Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 octobre 2022.

Source : Ministère de la défense russe

Sur la crise ukrainienne

Le 25 octobre, une réunion a été organisée à la demande de la Fédération de Russie au Conseil de sécurité des Nations unies concernant la préparation par le régime de Kiev d’une provocation avec l’usage d’une bombe sale sur le territoire qu’il contrôle. Les représentants russes ont avancé des arguments convaincants qui témoignent de la gravité de ce problème. Dans notre commentaire du 24 octobre, nous avons déjà noté que l’objectif de cette provocation planifiée par les autorités ukrainiennes et leurs parrains occidentaux était de rejeter sur la Russie la responsabilité pour une prétendue utilisation d’une arme de destruction massive afin de lancer une puissante campagne antirusse sapant la confiance envers notre pays de la part de nombreux de ses partenaires.

Pour ceux qui douteraient de cette logique du régime de Kiev, je rappelle les propos de Vladimir Zelenski qu’il ne faut pas attendre mais « lancer une frappe préventive » contre la Russie. Il appelait l’Otan à le faire. Des justifications ont commencé quand tout le monde a noté cette déclaration monstrueuse choquant même les partisans du régime de Kiev, qui le soutiennent dans tout. Vladimir Zelenski a dit qu’il avait été « mal compris ». Qu’il était soi-disant question de frappes économiques. Nous en connaissons. Pour une raison qu’on ignore elles devraient être un acte préalable ou une réponse aux frappes nucléaires d’un autre pays. Il était question de sa volonté de déclencher un conflit nucléaire. Cette ambition maladive ne peut plus se contenter du niveau de destructions qui ont été causées par le régime de Zelenski à son propre pays, à la région et au monde dans l’ensemble. Ce message exige plus de victimes. À présent, le président ukrainien tend la main vers l’arme nucléaire. Heureusement, il n’en possède pas.

En 2014, des personnalités publiques, qui étaient libérales, ont vu l’horreur sur le maïdan et les rues de Kiev. Il n’y avait aucun soldat russe ou individu associé à nos autorités – uniquement des citoyens ukrainiens, des mercenaires, des combattants occidentaux qui s’entraînaient dans les pays baltes et en Pologne avec l’argent de l’Occident. Ces personnalités pro-occidentales ont toutes dit: quel bonheur que ce pays dirigé par des gens employant de telles méthodes pour renverser leur propre gouvernement ne possède pas l’arme nucléaire.

À l’époque, ils ne supposaient visiblement pas jusqu’où pourrait aller l’ambition effrénée généreusement financée par énormément d’argent et d’armements. Maintenant ils n’ont pas simplement besoin de l’arme nucléaire exigée par Vladimir Zelenski à la communauté internationale en février dernier pendant la Conférence de Munich sur la sécurité. Ils font tout pour montrer leur disposition à utiliser les technologies nucléaires à leur entendement. C’est du chantage nucléaire, mais d’un autre niveau. Le régime de Kiev montre à ses parrains (le duo anglo-américain Washington-Londres, Bruxelles et tous ceux qui se sont investis politiquement, militairement et matériellement) qu’ils passeront au « plan B » s’ils ne continuaient pas d’apporter leur aide et de l’élargir.

Le Ministère russe de la Défense a expliqué quel était ce « plan B » en citant des faits concrets. Nos militaires ont organisé une conférence ouverte, sans « fuites » ni « sources », pour parler, notamment à travers notre Ministère des Affaires étrangères et notre Représentation permanente auprès de l’ONU, des préoccupations de la Russie lesquelles toute la communauté internationale devrait ressentir, avant tout les parrains du régime de Kiev, qui a décidé de poursuivre son idéologie destructrice à un autre niveau.

Cela a déjà une preuve indirecte (même si elle me semble directe): pendant plusieurs mois le régime de Zelenski bombardait la centrale nucléaire de Zaporojié. Il lui importait peu qu’il s’agisse d’un site civil, uniquement le fait qu’il y avait de l’énergie nucléaire. Du point de vue du régime de Kiev, ce bombardement devait lancer une succession de démarches de la part de l’Occident qui pousseraient le monde vers le seuil d’une catastrophe nucléaire. C’est exactement ce que disait le président ukrainien. Ils ont besoin d’un prétexte. Ce « prétexte » n’a pas fonctionné dans le cas de la centrale de Zaporojié grâce aux efforts de la Russie.

