Par Sylvette Rougier

Monsieur le Président,
Hier soir, un jeune Palestinien a ouvert le feu près dans une rue de Neve Yaacov, un quartier de Jérusalem-Est, tuant sept Israéliens. Sur Twitter, vous avez immédiatement fermement « condamné » cet « acte odieux ». Soit.
Monsieur le Président,
Je ne vous ai pas entendu dénoncer dans le même message, le fait que Neve Yaacov soit une colonie de peuplement juif dans un territoire censé être sous contrôle international depuis 1948, colonie illégale au regard du Droit international.
Je ne vous ai pas entendu non plus protester ni dénoncer le massacre commis par l’armée israélienne lors d’un raid dans le camp de Jenin et qui a fait neufs morts et des dizaines de blessés.
Mais je ne vous ai pas non plus entendu blâmer Benjamin Netanyahu qui a fait entrer au pouvoir des ministres de partis que tout le monde (sauf vous ?) dénonce comme fascisants, l’un d’eux ayant même été interdit un temps en Israël même. Bien au contraire, vous avez non seulement félicité Benjamin Netanyahu pour sa réélection, mais vous avez souhaité « renforcer les liens déjà si forts » entre la France et Israël.
Monsieur le Président,
Permettez-moi de vous dire qu’en vous enfermant dans cette politique de soutien inconditionnel à l’État israélien, vous participez au maintien d’une situation aussi injuste qu’explosive. Car, vous le savez comme moi, le nouveau gouvernement a un projet : annexer les terres de Cisjordanie qu’il n’a pas encore colonisées, chasser un maximum de Palestiniens, y compris en les tuant. Le Ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ne vient-il pas de demander l’autorisation de port d’armes à feu pour les civils, en particulier ceux vivants dans les colonies (ce qu’ils font déjà de fait) ?
Monsieur le Président,
Tout cela, vous ne pouvez pas l’ignorez.
Une seule façon de l’arrêter, c’est de prendre des sanctions contre Israël (et je précise : pas contre les Juifs, contre l’État israélien). Si vous ne le faites pas, j’en conclurai que vous êtes non seulement d’accord pour que cet État continue à violer le Droit international et humanitaire. Ce Droit que par ailleurs vous jugez bon de défendre quand il s’agit des politiques iranienne ou russe.
Monsieur le Président,
Ayez le courage de vous débarrasser des tutelles des États-Unis et de l’Union européenne qui entrainent notre pays sur la voie de la complicité avec un État raciste, suprématiste et assoiffé de gains territoriaux.
Recevez, Monsieur le Président, les salutations respectueuses d’une citoyenne soucieuse de l’humanité et de la justice.
Sylvette ROUGIER

Source : auteure

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