Par Karine Bechet-Golovko

Après l’étrange tournée « diplomatique » du Président français Emmanuel Macron, comme il est convenu d’appeler le circuit de transmission des positions de l’OTAN à la Russie, puis des attentes de l’Ukraine et enfin la coordination avec l’Allemagne, avant qu’elle-même ne prenne son bâton de pèlerin pour continuer la pression altantiste, ayant déjà été briefée par Biden,  le « trio de Weimar » exige de la Russie qu’elle commence à parler de sécurité sur le Continent européen. Elle, qui a initié ce dialogue, dont manifestement les Atlantistes ne veulent pas. Ou comment reprendre la main et renverser totalement la situation, la position politique de la Russie étant assez fragile, trop hésitante pour s’imposer dans ce qui est un combat. Une question me turlupine : qui a eu réellement cette « idée de génie » de lancer ce combat géopolitique au nom de la Russie ?

Alors que la Russie avait formellement lancé une grande opération politico-communicationnelle autour d’une demande écrite de garanties de sécurité, qu’elle a reçu finalement une réponse écrite et de l’OTAN et des Etats-Unis faisant comprendre que, sur les points principaux à savoir l’extension de l’OTAN, aucun compromis n’était envisageable, car la Russie n’est pas objectivement en position aujourd’hui d’imposer ce qu’elle exige, elle continue à s’enferrer dans des marécages pseudo-diplomatiques. Les actes se font attendre (puisqu’elle a reçu sa réponse), aucune position stratégique ferme à long terme n’émerge et les hésitations patentes renforcent la détermination jusqu’au-boutiste des Atlantistes.

Après la tournée propagandiste de Macron en Russie puis à Kiev, où il a transmis le message de l’OTAN – alors que l’on était en droit d’attendre la tournée d’un chef d’Etat et non pas celle d’un facteur – il est évident que l‘habillage diplomatique cache mal le combat géopolitique

Quelques mots sur la tournée dite diplomatique ici :

Hier soir, pour clore ce périple, Macron s’est retrouvé à Berlin avec les chefs d’Etat polonais et allemand. Et alors qu’ils affirment tous lutter pour la paix, raison pour laquelle certainement la Pologne a décidé d’envoyer gratuitement une nouvelle tranche d’armement à l’Ukraine, ils appellent très sérieusement la Russie à enfin commencer un véritable dialogue avec pour la sécurité en Europe :The three leaders « call upon Russia to contribute to de-escalation on the Ukrainian border and start a substantial dialogue about security on the European continent. »

Le tour de passe-passe voulant faire de la Russie le véritable danger pour la sécurité européenne, tour qui avait commencé avec la réponse américaine (voir notre texte ici), continue ici. Déjà dans sa conférence de presse à Kiev, Macron avait bien insisté sur les Accords de Minsk – devant être appliqués par la Russie, et par « la posture menaçante de la Russie », qui incarnait le véritable danger pour la sécurité en Europe. Les exigences initiales de la Russie ont totalement été oubliées au détour des énièmes mouvements quasi-diplomatiques et en restant toujours sur le terrain de la communication, elle est en train de perdre la main, ce qui est un danger pour la sécurité en Europe.

Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…

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