Ils sont alors passés à l’étape suivante de leur horrible logique extrémiste et destructrice – une bombe sale. Ceux qui en Occident disent officiellement ou à travers les médias que ce n’est pas « ce que l’on pense » et le régime de Kiev n’ont pas l’intention de « fabriquer » quoi que ce soit, je rappelle les propos de Vladimir Zelenski adressés à l’Otan concernant une frappe préventive avec l’arme nucléaire. Les citoyens des pays occidentaux et autres qui savent ce qu’est une guerre nucléaire et les radiations ne comprendront jamais leurs gouvernements qui décideraient de soutenir la logique du président ukrainien. Il faut un prétexte pour les convaincre. Vladimir Zelenski l’a inventé. D’abord la centrale de Zaporojié et maintenant une bombe sale. Il a fait un lapsus à ce sujet. J’ignore pourquoi et dans quel état il était. Mais Vladimir Zelenski a dévoilé ce qu’ils disent entre eux, leurs projets.

Nous appelons l’Occident à inciter leurs protégés ukrainiens à renoncer à cette aventure très dangereuse, à toute action liée au chantage nucléaire. Cela conduit à des conséquences irréversibles et à un massacre possible de civils innocents. Nous expliquons régulièrement: la radiation n’a pas de frontières. Elle n’a pas besoin de passeport, de visa ou d’autorisation. Il est impossible de l’inscrire sur la liste des sanctions ou stopper à la frontière. La radiation est vicieuse. Elle ne demande l’autorisation à personne pour s’introduire quelque part et affecte sérieusement la santé et la vie de l’homme.

J’attire une nouvelle fois l’attention sur le discours de Vladimir Zelenski à l’Institut Lowy en Australie le 6 octobre dernier. Il s’est franchement exprimé sur l’utilisation de l’arme nucléaire. Non pas par la Russie mais par l’Otan, je souligne. Sachant qu’il a appelé l’Alliance à lancer des frappes préventives contre notre pays au lieu d’attendre que la Russie utilise l’arme nucléaire. Ceux qui pensent que « ce n’est pas tout à fait le cas », trouvez ce discours.

Pourquoi le régime de Kiev le souhaite-t-il? Les autorités ukrainiennes semblaient se positionner comme des gens modernes, jeunes, orientés sur l’avenir. Il n’y a peut-être pas de contradiction. Ils sont orientés sur leur propre avenir. Le chantage nucléaire est peut-être utilisé par Kiev notamment pour obtenir de l’Occident toujours plus d’aide financière (y compris pour eux, une partie va directement sur leurs comptes) et militaire (non pas pour protéger le peuple mais eux-mêmes, en détruisant encore plus l’Ukraine).

Le 25 octobre, une conférence d’experts sur le rétablissement de l’Ukraine s’est déroulée à Berlin. À la veille de cet évènement, le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont publié un article sur la nécessité de mettre au point un « plan Marshall du XXIe siècle » pour l’Ukraine. Il y est proposé aux pays de l’UE, du G7, aux institutions financières, aux organisations internationales et aux investisseurs privés de prendre presque entièrement l’Ukraine en charge en finançant « pendant des décennies » sa reconstruction. L’UE a l’intention de trouver des fonds pour cette « œuvre de charité » en saisissant les actifs bloqués de la Russie. Ursula von der Leyen a laissé clairement entendre que l’UE était prête à financier l’Ukraine en 2023 à hauteur de 1,5 milliard d’euros par moi, ce qui demandera au moins 18 milliards d’euros. Tout en précisant que les besoins réels de Kiev étaient plusieurs fois supérieurs à cela.

Les autorités ukrainiennes, qui ne cachent depuis longtemps leurs tendances parasitiques, n’ont fait que saluer un tel état de choses. Lors de cette conférence, le Premier ministre Denis Chmygal a déclaré qu’il comptait sur l’Occident pour créer un « Ramstein financier » pour l’Ukraine et allouer d’urgence 17 milliards de dollars américains au pays d’ici la fin de cette année pour les besoins socio-économiques prioritaires.

