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Par Irina Dmitrieva

Source : Sputnik

Accusée par les États-Unis d’avoir détruit un satellite hors service, la Russie fournit des précisions et rappelle que Washington teste des armes en orbite, y compris en détruisant des satellites, sans avertir personne.

Les États-Unis, qui accusent Moscou d’avoir utilisé une arme antisatellite, testent eux-mêmes des armes en orbite et anéantissent notamment des satellites, sans avertir personne, a déclaré ce mardi 16 novembre Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

« Depuis les années 1950, les États-Unis poursuivent leur politique qui vise à utiliser l’espace extra-atmosphérique pour des opérations militaires et à y déployer des armes de frappe afin d’assurer leur supériorité militaire voire la domination totale dans l’espace. Ces objectifs figurent dans la Stratégie spatiale de défense et la doctrine des forces spatiales américaines », a indiqué la porte-parole.

Dans le cadre de cette politique, Washington teste en orbite ses nouvelles armes de divers types, y compris en détruisant ses satellites, sans aucun avertissement préalable, rappelle-t-elle.

« Le 20 février 2008, le missile antimissile SM-3 a notamment détruit le satellite américain USA-193. Pendant les années 1980, le Pentagone a en outre mené des essais d’armes antisatellite via la plateforme de l’avion F-15A ».

Le drone spatial réutilisable américain X-37B, capable de rester longtemps en orbite, d’effectuer diverses manœuvres et de transporter une charge utile, peut également être utilisé comme une arme spatiale. Toutefois, Moscou, qui a demandé à Washington des clarifications concernant les missions spécifiques du projet, reste sans réponse, fait remarquer Mme Zakharova.

Le test russe ne présentait aucun danger

Selon elle, l’ essai qui a permis à la Défense russe de détruire un satellite russe hors service, Tselina-D, ne visait personne et était conforme aux normes du droit international.

« Compte tenu de l’heure du test et des paramètres de l’orbite, les débris qu’il a engendrés ne représentent pas de danger, n’entravent pas le fonctionnement des stations orbitales et engins spatiaux ni n’empêchent les activités spatiales. Ces fragments ont été ajoutés au catalogue principal du système russe de contrôle spatial et immédiatement placé sous surveillance jusqu’à la fin de leur existence », a expliqué Mme Zakharova.

Adopter un document international pour éviter la course aux armements

Elle a confirmé la disposition de Moscou de lancer des discussions sur la sécurité dans l’espace avec tous les États qui le souhaitent, y compris avec les États-Unis.

Moscou juge nécessaire de commencer au plus vite l’élaboration d’un instrument juridique international destiné à empêcher la course aux armements dans l’espace.

« Contrairement à Washington, la Russie n’a pas ajouté la mission d’atteindre la supériorité militaire dans l’espace extra-atmosphérique à ses doctrines. Au contraire, depuis le début de l’exploration spatiale, elle s’en tient à la politique de prévention de la course aux armements dans l’espace et de réservation de l’espace aux activités pacifiques », rappelle Mme Zakharova.

La militarisation de l’espace est devenue un sujet de préoccupation ces dernières années. En 2018, les États-Unis ont créé leur force spatiale, l’United States Space Force, en montrant leur ambition en la matière.

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