Par Manlio Dinucci

Tout de suite après être devenu Chancelier en mars 1933, Adolf Hitler envoie à Washington le président de la Banque Centrale allemande qui est reçu à la maison Blanche par le président Franklin D. Roosevelt. Immédiatement les grands banquiers de Wall Street accordent à l’Allemagne de Hitler un premier prêt d’1 milliard de dollars. De nombreux conglomérats étasuniens investissent dans l’industrie allemande. Leurs filiales, qui contrôlent 70% du marché de l’automobile allemand, se restructurent pour devenir des fournisseurs de matériel de guerre aux forces armées de l’Allemagne nazie.

  Henry Ford, le magnat étasunien fondateur de la Ford Motor Company, charge ses ingénieurs de se transférer en Allemagne pour aider leurs collègues allemands à rendre plus efficient le système productif. En 1938 il est décoré de la Grande Croix de l’Aigle Germanique, la plus haute distinction du Troisième Reich instituée par Adolf Hitler pour récompenser les étrangers les plus méritants dans le soutien du nazisme. Important aussi le rôle joué par le milliardaire étasunien John D. Rockefeller. La Standard Oil (aujourd’hui Exxon), l’industrie pétrolifère dont il est propriétaire, collabore avec l’industrie allemande IG Farben qui en 1941 ouvre le plus grand site de l’époque à Auschwitz, où les internés sont contraints à travailler comme esclaves, et produit le Ziclon B pour les chambres à gaz du camp d’extermination. En même temps John D. Rockefeller vend du pétrole à l’Allemagne nazie y compris après l’entrée en guerre des États-Unis. Sans ce pétrole le Troisième Reich n’aurait pas été en mesure d’envahir l’Union Soviétique.

  L’Union Soviétique propose de façon répétée à la Grande-Bretagne et à la France de conclure une alliance défensive contre l’Allemagne nazie, qui agit de façon de plus en plus agressive. Moscou sait bien que Hitler se prépare à une guerre dont l’objectif est l’effacement de l’Union Soviétique. Les élites économiques et financières de l’Occident, qui aident Hitler à faire monter en puissance sa machine guerrière, ont tout intérêt à ce que cela advienne. 

  À l’aube du 22 juin 1941 l’Allemagne nazie attaque l’Union Soviétique avec 200 divisons, comprenant 5 millions et demi de soldats, équivalents à 75% de toutes les troupes allemandes, 3.500 chars d’assaut et 5.000 avions, plus 37 divisons des pays alliés. Les premiers à participer à l’invasion de l’URSS sont l’Italie, la Roumanie, la Finlande et la Hongrie. Immédiatement après l’attaque allemande, l’Union Soviétique demande aux Alliés, avant tout à la Grande-Bretagne, l’ouverture d’un second front en Europe Occidentale pour obliger le Commandement allemand à rappeler des forces du front oriental, en allégeant la pression sur l’URSS. La requête soviétique d’ouverture d’un second front reste non entendue. L’Union Soviétique se trouve ainsi affronter seule les armées nazies qui avancent rapidement sur son territoire en faisant terre brûlée.

  Le 8 septembre 1941 Léningrad (aujourd’hui Saint Petersbourg) est entourée par 31 Divisions allemandes et leurs alliés finlandais. Le siège dure 900 jours, jusqu’au 27 janvier 1944, et coûte à la cité d’atroces souffrances et plus d’un million et demi de morts. Le 2 décembre 1941 des unités allemandes occupent le village de Krasnaja Poljana, à seulement trente kilomètre du Kremlin. En mai 1942 les troupes allemandes attaquent Stalingrad (aujourd’hui Volgograd), important centre industriel et noeud des transports sur la Volga. Les très lourds bombardements allemands et les combats rue par rue réduisent la ville à un amas de ruines. Quelques unités de l’Armée Rouge et les partisans opposent une résistance désespérée. Elle permet à l’Armée Rouge de réorganiser ses propres forces pour encercler la 6ème Armée allemande restée embourbée dans la cité. La victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad a un effet dévastateur pour l’Allemagne nazie et ses alliés, et détermine un tournant radical dans la Seconde guerre Mondiale.

  Les troupes allemandes commencent à se retirer vers l’Ouest et à se rendre. Pour l’offensive finale sur la capitale du Troisième Reich, Berlin, le Commandement soviétique concentre plus de deux millions et demi de soldats de l’Armée Rouge. Chaque rue est transformée par les nazis en une ligne de défense, bourrée de barricades, tranchées et nids de mitrailleuses. Dans la bataille pour la conquête de Berlin meurent plus de 75 mille soldats soviétiques.

  Le prix payé par l’Union Soviétique dans la guerre contre le nazifascisme est très élevé : environ 27 millions de morts, pour la moitié des civils, correspondant à 15% de la population, par rapport aux 0,3 des USA dans toute la Seconde Guerre Mondiale ; environ 5 millions de déportés en Allemagne ; plus de 1.700 gros centres habités et 70 mille petits villages dévastés ; 30 mille usines détruites. 

Bref résumé du cent quatre-vingt-huitième épisode de la revue de presse internationale du 9 mai 2025 Pangea Grandangolo sur la chaîne TV italienne Byoblu
https://www.byoblu.com/2025/05/09/80-anniversario-della-vittoria-sul-nazifascismo-la-vera-storia
Traduit de l’italien par M-A P

Source : M-A P.

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