© OMS/Ahmed Zakot.Des Palestiniens font la queue pour obtenir de l’eau à Gaza.
Par ONU Info
Source : ONU Info
Dix semaines après le début du blocus total imposé à la population de Gaza, plus des trois quarts des ménages de l’enclave palestinienne signalent une diminution de l’accès à l’eau, dans un contexte de détérioration des conditions sanitaires, ont alerté jeudi des agences des Nations Unies.
À #Gaza, une cuisine sur trois soutenues par l'ONU
— ONU Info (@ONUinfo) May 8, 2025
a été fermée en dix jours, faute de nourriture et de carburant
Les enfants sont de plus en plus exposés à la faim, à la maladie et à la mort, prévient @UNICEF_FR
L'accès à l'eau diminue également https://t.co/kYeX2eZNU0
Une enquête menée en avril a révélé que 90 % des familles consultées souffraient du manque d’eau, ce qui les obligeait à faire des choix difficiles entre des besoins essentiels tels que cuisiner et se laver les mains.
Selon l’étude du groupe sectoriel de l’ONU sur l’eau et l’assainissement, la baisse des volumes d’eau accessibles et la réduction des points de collecte ont aggravé la situation, alors que les ordres de déplacement poussent un nombre croissant de personnes à chercher refuge dans des sites surpeuplés.
Pénurie de carburant
Face à cette situation de pénurie, près des deux tiers des ménages ont déclaré avoir acheté de l’eau potable à des fournisseurs privés ou non officiels.
Sur le terrain, les humanitaires redoutent les conséquences de ces « pénuries graves et sans précédent » dans certains gouvernorats, surtout à l’approche de l’été et de la hausse des températures.
En attendant, la dépendance à l’égard des puits d’eau souterraine est fréquemment perturbée par un manque cruel de matériel d’entretien et de réparation et par un accès limité au carburant diesel nécessaire à leur fonctionnement, ont indiqué les partenaires humanitaires, qui relaient les inquiétudes des municipalités.
En outre, la ligne d’alimentation électrique de l’usine de dessalement du sud de Gaza est coupée depuis plus d’un mois, et la canalisation d’eau de Bani Saeed Mekorot a été endommagée en janvier 2025. « Or les demandes de réparation de la part des agences humanitaires ont été continuellement rejetées par les autorités israéliennes », a détaillé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son dernier rapport de situation.
Risques d’une catastrophe sanitaire
Par ailleurs, la majorité des ménages ont signalé des problèmes d’assainissement, dus à la diminution du nombre de latrines fonctionnelles, au manque de propreté et à la surpopulation dans les camps de déplacés. Les ménages de tous les gouvernorats ont également fait état d’un accès réduit au savon, qui est largement épuisé et coûteux lorsqu’il est disponible.
Ces pénuries d’eau surviennent alors que certaines localités doivent aussi faire face à un débordement des eaux usées. C’est le cas de la municipalité de Jabalya an Nazla, dans le nord de Gaza, qui justifie ces débordements par « le manque d’équipements et de machines essentiels qui ont été détruits lors de frappes aériennes en avril 2025 ». Plus de 90 % des machines lourdes de la municipalité, y compris le seul camion utilisé pour l’aspiration des eaux usées, sont désormais hors service.
La situation est encore aggravée par l’infestation croissante de rongeurs et d’insectes dans les abris surpeuplés destinés aux personnes déplacées. « La municipalité a mis en garde contre une catastrophe sanitaire majeure si la crise se poursuit, augmentant le risque d’épidémies dans un contexte de services médicaux limités », a insisté l’OCHA.
Aide prête à être expédiée
Alors que la situation sur place s’aggrave de jour en jour, l’ONU et ses partenaires sont prêts à distribuer de l’aide à grande échelle dès que les points de passage seront rouverts à l’entrée des marchandises.
Plus de 240.000 tonnes de fournitures sont prêtes à être expédiées depuis des entrepôts situés à l’extérieur de l’enclave, en plus des grandes quantités de fournitures qui attendent déjà aux points de passage de Gaza.
L’OCHA souligne également la nécessité pour les autorités israéliennes de faciliter les mouvements humanitaires à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon l’ONU, trois quarts des demandes des humanitaires ont été rejetées, soit six sur huit. La moitié des demandes rejetées visaient à récupérer des fournitures essentielles dans des zones militarisées.
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/…
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