Par Luc Michel

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INTERVIEW DE LUC MICHEL POUR PRESS TV DU 10 04 2023/ TAIWAN LA CRISE GEOPOLITIQUE MAJEURE DU XXIe SIECLE

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2023 04 10

La tension a encore grimpé d’un cran ce lundi 10 avril au troisième et dernier jour des manœuvres chinoises autour de Taïwan.

Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications.

Sur une vidéo publiée ce lundi sur le compte WeChat du commandement du théâtre d’opérations Est de l’Armée, un pilote chinois dit être «arrivé près de la partie nord de l’île de Taiwan», avec des missiles «verrouillés en place». La même source a aussi précisé que le Shandong, l’un des deux porte-avions de la Chine, a «participé à l’exercice du jour».

DEMONSTRATIONS DE FORCES

Taiwan : la Chine mène des exercices à tirs réels pour «boucler» l’île, les Etats-Unis déploient un destroyer

Après deux premiers jours de manœuvres de l’armée chinoise, Taiwan affirme avoir détecté 12 navires de guerre et 91 aéronefs autour de son territoire ce lundi 10 avril. Tout en appelant à la «retenue», Washington est entré dans la danse.

Sur une vidéo publiée ce lundi sur le compte WeChat du commandement du théâtre d’opérations Est de l’Armée, un pilote chinois dit être «arrivé près de la partie nord de l’île de Taiwan», avec des missiles «verrouillés en place». La même source a aussi précisé que le Shandong, l’un des deux porte-avions de la Chine, a «participé à l’exercice du jour».

L’objectif ? Simuler un «bouclage» du territoire de 23 millions d’habitants réclamé par Pékin, a expliqué l’armée chinoise. Et notamment un «blocus aérien», selon la télévision d’Etat CCTV. Taiwan a dit avoir détecté 12 navires de guerre et 91 aéronefs chinois autour de l’île lundi.

Les Etats-Unis, qui ont appelé Pékin à la «retenue», ont semblé eux aussi vouloir faire une démonstration de force : le destroyer américain USS Milius a mené lundi une «opération de liberté de navigation» dans un secteur de mer de Chine méridionale revendiqué par Pékin. Une «intrusion», a immédiatement déclaré la Chine. Pour le gouvernement chinois, «l’indépendance de Taïwan et la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan s’excluent mutuellement», a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d’un briefing ce lundi. «Si nous voulons protéger la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan, nous devons nous opposer fermement à toute forme de séparatisme pour l’indépendance de Taïwan», a-t-il ajouté.

De son côté, le Japon déclare ce lundi avoir mobilisé des avions de chasse ces derniers jours en raison des imposantes manœuvres aéronavales chinoises autour de Taïwan. L’état-major japonais affirme avoir observé le Shandong et plusieurs autres bâtiments de guerre chinois dans une zone située entre 230 et 430 km au sud de l’île japonaise de Miyako depuis vendredi. «Environ 120 décollages et atterrissages» ont été confirmés sur le porte-avions Shandong, dont 80 d’avions de combat et 40 d’hélicoptères, selon l’état-major nippon. Deux groupes d’escorte des forces japonaises ont été mobilisés pour cette mission de surveillance et «des avions de chasse de la force d’autodéfense aérienne ont été déployés» en réponse à l’intense activité des avions de combat chinois, a-t-il précisé.

Durant le week-end, des avions de chasse et des navires de guerre avaient simulé des bombardements ciblés contre l’île, dans le cadre de cette opération baptisée «Joint Sword» et dénoncée par Taiwan. Les manœuvres chinoises, démarrées samedi pour trois jours, visent à protester contre la rencontre, mercredi, de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy.

Le département d’Etat américain a réitéré son appel à «ne pas modifier le statu quo», tandis que le Pentagone a dit lui «suivre les événements de près». Samedi, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, a dénoncé l’«expansionnisme autoritaire» de la Chine et assuré que l’île «continuerait à travailler avec les Etats-Unis et d’autres pays […] pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie».

«ACTIVITES PROVOCATRICES»

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à l’île un soutien militaire substantiel. Elle considère Taiwan comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Pékin vise cette réunification, par la force si nécessaire.

Les manœuvres «servent de sérieux avertissements contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant ‘‘l’indépendance de Taiwan’‘ et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices», a averti un porte-parole de l’armée chinoise, Shi Yi.

Le dernier déploiement important autour de l’île avait eu lieu en août : la Chine avait engagé des manœuvres militaires sans précédent autour de Taiwan et tiré des missiles en réponse à une visite sur l’île de la démocrate Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre.

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