Par Assawra

Les Palestiniens sont appelés aux urnes pour les élections législatives et présidentielle en mai et juillet prochains.Mahmoud Abbas a signé, le 15 janvier, un décret fixant ces échéances, soit quelques jours avant l’entrée en fonction du nouveau président américain Joe Biden. Cette décision s’inscrit dans une perspective d’union entre le Fatah et le Hamas après une quinzaine d’années de déchirement. Les deux parties ont d’ores et déjà conclu un accord au Caire pour la mise en place d’un «tribunal électoral» chargé de superviser le scrutin et de statuer sur les résultats.
Le premier objectif est d’éviter le scénario des dernières législatives en 2006. La contestation des résultats avait alors entraîné des affrontements sanglants entre les deux camps et scindé les territoires palestiniens en deux grandes administrations.
Les deux parties tirent aussi les leçons de leur désunion face aux manœuvres des ÉtatsUnis au profit d’Israël. La légitimité palestinienne fragmentée a ouvert un large boulevard à l’administration de Donald Trump. Celle-ci a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, elle a encouragé l’annexion de pans de la Cisjordanie et œuvré à la normalisation des relations entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes.
La politique de Joe Biden au Proche-Orient reste encore une inconnue pour l’instant, mais le rapprochement interne des Palestiniens n’en demeure pas moins une condition incontournable dans tous les cas de figure.
Après ces élections, le Hamas envisagerait d’intégrer l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), structure reconnue par les accords d’Oslo comme représentant officiellement tous les Palestiniens. Les élections s’imposent ainsi au Hamas pour être « reconnu autrement que comme une organisation terroriste», affirme Mohamed Masharqa, directeur du Centre pour le progrès arabe, un institut d’analyse basé à Londres, cité par l’AFP.
Pour l’heure, les analystes s’interrogent sur les scénarios probables, en tenant notamment compte de l’entrée en scène de Mohamed Dahlan, exilé aux Émirats arabes unis. Ce dernier va-t-il réintégrer le Fatah d’Abbas ou va-t-il faire une liste commune avec le très populaire Marwan Barghouti, toujours en prison ? Les jeux sont ouverts.

Source : Assawra
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