La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, se tient à côté du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à Guilin, Chine, le 23 mars 2021.
© Ministère russe des Affaires étrangères Source: AFP

Par RT France

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La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a évoqué le traitement de l’affaire Assange par les puissances occidentales. Elle relève à cet égard que ni l’OTAN, ni l’UE n’ont évoqué le sort du journaliste détenu en Grande-Bretagne.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a évoqué le sort de Julian Assange sur son canal Telegram le 3 juillet, jour du 50e anniversaire du fondateur de WikiLeaks, détenu en Grande-Bretagne.

Mais qui s’en soucie en Occident alors qu’il y a tant de choses intéressantes à l’Est ?

Maria Zakharova semble avoir lu avec attention un article du journal islandais Stundin, publié le 26 juin, et dans lequel on apprenait que Sigurdur Ingi Thordarson, l’un des témoins-clés contre Assange, aurait admis qu’il avait menti dans ses dépositions. «On parle de pression pure et simple, de chantage et de fabrication de preuves. Mais pour la machine répressive américaine, la fin justifie les moyens», a déclaré Maria Zakharova au sujet de cette information.

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Dans sa publication, la diplomate rappelle que le journaliste australien, qui risque 175 de prison aux Etats-Unis, est actuellement détenu dans une prison de haute sécurité à Londres alors que «sa peine de prison en vertu de la loi britannique a expiré depuis longtemps».

«Mais qui s’en soucie en Occident alors qu’il y a tant de choses intéressantes à l’Est ?», a ironisé Maria Zakharova, sans doute en référence aux multiples commentaires occidentaux sur les affaires du Russe Alexeï Navalny et du Biélorusse Roman Protassevitch.

Assange, qui a été arrêté le 11 avril 2019 à l’ambassade d’Equateur, livré par le président de ce pays de l’époque, Lenin Moreno (2017-2021), avait été condamné à 50 semaines de prison pour ne pas avoir respecté les conditions de sa liberté conditionnelle en 2012.

Il s’était réfugié à ce moment-là dans la petite ambassade où il avait obtenu l’asile de la part de l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), pour échapper à une extradition en Suède, craignant qu’elle puisse le conduire à être extradé vers les Etats-Unis. Bien que cette peine ait été purgée, Assange est aujourd’hui toujours en détention préventive, et toutes ses demandes de liberté conditionnelle ont été refusées par la justice britannique. Après avoir refusé le 4 janvier son extradition vers les Etats-Unis en invoquant sa santé mentale détériorée, la justice a toutefois refusé sa libération conditionnelle le 6 janvier, l’accusation ayant fait appel de la décision. Le juge a alors dit craindre que Julian Assange ne trouve le moyen de s’échapper alors que le procès est toujours en cours.

Maria Zakharova a enfin attiré l’attention sur le fait que les dirigeants des pays de l’Union européenne ou de l’OTAN n’ont jamais abordé la question du sort du journaliste à aucun de leurs sommets. Le cas de l’opposant russe Alexeï Navalny a au contraire été longuement abordé par le président Joe Biden lors du dernier sommet de l’OTAN, et les dirigeants de l’UE ont multiplié les sanctions contre la Russie dans le cadre de cette affaire. La porte-parole de la diplomatie russe n’a donc pas manqué de signaler ce deux poids, deux mesures dans le traitement des persécutions dont est victime Julian Assange.

Le patron de WikiLeaks est soutenu par de nombreuses organisations de défense de la liberté de la presse. Aux Etats-Unis, il risque 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, révélant des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment en Irak et en Afghanistan. Des informations que WikiLeaks avait obtenues par le truchement de lanceurs d’alerte comme Chelsea Maning. Les Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage, reprochent à Julian Assange d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il rejette formellement, soutenu dans sa contestation par les journalistes de grands médias internationaux qui ont contribué aux révélations de WikiLeaks.

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