Par Luc Michel

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CENTRAFICA-NEWS-WEBTV/ PODCAST/ RCA: L’OCCIDENT PRIS LA MAIN DANS LE SAC! (ZOOM AFRIQUE DU 28 AOUT 2022)

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Sur le Zoom Afrique du 6 septembre 2022

RCA : pourquoi l’ONU importe-t-elle des explosifs interdits ?

La semaine dernière, à la frontière centrafricaine, des officiers de gendarmerie ont arrêté un convoi de camions transportant des marchandises vers le territoire centrafricain pour un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) stationnée dans la ville de Kaga-Bandoro, de la préfecture de Nana-Grébizi.

Le 23 août, après avoir intercepté des camions de marchandises suspects, des conteneurs ont été ouverts. Des munitions d’armes légères y ont été trouvées, qui étaient légalement importées et destinées à la MINUSCA. Des documents d’accompagnement recueillis par les Forces armées centrafricaines indiquent la présence d’explosifs et de munitions.

D’autres conteneurs contenaient des explosifs et des mines hautement explosives pour mortiers de 81 mm. Selon les sources, il s’agit de mines hautement explosives bourrées d’éléments destructeurs -des munitions- interdits à l’importation en République centrafricaine, la MINUSCA n’a pas de mortiers en service.

La question la plus importante se pose : pourquoi les Casques bleus voulaient-ils des explosifs en République centrafricaine, et dans quel but apporteraient-ils des mines et des mortiers dans le pays ?

Les experts qui suivent ce qui se passe en Centrafrique estiment que la MINUSCA a importé des explosifs et des mines hautement explosives pour mortiers de 81 mm, pour être transférés à des groupes armés rebelles en République centrafricaine. Il convient de noter que des unités de la MINUSCA ont plus d’une fois été prises pour avoir coopéré et transféré des armes à des groupes armés en échange d’or et de diamants.

Est-ce un dernier souffle pour la France qui tente désespérément de déstabiliser la Centrafrique avant de se faire éjecter ?

LES DERNIERS SOLDATS FRANÇAIS CHASSES DE LA RCA

Selon Africa Intelligence, le président Macron va annoncer le départ des 130 derniers éléments français présents sur le territoire centrafricain, et ainsi fermer la Mission logistique de Bangui (MISLOG-B) qui en est à son 4e mandat. L’annonce est attendue le 1er ou le 2 septembre, lors de la Conférence des ambassadeurs.

La MISLOG-B qui a succédé en juillet 2021 au détachement d’appui opérationnel agit sous les ordres des EFG. Déployée sur le camp de M’Poko, elle a pour mission d’assurer un soutien à l’EUTM-RCA (Mission de formation de l’Union européenne en République centrafricaine) et aux militaires français insérés au sein de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique).

Avec le départ logique de la MISLOG-B, il restera une poignée de militaires français en RCA, déployés au sein de la mission EUTM-RCA, qui est déjà une mission suspendue et de la MINUSCA (moins de 20 actuellement).

L’armée française va donc quitter le pays après 62 ans de présence, même si la RCA est indépendante depuis août 1960. Et pourtant, on ne va plus dire « malgré » la présence de l’armée française, mais plutôt, avec la présence de l’armée française, la Centrafrique avait perdu son armée nationale et 80 % de son territoire était aux mains des groupes rebelles. 

Au début du premier mandat de l’actuel président centrafricain Faustin Archange Touadera en 2016, Bangui a coupé ses liens avec la France et s’est tourné vers d’autres puissances comme la Russie. Actuellement, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. Le gouvernement a repris le contrôle de la quasi-totalité du territoire centrafricain. Ce qui montre encore une fois que la présence des armées occidentales dans les pays étrangers en Afrique ou au Moyen-Orient est néfaste.

2E SUJET DU MAGAZINE :
LES DIPLOMATES FRANÇAIS ; LES NOUVEAUX INFLUENCEURS DE LA MACRONIE

Face aux attaques devenues virales, contre la France sur les réseaux sociaux, notamment en Afrique, le président français appelle les diplomates à riposter. Ces dernières années, le sentiment antifrançais a progressé en Afrique francophone. Pour Paris, certains pays du continent seraient des têtes d’affiche de cette fronde au point de nouer des alliances avec des pays adversaires de la France. Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a rencontré les ambassadeurs français, réunis à l’Élysée, le 1er septembre. Il a invité les diplomates français à être « plus réactifs » sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques visant à discréditer la France, notamment en Afrique.

Certaines nations étrangères sont devenues concurrentes à la France sur son pré-carré. « Notre pays est souvent attaqué et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et des manipulations », a lancé Emmanuel Macron. Le président français s’est attardé notamment sur la situation en Afrique où « le narratif, russe, chinois ou turc » vient expliquer aux opinions publiques « que la France est un pays qui fait de la néocolonisation et qui installe son armée sur le sol africain ». Puis il a présenté sa stratégie de riposte, qui passe d’abord par une « vraie politique partenariale » avec les pays visés, mais « je pense que, collectivement, nous devons être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus mobilisés sur les réseaux sociaux », a-t-il martelé.  

