Par Luc Michel

# RADIO-AFRIQUEMEDIA-INTERNATIONAL/
FONDEE ET DIRIGEE PAR LUC MICHEL/
NIGER: LA FIN DE LA NEO-COLONISATION

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2023 09 01

(débat du 301 août sur PRESS TV)

L’ambassadeur de France reste en poste au Niger « malgré les pressions », a déclaré Emmanuel Macron. Le président français a affirmé que « l’ambassadeur français va rester au Niger malgré les pressions des militaires à l’origine du coup d’État dans le pays ».

Emmanuel Macron qui ouvrait lundi 28 août la 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs a salué « l’action des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles », citant en particulier la situation au Niger, où l’ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ.

Plus tôt dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point, Emmanuel Macron a prétendu que la France avait eu raison de s’engager aux côtés des pays africains pour « lutter contre le terrorisme ». Macron a également lié l’intervention française dans la région à « la survie de certains pays ».

« Les opérations et l’engagement de la France ont assuré la survie de certains pays africains », a prétendu mercredi 23 août le président français. Pour Emmanuel Macron, « l’intervention française au Sahel a permis de préserver l’existence même de plusieurs pays ». « Si l’on prend de la hauteur, la France a eu raison de s’engager au côté d’Etats africains pour lutter contre le terrorisme. C’est son honneur et sa responsabilité », rapporte France TV Info qui relate les allégations de mercredi dernier d’Emmanuel Macron.

« Si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n’y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu’il y aurait encore le Niger », a-t-il aussi prétendu.

Le chef de l’État français a aussi prétendu que ces opérations, « menées à la demande des États africains », ont été un succès.

« La politique française, que je véhicule depuis 2017, c’est de sortir de la mentalité sécuritaire », a-t-il dit, avant de prétendre : « Je crois en une politique de partenariat où la France défend ses intérêts, et accompagne l’Afrique dans sa réussite. C’est un vrai partenariat, pas un condominium sécuritaire. »

Macron a réitéré son appel à ce qu’il a appelé le « rétablissement de l’ordre constitutionnel » au Niger et à la libération du président Mohamed Bazoum, renversé par l’administration militaire le 26 juillet.

Par ailleurs, l’agence de presse turque Anadolu a cité des sources locales disant que les nouveaux dirigeants militaires au Niger ont également coupé l’eau et l’électricité au consulat français dans la ville de Zinder.

À ce sujet, le site d’information ActuCameroun se réfère à plusieurs médias sociaux et écrit : « Alors que les militaires au pouvoir au Niger ont demandé à l’ambassadeur de France à Niamey la capitale du pays, de quitter le territoire et que Paris s’entête à rester, les autorités ont coupé l’eau et l’électricité à l’ambassade et aucune livraison de nourriture n’est autorisée. »

Bernard Cornut, politologue et Luc Michel, géopoliticien s’expriment sur le sujet.

LA FRANCE N’A PLUS DE PLACE EN AFRIQUE (PRESSE FRANÇAISE)

Les médias français se sont penchés sur les récents coups d’État successifs dans les pays africains, alliés de Paris, affirmant que « les fondements historiques de la France en Afrique ont été ébranlés ».

Les coups d’État africains rappellent à chaque fois le déclin de l’influence de l’Occident dans le monde, nous rappelle Le Figaro ajoutant que « compte tenu de la montée des sentiments anti-français à travers le continent africain, les développements au Gabon ont porté un nouveau coup à l’influence de Paris sur le continent », et que la France aurait certainement du mal à justifier son double standard face aux dirigeants des coups d’État au Niger et au Gabon.

Le coup d’État au Niger, un coup dur pour les intérêts occidentaux ?

Les médias français se sont penchés sur les récents coups d’État successifs dans les pays africains, alliés de Paris, affirmant que « les fondements historiques de la France en Afrique ont été ébranlés ».

La presse française a abordé le coup d’État qui a conduit au renversement de la dynastie politique Bongo au Gabon.

Le Figaro écrit que la diplomatie française a perdu son équilibre à cause de l’épidémie de coups d’État en Afrique. La Croix a souligné qu’« Avec le Gabon, c’est un pilier historique de la France en Afrique qui vacille ». Le Point a précisé que la France a manqué la « mondialisation de l’Afrique » à travers les coups d’État. 