À en juger par les dépenses croissantes pour les besoins militaires de l’Ukraine, il est peu probable que ces sommes servent à verser des retraites et des salaires aux citoyens. Cet argent sous couvert de restauration est nécessaire pour une destruction encore plus grande. Nous avons noté que l’Occident a déjà fourni 42,3 milliards de dollars d’assistance militaire à Kiev, dont plus de la moitié (28,3 milliards de dollars) provient des États-Unis. Récemment, le Pentagone a publié des informations dont il ressort qu’une partie de ces fonds a été utilisée pour fournir près d’un million d’obus de 155 mm pour les obusiers M777, 3.000 projectiles de roquettes guidées Excalibur, 7.000 obus du système antichar RAAMS et 180.000 obus pour les canons de 105 mm. Au total, plus de 50.000 tonnes de munitions d’artillerie. Bonne restauration de l’Ukraine.

L’autre jour, le ministre ukrainien de la Défense Alexeï Reznikov, dans une interview accordée à la revue américaine Politico, a franchement dit que son pays était devenu – littéralement – « un terrain d’entraînement militaire pour tester les armes occidentales contre l’armée russe ». La première fois, cela a été exprimé sous la forme d’un appel. Ils nous ont raconté à quel point l’Ukraine était un pays merveilleux et ont invité à y apporter des technologies et des armes non testées. Je voudrais rappeler que le monde « civilisé » refuse même de tester des produits cosmétiques sur les animaux. Et du point de vue du régime de Kiev, il convient de tester des armes sur les citoyens ukrainiens. À titre d’exemple, Reznikov a cité l’utilisation d’obusiers de l’Otan de divers types par les forces armées ukrainiennes. Selon lui, les constructeurs militaires occidentaux se font littéralement concurrence pour « voir lesquelles seront les plus efficaces sur le terrain ». C’est ce qu’il dit de son pays. Est-ce normale?

J’ai lu beaucoup de documents, regardé des chroniques vidéo décrivant les actions des extrémistes et des terroristes. Hélas, il faut le faire. On appelait ennemis de l’humanité, de la patrie, de l’idéologie ceux contre qui des bombes artisanales ou professionnelles étaient utilisées. Mais ils ne les ont pas utilisées contre leurs propres citoyens. Ils ne les ont pas testées sur ceux qu’ils considéraient comme les leurs. Dans les années 2010 après le « printemps arabe », le « phénomène » Daech est apparu pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Un groupe terroriste et extrémiste qui prétendait créer son propre État. Elle avait de l’argent eе des symboles, élevés de leur point de vue au statut d’État. Ils ne prétendaient pas dominer un territoire, mais créer un califat. Nous disions que le monde n’avait encore jamais connu cela.

Ce que le régime de Kiev fait maintenant, c’est aussi pour la première fois. Aussi horribles que soient les monstres, les tueurs d’enfants du passé, ils n’ont jamais proposé de tester des armes sur leurs propres citoyens qui défendent leur propre pays. Il ne s’agit même pas de personnes qu’ils ont séparées (selon la nationalité, la langue, la confession) en « siens » et « mauvais », et exhortent à le faire par rapport à ces derniers. Ceux qu’ils jugent « bons » ils proposent d’utiliser comme cobayes. Je ne connais pas d’analogues dans le monde. Il y a eu des guerres civiles, des affrontements politiques qui conduisaient à des conflits internes de longue durée. Quoi que le monde n’ait traversé. Mais pour tester des armes sur sa propre population! « Les nôtres résisterons à tout. » C’est la logique du régime de Kiev.

Il s’avère que la situation est très intéressante, mais terrible: les autorités et les milieux d’affaires des États-Unis et de l’UE, ignorant l’opinion de leurs propres citoyens, financent et arment le régime de Kiev avec l’idéologie nazie, bénéficiant de milliards de contrats pour la production d’armes. En même temps  ils parlent de la nécessité d’arrêter l’effusion de sang, d’entamer les négociations, etc. Mais cela ne fait que retarder le règlement du conflit et aggrave la situation économique, y compris dans les pays occidentaux. Ce sont ces Etats qui font ça, ils parlaient aussi de sécurité alimentaire il y a quelques mois. Dans le même temps, les citoyens européens sont invités par leurs propres régimes à « se serrer la ceinture » non seulement pour survivre aux conséquences des sanctions européennes contre la Russie, mais aussi pour payer l’entretien de l’économie ukrainienne. Absurdité totale. Illogisme absolu des actions et des déclarations.

