Par Jacques-Marie Bourget

Vous me direz, actuellement il convient de ne regarder que des télévisions dont les écrans sont éteints. J’ai fait une bêtise et appuyé sur le bouton. Et voilà que le journal de 13 heures, sur France 2 le dimanche 13 mars, me régale d’un magnifique reportage, qui nous transporte à Kiev, où l’on peut voir s’ébattre des « résistantes » qui sont aussi les admiratrice d »un idéologue nazi, génocidaire au temps d’Hitler : Stepan Bandera. Comme quoi on a tort de ne pas regarder la télé.

Retranché dans ma cave, armé d’une fourche j’attends l’arrivée de Poutine et je regarde la télé. Ce qui fait une double mission. Pour l’instant la fourche n’est toujours pas caudine, en revanche la pluie de sottises qui coule de la télévision me fait craindre l’inondation : il me faut envisager l’achat d’un habit d’homme grenouille.

En attendant, une séquence diffusée dans le journal de 13 heures sur France 2, ce dimanche a été un Himalaya dans le genre monstruosité ignorante. Une journaliste de la chaine publique, que l’on voit contente de nous montrer des « ukrainiennes résistantes » a, sans y voir malice, mis sous nos yeux une troupe de néo-nazis. Les gentils héros et héroïnes, filmés par la grande reporteuse, sont banalement membres d’un groupe de nostalgiques de Stepan Bandera, un bourreau, un criminel contre l’humanité, un compagnon de crimes d’Hitler.

Tueries de juifs, tueries de communistes, ce Bandera n’a jamais été paresseux dans son activité de génocidaire. Ceux qui entendent poursuivre l’œuvre de ce modèle se rassemblent aujourd’hui sous un drapeau rouge et noir, la bannière qui, justement, trônait sur le mur du gentil local des gentils résistants filmé par France 2.

Cette confusion, je l’ai vécue à Beyrouth en septembre 1982, au lendemain du massacre de Sabra et Chatila. Éberlué, je vois des officiers français s’en venir aider les miliciens phalangistes -co-auteurs selon l’ONU de cet « acte de génocide » – venir en aide aux assassins revenus sur les lieux de leur crime, pour y liquider les derniers survivants. Je fonce vers l’élégant commandant qui dirigeait la troupe tricolore :

« Que faites-vous ? Vous aidez les bourreaux à achever leurs victimes ? »
« De quoi parlez-vous ? Ces soldats sont l’autorité »

Alors je comprends seulement qu’à la vision d’un uniforme kaki, l’officier s’est instinctivement mis dans un fraternel garde à vous devant les Phalangistes, pour leur obéir. Sans imaginer que l’on pouvait être milicien, porter un uniforme et être génocidaire. En nous montrant ces admiratrices de Bandera la journaliste de France 2 croyait sûrement s’adresser à un club de macramé.

Jacques-Marie BOURGET

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Source : Le Grand Soir :
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