Coup d’État au Gabon après la réélection d’Ali Bongo

Coup d’État au Gabon après la réélection d’Ali Bongo

Au Gabon, des militaires annoncent la « fin du régime » et l

Le Figaro a comparé les récents développements en Afrique et les coups d’État sur ce continent à « la torture dans la baignoire » des diplomates français. Soulignant que depuis 2020, il y a eu huit coups d’État en Afrique centrale et occidentale, le magazine français a écrit : « Les diplomates français n’osent pas sortir la tête de l’eau, car à chaque fois un nouveau coup d’État se produit avec plus d’intensité. »

Les coups d’État africains rappellent à chaque fois le déclin de l’influence de l’Occident dans le monde, nous rappelle Le Figaro ajoutant que « compte tenu de la montée des sentiments anti-français à travers le continent africain, les développements au Gabon ont porté un nouveau coup à l’influence de Paris sur le continent », et que la France aurait certainement du mal à justifier son double standard face aux dirigeants des coups d’État au Niger et au Gabon.

Le coup d’État au Niger, un coup dur pour les intérêts occidentaux.

« Emmanuel Macron ne voit pas et ne comprend pas ce qui se passe en Afrique, car il y est hors sol », juge Antoine Glaser. « Il passe à côté des réalités qui contredisent sa vision du monde, il s’affranchit de l’histoire, de ce qui est contrariant, en proposant aux Africains de regarder avec lui le futur. Mais on n’efface pas le réel comme sur une ardoise magique. »

L’Afrique est entrée dans un processus irréversible dans lequel la France sera expulsée du continent, alors qu’elle aurait dû se retirer de ses anciennes colonies d’Afrique occidentale et centrale il y a des années, mais elle a décidé de continuer à surveiller l’Afrique et à maintenir des bases militaires sur le continent. Dans le même temps, d’autres superpuissances ont lancé des activités commerciales et, par conséquent, les soldats français se retirent aujourd’hui d’Afrique, alors que la part des entreprises françaises sur le marché africain est bien inférieure à celle des autres pays.

La France assiste aujourd’hui à la mondialisation de l’Afrique. Emmanuel Macron, est également très en colère et à ce propos, il a seulement dit, « la France en a fini avec l’Afrique ». Il connaît très bien le danger auquel son pays est actuellement confronté, c’est-à-dire qu’il n’a plus sa place en Afrique.

« À l’évidence, le président français est mal conseillé sur les questions africaines. Lui-même est ignorant de la réalité du continent, il n’en connaît ni l’histoire, ni la diversité, ni la complexité, ni le présent », constate aussi l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch.

Ce qu’il faudrait changer pour que l’Élysée ne perde pas le contact avec le continent ? « L’éducation des Français sur l’Afrique, répond la chercheuse. L’histoire de ce continent et de la France sur ce continent est un angle mort de nos programmes scolaires. Ce déficit de culture, de formation, d’expérience est le premier obstacle à la refondation profonde et sincère des relations entre le continent et la France. »

« Emmanuel Macron ne voit pas et ne comprend pas ce qui se passe en Afrique, car il y est hors sol », juge Antoine Glaser. « Il passe à côté des réalités qui contredisent sa vision du monde, il s’affranchit de l’histoire, de ce qui est contrariant, en proposant aux Africains de regarder avec lui le futur. Mais on n’efface pas le réel comme sur une ardoise magique. »

L’Afrique est entrée dans un processus irréversible dans lequel la France sera expulsée du continent, alors qu’elle aurait dû se retirer de ses anciennes colonies d’Afrique occidentale et centrale il y a des années, mais elle a décidé de continuer à surveiller l’Afrique et à maintenir des bases militaires sur le continent. Dans le même temps, d’autres superpuissances ont lancé des activités commerciales et, par conséquent, les soldats français se retirent aujourd’hui d’Afrique, alors que la part des entreprises françaises sur le marché africain est bien inférieure à celle des autres pays.

La France assiste aujourd’hui à la mondialisation de l’Afrique. Emmanuel Macron, est également très en colère et à ce propos, il a seulement dit, « la France en a fini avec l’Afrique ». Il connaît très bien le danger auquel son pays est actuellement confronté, c’est-à-dire qu’il n’a plus sa place en Afrique.

« À l’évidence, le président français est mal conseillé sur les questions africaines. Lui-même est ignorant de la réalité du continent, il n’en connaît ni l’histoire, ni la diversité, ni la complexité, ni le présent », constate aussi l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch.

Ce qu’il faudrait changer pour que l’Élysée ne perde pas le contact avec le continent ? « L’éducation des Français sur l’Afrique, répond la chercheuse. L’histoire de ce continent et de la France sur ce continent est un angle mort de nos programmes scolaires. Ce déficit de culture, de formation, d’expérience est le premier obstacle à la refondation profonde et sincère des relations entre le continent et la France. »

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