Tout cela se passe dans le contexte du fait que les responsables américains disent presque tous les jours que la Russie ne veut pas négocier. Nous avons même récemment publié un dossier de citations de représentants du régime de Kiev, Vladimir Zelenski et d’autres personnalités, dont beaucoup ont déjà été enregistrées sous forme législative. Un décret présidentiel interdisant les négociations avec notre pays a été adopté

Pendant ce temps, selon les chiffres du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), plus de 50 millions de personnes dans 45 pays sont au bord de la famine. Le PAM a besoin de 24 milliards de dollars cette année pour nourrir 153 millions de personnes. Cependant, selon l’Organisation, l’écart entre les besoins et le financement est plus grand que jamais. Et quel est le rapport? Il y a quelques mois, Washington a déclaré que tout devait être utilisé pour lutter pour l’alimentation. Et pas pour ceux qui sont habitués à une nourriture savoureuse et chère, mais pour ceux qui en ont besoin.

On a signé un « accord sur les céréales ». Les États-Unis se sont calmés. Pourquoi? Selon le PAM, un grand nombre de personnes ont un besoin urgent de nourriture. Pourquoi le sujet a-t-il disparu? Parce que les affamés n’étaient pas nourris avec de la nourriture, mais avec l’argent des entreprises américaines qui faisaient partie de l’approvisionnement en céréales du territoire ukrainien. Ils ne promouvaient pas les intérêts de leurs producteurs, industriels ou entrepreneurs, mais de profiteurs qui utilisaient le grain ukrainien pour gagner d’énormes sommes d’argent. L’Ukraine, la Russie – ils s’en fichent. C’était un revenu net. Et je parle de chiffres et de faits. Ils confirment que le problème de la faim dans le monde s’est aggravé pendant la pandémie et s’est encore développé en raison du conflit en Ukraine, qui, comme nous le comprenons très bien, se développe en raison de l’approvisionnement en armes occidentales. Dans le même temps, l’Occident reste sourd, aveugle et muet face aux besoins des pays qui ont cruellement besoin de nourriture. Il y en a plus de 40.

Contrairement aux valeurs déclarées les « démocraties » occidentales préfèrent parrainer l’extermination de la population civile en Ukraine, violant ainsi le principal droit de l’homme à la vie. Il ne vient jamais à l’esprit de personne d’utiliser au moins quelques pour cent de l’énorme mécanisme pour stimuler et poursuivre le combat sur ce qui était si important pour l’Occident il y a quelques mois – sur la sécurité alimentaire, vaincre la faim, aider ceux qui sont dans le besoin. Sur fond de dépenses pour l’Ukraine, leur engagement dans la lutte contre la faim relève d’une terrible hypocrisie. Une autre confirmation, ce sont les statistiques sur l’exportation de céréales du territoire ukrainien.

Un autre exemple de l’hypocrisie pervertie de l’Occident a attiré notre attention. Le 19 octobre, le Parlement européen, par sa résolution, a décerné le prix Sakharov « au peuple ukrainien en personne de Vladimir Zelenski ». En faisant un tel « honneur » aux représentants du régime criminel de Kiev, les députés européens ne comprennent apparemment pas ce qu’ils font. Peut-être ont-ils une idée superficielle d’Andreï Sakharov, mais ils ne connaissent certainement pas ses opinions. Il disait qu’il considérait cela non seulement comme nécessaire, important et pertinent, mais ne voyait même pas comment l’Ukraine pouvait exister sans notre communauté unie. Ils décernent le prix portant son nom à une personne qui considère les gens se sont battus pour cette communauté pendant de nombreuses années comme des « spécimens ». Il est difficile de croire à une telle évidence de l’incroyable. Il est impossible que tous les puzzles se soient formés en une image. Elle s’est avérée terrible. Il y a une mystification. Et c’est sa révélation. On se pose toujours la question: est-ce possible? Mais oui, c’est ce qui se passe. Du coup, l’un des députés européens estimera possible de se familiariser avec les paroles de la personne dont ils ont décerné le prix.