« Il ne s’agit pas de faire de la propagande, mais de contrer les propagandes anti-françaises et de combattre les narratifs mensongers, les informations fausses et défendre la réalité de notre action », a souligné Emmanuel Macron. « Aujourd’hui on subit trop, on ne fait pas assez », a-t-il ajouté, avant d’appeler à « assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France », et à « mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous ». En visite, en Algérie, Emmanuel Macron avait déjà demandé aux jeunes Africains de ne pas se laisser influencer par la Chine, la Russie et la Turquie, pays auxquels il a attribué, à son tour, un « agenda d’influence néocolonial et impérialiste ». Face aux attaques informationnelles, Emmanuel Macron est décidé à reprendre la main : dénigrer à son tour l’action de Moscou et du groupe Wagner en Centrafrique, au Mali et au Sahel. Pourtant, c’est ce qui est déjà fait.

Depuis près de deux ans, la France subit sur les réseaux sociaux, de manière virale, des campagnes de « désinformation au Mali (fake news, influenceurs, barbouzes faux comptes twitter, images-chocs de cadavres calcinés ou ensevelis) », portant sur les agissements supposés des troupes françaises dans le pays, sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako.

Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a exhorté les diplomates du pays à être plus réactifs sur les réseaux sociaux afin, dit-il, de mieux contrer les attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique.

En ce sens en effet qu’il est aujourd’hui question de communication, de bataille médiatique. Il faudrait toutefois comprendre que seule une bataille médiatique saine et franche pourrait aider la France à retrouver son lustre d’antan sur le continent. Et c’est par là que devraient commencer ces journalistes sollicités. RFI et France 24 devraient commencer par orienter le Président français qui fait totalement fausse route. Et il faudrait, en tant que femmes et hommes de médias, aider le chef de l’État français à plus écarquiller les yeux pour voir la réalité en face.

EN UN MOT, COMMENT DEVELOPPER ENCORE PLUS LA MACHINE PROPAGANDISTE DE PARIS ?

Ce n’est pas en étant actif sur les réseaux sociaux que les pays d’Afrique sont en train de bouter la France hors du continent.

Emmanuel Macron n’aime pas vraiment les attaques contre la France, qu’il peut lire sur les réseaux sociaux. Au moment où Paris a décidé de mettre en place, au sein du Quai d’Orsay et du ministère des Armées, un dispositif de lutte informationnelle en Afrique afin d’y contrer l’influence de Moscou, le président français est persuadé que la guerre d’information se joue sur les réseaux sociaux.

Emmanuel Macron estime notamment que la France a perdu du terrain face au « narratif, russe, chinois ou turc », qui fait apparaître son pays comme « un pays qui fait de la néocolonisation et qui installe son armée sur (le) sol » africain. Qu’importe si cela est vrai, Macron ne veut plus que cela apparaisse sur les réseaux sociaux.

Si Paris dispose, au sein du Quai d’Orsay, d’une Direction de la communication et de la presse (DCP) en charge de « piloter la veille sur les questions de politique internationale », en particulier sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron veut mettre en place une cellule de riposte un peu particulière.

Mais pour participer à la riposte, il faut mettre en place « une vraie politique partenariale », assure Emmanuel Macron. Comment ? En faisant des diplomates les « community managers » de la France. En termes présidentiels, cela donne : « Collectivement, nous devons être beaucoup plus réactifs, beaucoup plus mobilisés sur les réseaux sociaux… Sans faire de la propagande », nuance le chef de l’État.

En termes plus précis, Emmanuel Macron demande à ses diplomates, via leurs comptes sur les réseaux sociaux, de « contrer les propagandes antifrançaises ».

Pour les diplomates qui n’avaient pas compris, Emmanuel Macron exhorte ses troupes à « assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France ». Et outre les réseaux sociaux, les diplomates pourront « utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force ». Autrement dit, on risque de voir régulièrement les diplomates français sur France 24 ou RFI ces prochains mois. Pourtant, ces deux médias connus pour être des médias de propagande du Quai d’Orsay sont de moins en moins écoutés en Afrique. Plusieurs pays ont déjà procédé à des suspensions de ces chaînes suite aux nombreuses fakes news qu’ils relèguent constamment et surtout sa politique de dénigrement de l’Afrique. Le fait de faire intervenir les diplomates sur les réseaux sociaux n’empêchera pas le peuple africain et surtout la jeunesse africaine de vouloir éjecter toute représentation française de son continent. Les nombreuses injustices et exactions commises par les occidentaux en Afrique, dont beaucoup d’Africains ont été des témoins directs ne pourront pas être effacées par une simple « contre-propagande » ou une volonté de faire rayonné la France en Afrique. Les pays d’Afrique ne sont plus des « pré-carrés » ou des « anciennes colonies », ce sont des pays d’Afrique avec leur souveraineté et leur intégrité.

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