État.
Grâce à Dieu, la participation a été significative. Quand j’ai vu les voitures partir vendredi de Beyrouth vers le Sud, la scène m’a rappelé celle de l’an 2000, quand les voitures affluaient également vers le Sud. Elle m’a aussi rappelé le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, après la Bataille des Puissants, quand les voitures remontaient encore. C’était la même image. Ce peuple est toujours à l’avant-garde : dans les élections, dans la lutte contre Israël, dans la résistance, dans la persévérance, dans l’attachement à la terre. Sincèrement, je les salue. Je salue tous les habitants du Sud du Liban. Leur générosité et leur position témoignent de leur force, de leur fierté, de leur dignité, de leur indépendance et de leur volonté constante d’être en première ligne pour libérer le pays.
Je vais maintenant évoquer quatre conclusions à tirer des élections municipales :
Premièrement, la participation active, en particulier celle des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, dans le cadre de la liste du Développement et de la Loyauté, a été très significative — avec l’appui des alliés et des familles. Je tiens même à remercier ceux qui ont formé des listes concurrentes, car ils ont eux aussi contribué au succès de ce processus électoral. Nous adressons tous nos remerciements et notre gratitude aux travailleurs, aux machines électorales, aux familles, à l’État libanais qui a accompli cette échéance, et à tous ceux qui ont contribué et participé. Merci pour cette victoire éclatante, une victoire exceptionnelle. Nous avons obtenu des soutiens d’une ampleur inédite, dépassant dans certaines provinces 50 % du nombre de municipalités, ce qui constitue un accomplissement hors du commun. Certains ne goûtent pas les victoires sans nécessité d’élection (en cas de liste unique), mais mon frère, cela signifie entente et l’entente signifie compréhension. Tu refuses la compréhension parce que tu convoites un siège ? Mon frère, tu n’obtiendras pas de siège même sans compréhension ; alors, autant rechercher la compréhension. Quoi qu’il en soit, là où la concurrence est nécessaire, qu’elle ait lieu. Mais s’il y a une possibilité de liste unique, pourquoi la refuser ? Nous sommes favorables à ce processus d’entente.
Je tiens ici à exprimer ma reconnaissance à notre peuple fidèle, loyal, courageux et dévoué : dans la Békaa, bastion de la Résistance, de la fierté, de la générosité, du courage et de l’honneur ; à Beyrouth, forteresse des libres et lieu de l’expulsion de l’occupation israélienne ; dans la banlieue sud de Beyrouth, réservoir de sacrifice, de dévouement et de don, qui a toujours été un pôle pour les hommes libres ; dans le Sud-Liban, avant-garde de la Libération, de la résistance, de la fierté et de la dignité ; dans le Mont-Liban, terre de soutien et d’appui ; et dans le Nord, foyer de solidarité et de cohésion. Toutes les régions libanaises, que ce soit dans les élections auxquelles nous avons participé directement ou celles où d’autres ont pris part en l’absence de nos listes ou de nos candidats, toutes méritent notre gratitude et notre reconnaissance pour leur participation.
Ces élections municipales constituent le socle du lancement de l’administration de l’État et de ses institutions de développement. L’État doit soutenir les municipalités afin qu’elles puissent démarrer correctement.
Deuxièmement, nous avons mené ces élections avec un esprit d’unité nationale : nous avons été un facteur de stabilité sociale et d’équilibre national entre les différentes composantes du pays. À Beyrouth, nous avons participé avec une liste regroupant de nombreuses forces, y compris des forces avec lesquelles nous n’avons ni entente ni coopération, et dont certaines tiennent à notre égard des propos injustes. Mais nous avons mis l’intérêt du pays au premier plan : assurer l’équilibre, faire en sorte que les chrétiens ne se sentent pas ciblés, et que tout le monde travaille ensemble dans une même municipalité. Nous avons présenté ce modèle à Beyrouth : c’est-à-dire que nous avons œuvré pour l’intérêt national. Nous avons fait de même à Haret Hreik : nous avons proposé un chrétien en tête de liste et des membres chrétiens, en veillant à ce que la liste soit en mesure de l’emporter, et, grâce à Dieu, elle a remporté la victoire. À Mashghara également, la tête de liste est chrétien, d’autres ont participé, et, grâce à Dieu, notre liste a également remporté la victoire.
À Baalbek, nous avons été confrontés à une tendance qui cherchait à donner une coloration confessionnelle à ces élections. Mais, grâce à Dieu, nous nous sommes entendus avec les familles, et nous avons réussi à donner une image telle que la liste du Développement et de la Loyauté a remporté la victoire avec plus de 6 000 voix d’avance. C’est aussi le reflet de l’adhésion et de la coopération de la population autour de nos listes : les listes du Hezbollah, du Mouvement Amal, des alliés et des familles.
Je vous le dis : nous avons participé aux élections avec une volonté nationale, sous une bannière fédératrice, avec un esprit de développement. Nous ne cherchons à exclure personne. Au contraire, nous avons tendu la main pour coopérer avec tous, et nous avons présenté le modèle le plus noble. Je vous le dis également : le Hezbollah et le Mouvement Amal ont prouvé qu’ils sont une soupape de sécurité sociale, un rempart pour l’équilibre national, et qu’ils placent toujours cette mission au premier plan.
Troisièmement, l’alliance électorale entre le Hezbollah et le Mouvement Amal est une union, une force, une cohésion et une unité autour de la Résistance et du projet politique. C’est la plus grande alliance stratégique, majeure et influente. Certains en sont contrariés… Mais pourquoi êtes-vous contrariés, mes frères ? Si vous êtes nos proches et nos amis, vous ne devriez pas être contrariés. Quant à l’ennemi, il est naturel qu’il le soit : cette alliance est indestructible et avance sans relâche.
Quatrième et dernier point, les listes uniques que nous avons soutenues reposent sur la compréhension et la coopération avec les gens. C’est pourquoi nous vous disons : dans les municipalités, nous avons apporté notre soutien non pas à la veille des élections, ni un ou deux mois avant, comme certains le font, mais depuis neuf ans, depuis le précédent mandat municipal. Nous soutenions auparavant, et nous continuerons à soutenir. Après les élections, nous considérons que la véritable concurrence entre les gens doit porter sur le service, en particulier pour les personnes aisées et les expatriés qui aident leurs villages.
Conclusion
Félicitations à vous à l’occasion de la Fête de la Résistance et de la Libération. Avec la grâce de Dieu, que tous nos jours soient des jours de fête. Avec la grâce de Dieu, la Résistance continuera, les victoires se poursuivront, Israël se retirera et sera vaincu. Il ne pourra rester parmi vous, cher peuple noble. Avec la grâce de Dieu, nous reconstruirons notre pays, nos villages, et nous œuvrerons ensemble à l’édification et à la Libération.
Que la paix soit sur vous, et que Dieu vous bénisse.
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Source : Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/…
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