Du 25 au 27 octobre, Zagreb a accueilli un « sommet » parlementaire de la « Plateforme de Crimée ». Nous avons déjà dit plus d’une fois que les mesures prises dans le cadre de cette initiative de Kiev pour « désoccuper » la Crimée ont a priori un message russophobe et menacent directement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie. Cela a été directement confirmé par le président Zelenski, affirmant que la Plateforme de Crimée devrait lancer la création d’autres plateformes similaires afin « d’affaiblir l’influence russe » en Transnistrie, en Abkhazie, et également de rendre les « territoires du nord » au Japon. Zelenski a un état d’esprit impressionnant. Il prend les décisions dans son pays, maintenant il doit s’occuper de l’Extrême-Orient, sinon il ne saura pas quoi faire sans Zelenski.

Le régime de Kiev et ses inspirateurs, auteurs et maîtres, en organisant ce rassemblement, ont une fois de plus montré qu’ils ne se souciaient pas de l’opinion des habitants de la Crimée. Ils se moquent des institutions et des procédures démocratiques. Qui se soucie qu’il y ait eu un référendum en 2014? Les déclarations faites depuis Kiev à l’occasion du « forum » de Zagreb en sont une preuve éloquente. Le secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine Danilov, a noté que si la centrale hydroélectrique de Kakhovka explosait – et que les forces armées ukrainiennes n’arrêtaient pas de l’attaquer – la Crimée se retrouverait sans approvisionnement en eau pendant 10 à 15 ans, et peut-être pour toujours.

Cet état est situé au centre de l’Europe. L’un des plus grands. On a toujours cru que de telles choses, comme nous l’avons vu, par exemple, au Moyen-Orient, y étaient impossibles. Certains extrémistes et terroristes lointains peuvent le faire. En Occident, l’image d’un extrémiste et d’un terroriste en tant que personne d’un certain attachement culturel, d’une confession et d’une idéologie religieuse nous était imposée tout le temps. C’était un paradigme imposé. Dès lors, il est aujourd’hui difficile, parfois impossible, d’imaginer que l’on voit ce que l’on voit. Un régime absolument extrémiste dans un État européen. Une personne représentant la structure traitant des questions de sécurité déclare qu’un site civil peut être attaqué et que les gens seront privés d’eau pendant 10 à 15 ans (ses forces armées font exactement cela), il le fait évidemment avec plaisir. Quoi d’autre devrait nous convaincre de la logique extrémiste du régime? Que doit-il arriver? Ce ne sont pas des données indirectes, pas des choses nécessitant des preuves. C’est un discours direct, non entendu, non raconté, mais transmis à la lettre, comme il a été dit.

Est-ce qu’il vient d’apparaître maintenant? Non. Bien avant cela, les réseaux électriques alimentant la Crimée étaient minés et l’eau était coupée. Cette logique faisait partie des actions concrètes qui se déroulaient au fil des années. Tous ces faits confirment une fois de plus la justesse de la ligne russe sur la question ukrainienne, l’importance et la pertinence des buts et objectifs fixés par les dirigeants russes.

Sur le blocage temporaire du compte du ministère russe des Affaires étrangères pour une vidéo sur les provocations à Boutcha, Izioum et Koupiansk

Ce matin, l’une des plateformes numériques américaines a de nouveau bloqué notre compte anglophone pendant une durée de sept jours.

Cette fois, la raison en est une vidéo de dix minutes en anglais, dans laquelle, avec nos experts et spécialistes, nous avons recueilli des faits sur les provocations mises en scène par le régime de Kiev à Boutcha, Izioum et Koupiansk. Il y avait des preuves vidéo et photographiques, des interviews uniques compilées par la Foundation for Democracy Research. Dans ce dossier, des questions inconfortables ont été soulevées concernant les nombreuses incohérences et les jonglages de versions imposées au public occidental. Les principaux médias anglo-saxons et les blogueurs, souffrant de cécité sélective, ont peur ou ne veulent pas les présenter.

