Communiqué d’EELV

Le Conseil supérieur pour l’Audiovisuel a créé en 2014 la journée du sport féminin (24 janvier) pour promouvoir le sport féminin au sein des médias. La crise sanitaire que nous traversons, ne fait que révéler un peu plus le malaise qui règne dans le sport féminin.

Malaise dans le financement de la pratique : Pour que les femmes pratiquent un sport en amatrices au sein des clubs, il faut que ceux-ci aient les moyens suffisants pour consacrer aux pratiquantes une partie équivalente à celle consacrée aux masculins. Or les finances des collectivités sont exsangues et les clubs bien souvent priorisent les filières masculines ce qui explique qu’il y ait moins de licenciées que de licenciés.

Malaise de la gouvernance : En France, la loi du 4 août 2014 n’oblige pas à une parité parfaite puisqu’elle est liée à une “représentation proportionnelle au nombre de femmes pratiquantes”. Le serpent se mord la queue ! Parité absolue et action pour favoriser l’accès des femmes à la pratique sportive sont indissociables. Peu de femmes sont devenues présidentes (à ce jour, seules 2 fédérations olympiques ont élu une présidente, Isabelle JOUIN, présidente du hockey, Nathalie PECHALAT, présidente des sports de glace).

Malaise dans la visibilité médiatique : Si elle a progressé ces dernières années, l’hypocrisie reste la règle et la médiatisation du sport féminin reste faible. Les médias mainstream ne diffusent massivement des images de sport féminin que pour des disciplines identifiées comme « féminines », comme le patinage artistique notamment. Les organisateurs de grands évènements comme le Tour de France par exemple contribuent fortement à cette sous-exposition du sport féminin. Le mouvement olympique se voit déléguer la charge impossible de compenser ce manque d’exposition avec sa chaine « Sport en France ».

Malaise sur les salaires : Les différences dans les sports collectifs sont les plus criantes. En football, les professionnelles gagnent en moyenne 12 fois moins que leurs collègues masculins (sans compter les contrats de sponsors et bonus publicitaires). En basketball, handball, ou encore volley-ball, les écarts existent toujours. Dans les clubs, les hommes reçoivent chaque mois un salaire 4, 3 ou 2 fois supérieur à celui de leurs homologues féminines.

Scandale des violences sexistes et sexuelles : Devant les cas qui s’accumulent depuis plusieurs années de sportives victimes de violences, on a vu en France la mise en place d’un plan national de prévention associant tous les acteurs, au premier rang desquels les fédérations sportives. L’objectif est de sécuriser le traitement des signalements de faits de violences, grâce à une cellule dédiée. Même si ces mesures vont dans le bon sens, on peut s’interroger sur le niveau des moyens mobilisés par rapport à la hauteur des enjeux.

Dans ce contexte alarmant, les écologistes demandent à l’ensemble des acteurs (trices) du sport, qu’ils soient membres de l’Agence nationale du sport, Ministère des sports, Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Française des Jeux, Ligues professionnelles, mouvement sportif et olympique, sponsors, etc… de se mettre autour de la table pour sauver le sport féminin !

Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles
La Commission Sport Loisirs Tourisme EELV

Source : EELV