Cette vidéo d’une dizaine de minutes a provoqué le blocage d’une semaine de notre compte sur le réseau social américain. La démocratie? Bien sûr. Un seul pays au monde peut décider ce qu’est la liberté d’expression et ce qui nuit à la consommation. Ou peut-on supposer qu’il existe des reportages, des points de vue différents, des approches différentes? Nous avons commencé à poser ces questions non pas en 2022, mais il y a de nombreuses années.

En quelques jours, la publication a réussi à provoquer un écho, collectant des centaines de milliers de vues sur cette seule plateforme. Pensez-vous qu’ils nous ont expliqué quelque chose? Non. Bloqué péremptoirement, et c’est tout.

Le zèle avec lequel les sociétés informatiques américaines nettoient la vérité sur les provocations du régime de Kiev ne fait que confirmer qu’elles sont toutes solidaires. Il s’agit d’une communauté criminelle dotée d’une vaste structure de soutien politique, militaire et financier. Ils utilisent les institutions démocratiques à des fins opposées.

Elon Musk, qui a acheté la plateforme et se positionne comme un ardent défenseur de cette même liberté d’expression, devrait être intéressé de voir ce qui se passe. Musk a répété à plusieurs reprises que les plateformes des réseaux sociaux devraient devenir un lieu qui prouve la liberté d’expression dans la pratique, par le fait de son existence. Quelle définition choisir pour un tel monde de l’autre côté du miroir?

La vidéo elle-même peut être visionnée sur nos autres plateformes, y compris la chaîne télégraphique en anglais du ministère russe des Affaires étrangères, ainsi que sur les ressources numériques de la Mission permanente russe auprès de l’OSCE.

Réponses aux questions:

Question: Le chef du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé l’indépendance de Kiev en prenant la décision sur des négociations avec la Russie. Dans quelle mesure pensez-vous que cette affirmation soit vraie?

Réponse: Ce matin, j’ai vu un communiqué selon lequel le chef de la fraction de la Ligue au Sénat du Parlement national italien, Massimiliano Romeo, a déclaré que Kiev ne devrait pas prendre seul toutes les décisions concernant l’avenir de l’Ukraine. La communauté internationale doit également jouer un rôle à cet égard, en tenant compte des intérêts du pays. Voici ce qu’il a dit: « C’est un peu difficile de vous entendre dire: « Les Ukrainiens décideront. » Bien sûr, nous devons respecter la volonté des Ukrainiens, mais il vaudrait mieux dire que la communauté internationale prendra une décision dans les intérêts de l’Ukraine. Je comprends qu’il s’agit d’une déclaration d’un parti politique.

Vous avez cité le chef du Conseil européen, il occupe un poste officiel, certains droits lui sont délégués. Il s’agit de la discorde, de l’incohérence absolue des positions au sein de « l’Occident consolidé », uni par seulement deux facteurs – la russophobie qui leur est imposée et la peur d’introduire certaines mesures à leur encontre. En fait, ils ne comprennent pas comment évaluer ce qui se passe et comment planifier ou construire l’avenir.

Kiev est-il indépendant dans les négociations? Non. Le régime de Kiev n’a ni indépendance ni capacité de négociation. Ni dans le processus de négociation ni dans tout le reste. Il s’agit de l’utilisation du régime de Kiev dans l’intérêt de Washington et de Londres. Il s’agit de la dictature des pays occidentaux susmentionnés, la réalisation de leurs intérêts par les mains du régime de Kiev et des politiciens ukrainiens. Il s’agit d’une logique extrémiste. Aujourd’hui, j’en ai parlé. Les représentants du régime de Kiev tentent de démontrer d’une manière ou d’une autre leur loyauté envers leurs superviseurs. Il s’agit d’une histoire classique sur la façon dont l’Occident a créé des monstres qui ont ensuite tenté de régler des comptes avec leurs créateurs. Nous connaissons beaucoup d’exemples. Ben Laden – « la chair de la chair » du monde occidental, il y a fait ses études, était financé et « transformé » idéologiquement et matériellement. Une base appropriée a été créée pour lui. Puis à un moment donné il est devenu l’ennemi numéro 1 pour ceux qui l’avaient créé. Ici aussi, de telles tendances sont apparues. Le régime de Kiev n’a aucune indépendance dans le contexte des intérêts nationaux de l’Ukraine. Ils ne sont pas arrivés au pouvoir démocratiquement. C’était une série de coups d’État. Ils se présentent comme des gens orientés sur la démocratie, en fait ils ne le sont pas.

Ils n’ont pas formulé de réponse à la demande publique de la société ukrainienne, car elle est multiforme, multinationale et multiconfessionnelle. Ils menaient une politique imposée de l’extérieur vis-à-vis de leur pays mais aussi sur les plateformes internationales.

Il convient de se rappeler des négociations russo-ukrainiennes en février-mars de cette année. Elles se sont arrêtées en avril 2002. Les autorités ukrainiennes prétendaient que c’était leur initiative. Nous avons entendu de telles déclarations. Elles ont participé à trois tours en Biélorussie. Le 29 mars à Istanbul, ils ont signé un document contenant les contours de futurs accords. Nous avons travaillé à leur finalisation lors de nombreuses réunions par visioconférence. En passant ils tuaient leurs négociateurs. Mais ce processus s’est également arrêté. Ils ont laissé sans réponse les propositions de la Russie datées du 15 avril 2022. Évidemment, cela a été fait à la demande des superviseurs anglo-saxons, qui suivaient de près les négociations et qui avaient clairement d’autres objectifs que la paix. Ils étaient engagés dans une histoire différente, l’escalade du conflit.

Plus tôt, une situation similaire s’est produite avec le processus de Minsk dans le groupe de contact et le format Normandie. Tout le monde se souvient du scandale pendant le sommet de Normandie à Paris en décembre 2019. À cette époque, Vladimir Zelenski a refusé d’accepter le document final convenu à l’avance et a insisté pour remplacer la disposition sur le retrait des forces sur toute la ligne de contact par le point sur le retrait des forces que dans quelques secteurs.

Cette liste de preuves est interminable. Cela confirme que l’Occident ne souhaitait jamais la paix en Ukraine, que tout cela est un terrible conglomérat d’intérêts occidentaux avec la mécanique du régime de Kiev. Les parrains occidentaux réprimandaient toujours les autorités de Kiev lorsque les négociations, d’abord avec les républiques du Donbass, puis avec la Russie, montraient au moins quelques progrès. Washington n’a jamais caché qu’il était à l’écoute, extrêmement sensible aux accords de Minsk et au format Normandie, dans lequel il n’était pas présent. Nous aussi, nous avons toujours dit que nous comprenons qu’ils bloquaient le travail du régime de Kiev dans le cadre des formats mentionnés lorsqu’il y avait des progrès. Les États-Unis sont immédiatement intervenus et ont fixé leurs propres conditions. La conclusion d’accords de paix effraie les Occidentaux, en premier lieu les Anglo-Saxons, qui interdisent aujourd’hui à Kiev de négocier et exigent de poursuivre les hostilités jusqu’à la « fin victorieuse ».

Quant à l’Union européenne et ses États membres, leurs actions et déclarations ne font que prolonger la confrontation armée. Ces pays, au détriment des intérêts de leurs citoyens et de la sécurité intérieure, fournissent des armes à Kiev, renforçant son sentiment de permissivité et d’impunité. Ils récupèrent déjà ces armes par le biais du marché noir. Dans une telle complaisance, les dirigeants ukrainiens voient une « carte blanche » pour la poursuite des assassinats de civils, des bombardements, de la destruction de bâtiments résidentiels et d’infrastructures civiles. Dans les pays de l’UE, principalement à Berlin et à Paris, on fermait les yeux pendant de nombreuses années sur le sabotage flagrant par Kiev des accords de Minsk et la discrimination ouverte de la population russophone du pays.

Il n’est pas nécessaire de parler d’une quelconque souveraineté de l’Ukraine avec ces gens et ce régime. Malheureusement, pendant de nombreuses années, elle a été une marionnette entre les mains des parrains occidentaux.

Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.

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Source : Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/…

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